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Europe : Le Pacte Vert Est-IL A La Hauteur Des Enjeux Du Changement Climatique ?

pacteMandatory Credit: Photo by PATRICK SEEGER/EPA-EFE/REX (10337493b) German Defense Minister Ursula von der Leyen and nominated President of the European Commission delivers her statement at the European Parliament in Strasbourg, France, 16 July 2019. European Parliament in Strasbourg, France – 16 Jul 2019

Un pacte vert pour l’Europe, c’est l’objectif d’Ursula Von Der Leyen. La nouvelle présidente de la Commission européenne a fait de la lutte contre le changement climatique l’une de ses principales priorités et souhaite faire de l’UE « le premier continent climatiquement neutre du monde » d’ici 2050.

 

Des objectifs d’émissions plus ambitieux pour 2030… et déjà des contradicteurs

Peu de temps avant que son équipe de commissaires et elle-même ne soient approuvés par 461/157 voix pour et 89 abstentions, Ursula von der Leyen a déclaré lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg qu’elle travaillerait à un « pacte vert pour l’Europe » pour que l’UE puisse continuer à être un leader mondial sur le changement climatique.

« Le changement climatique nous concerne tous. Nous avons le devoir d’agir et le pouvoir de diriger. »

La présidente de la Commission européenne a déclaré qu’elle souhaitait que l’UE réduise ses émissions de carbone d’au moins 50% d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990, soit nettement plus que les objectifs actuels convenus de 40% d’ici 2030. Elle s’est également engagée à explorer la possibilité d’augmenter l’objectif jusqu’à 55% d’une manière « responsable ».

Pourtant ces objectifs sont loin de faire l’unanimité… Ses ambitions ont été critiquées de toutes parts : certains disent qu’un objectif de 55% paralyserait les industries européennes alors que les organisations vertes réclament des réductions de 60%, voire 70% d’ici 2030.

Le sommet des chefs d’Etats de l’UE, qui se tiendra les 12 et 13 décembre, visera à approuver « l’objectif de parvenir à une UE climatiquement neutre d’ici 2050. Mais il y a fort à parier que cet objectif sera bloqué par la Pologne, la Hongrie et la République tchèque qui dépendent du charbon très polluant. Cette réduction des émissions de gaz à effet de serre risquerait d’étouffer leurs économies.

 

Un plan d’investissements et des nouvelles taxes sur le carbone et les émissions

Pour convaincre le camp réticent, le projet fait référence à une « transition juste et socialement équilibrée ». Pour cela, la Banque européenne d’investissement (BEI) compte débloquer 1 000 milliards d’euros d’investissements verts d’ici 2030, en garantissant ainsi la sécurité énergétique et la compétitivité vis-à-vis des puissances étrangères qui ne poursuivent pas ces objectifs climatiques. Pour aller plus loin, la BEI a même décidé le 15 novembre de cesser de financer des projets relatifs aux combustibles fossiles à la fin de 2021. Cette démarche s’inscrit dans le droit fil des objectifs de von der Leyen pour la banque, qu’elle souhaite transformer en « banque climatique de l’Europe ». Elle a d’ailleurs déclaré qu’elle souhaitait que la BEI consacre la moitié de ses financements à l’investissement climatique d’ici 2025.

Dans le cadre de l’accord vert européen, la Commission commencera immédiatement à travailler sur une taxe sur le carbone à la frontière pour les entreprises étrangères polluantes afin de protéger les entreprises européennes qui s’efforcent de devenir respectueuses de l’environnement. Von der Leyen a déclaré que la nouvelle taxe sera conforme aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce et commencera sur un « nombre d’industries sélectionnées ». En octobre, le géant de l’acier ArcelorMittal Europe s’est prononcé en faveur d’une taxe frontalière sur le carbone, la qualifiant d' »efficace et équitable ».

Elle réformera également le système communautaire d’échange de droits d’émission, qui taxe les industries polluantes, et s’efforcera d’inclure les secteurs maritime et aérien ainsi que les secteurs du trafic et de la construction. On le voit donc, ce Pacte vert européen aura des implications majeures sur les entreprises du continent.

 

Un fonds de transition équitable

Plusieurs des 28 États membres de l’UE, principalement d’Europe de l’Est, ont signalé qu’ils avaient besoin d’une aide financière importante pour se passer des combustibles fossiles. La réponse de la nouvelle Commission est le Fonds pour une transition juste. La nouvelle Commission n’a pas communiqué le montant de dotation dudit fonds. Son ampleur dépendra de l’issue des négociations sur le budget pluriannuel de l’UE pour 2021-2027 et les fonds de cohésion de l’Union, mais devrait s’élever à des dizaines de milliards d’euros.

Le Fonds de transition équitable permettrait aux régions dépendantes des combustibles fossiles de financer leur transition vers des industries et des sources d’énergie propres et de recycler les travailleurs pour des industries durables de haute technologie. Ce fonds pourrait donc finalement convaincre les pays réticents au Pacte vert de se ranger derrière les objectifs fixés par la Présidente de la Commission.

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