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COP28 | La géographie et la technologie doivent être au cœur de la stratégie climatique mondiale

géographieLa géographie et de la technologie doivent être au cœur de la stratégie climatique mondiale. Getty Images

Cette année, des représentants de 140 pays se réunissent à Dubaï jusqu’au 12 décembre, à l’occasion de la COP28. La technologie est un thème prioritaire pour cette nouvelle édition, mais la stratégie climatique mondiale doit également être ancrée dans la géographie.

 

La géographie est la science de notre monde. Elle permet de réunir trois éléments essentiels de notre monde : l’environnement, l’économie et la société. Elle nous permet de voir, de manière holistique, les liens entre nos systèmes naturels et nos systèmes humains qui, autrement, peuvent passer inaperçus et avoir souvent de graves conséquences.

Les cartes sont bien sûr un moyen important de comprendre la géographie. Les cartes interactives d’aujourd’hui, riches en données, sont bien plus puissantes qu’on ne le pense. Elles nous permettent d’ajouter de nombreux types de données, afin de créer un portrait plus riche de n’importe quel endroit sur Terre. Ces données peuvent inclure des relevés et des informations provenant de millions de capteurs, d’une multitude d’images capturées quotidiennement par des satellites et des drones, ainsi que d’importantes données historiques sur nos écosystèmes naturels et nos zones peuplées.

Pour comprendre les effets du changement climatique, nous devons ouvrir un large accès aux données géoréférencées pertinentes. Qui sera touché et où. Ce qu’il faut faire et où.

En combinant des cartes avec d’autres technologies, nous pouvons clairement identifier les lieux géographiques où les risques climatiques sont les plus importants. En collaborant avec les secteurs privé et public, nous pouvons identifier les meilleures possibilités d’adaptation et d’atténuation à l’aide de ces mêmes cartes.

Les cartes interactives peuvent nous indiquer où concentrer les ressources pour réduire les émissions de carbone, ce qui est peut-être notre défi le plus important et le plus pressant. Elles nous permettent de voir où les actifs d’une entreprise peuvent avoir besoin d’être protégés contre les inondations, les sécheresses ou les incendies de forêt provoqués par le climat. La cartographie des quartiers les plus chauds pendant les vagues de chaleur ou sur la trajectoire de l’élévation du niveau de la mer ou des phénomènes météorologiques extrêmes nous apprend quelles sont les communautés qui ont le plus besoin de notre aide.

Les exemples se succèdent pour montrer qu’une approche géographique de l’action climatique fonctionne. Les gouvernements et les entreprises bénéficient déjà d’un cadre d’action climatique à cinq facteurs, issu des travaux de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) :

– Comprendre et explorer les dangers

– Analyser et évaluer les vulnérabilités et les risques

– Enquêter et communiquer pour créer une large compréhension

– Établir des priorités et planifier, notamment en testant plusieurs scénarios à l’aide de simulations et de modèles en 3D

– Agir de manière inclusive en partageant les données à l’aide de technologies visuellement dynamiques et attrayantes

Chaque facteur est lié à la géographie. En suivant ce cadre, nous pouvons découvrir et atténuer les risques. Nous pouvons apprendre et nous adapter aux changements de l’environnement et concevoir de nouvelles façons de vivre et de travailler.

Les technologies telles que les systèmes d’information géographique (SIG) nous offrent un moyen puissant de créer des applications et des systèmes qui collectent, gèrent et analysent les données climatiques dont les décideurs ont besoin. Il s’agit notamment d’atteindre des objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions et de protection des communautés contre les effets du climat. Les cartes enrichies de données sont l’un des outils qui peuvent nous aider à comprendre non seulement où, mais aussi comment changer de cap. En voici un exemple :

À Prague, les urbanistes utilisent des cartes SIG enrichies d’images satellite et de données de capteurs pour lutter contre les chaleurs extrêmes. Ils peuvent ainsi voir où se trouvent les populations de personnes âgées et de jeunes enfants les plus exposées, et où ils pourraient créer davantage d’espaces verts pour faire baisser les températures.

À Vienne, les urbanistes construisent l’une des communautés planifiées les plus dynamiques d’Europe, appelée Aspern Seestadt, qui est conçue pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. Ils utilisent des cartes SIG pour choisir des sites pour des bâtiments à haut rendement et des projets d’énergie propre.

Aux États-Unis, le portail web Climate Mapping for Resilience and Adaptation (CMRA) permet aux planificateurs d’accéder aux conditions climatiques actuelles et projetées au niveau des États et des localités. Il s’agit d’informations fiables dont les communautés ont besoin pour la planification et la prévision. La CMRA utilise des cartes actualisées pour montrer les risques climatiques, notamment les incendies de forêt, la sécheresse, la chaleur extrême, ainsi que les inondations intérieures et côtières.

Les participants à la COP28 affirment que les technologies climatiques sont nécessaires dans un plus grand nombre de pays. C’est particulièrement vrai dans les pays en développement où les ressources sont plus rares.

Ce qu’il faut, c’est une approche holistique, la reconnaissance de nos points communs et la volonté de voir le problème et d’y répondre en tant que société mondiale.

Plus que jamais, les décideurs ont besoin de moyens pour se mobiliser autour de plans ancrés dans la science et la géographie. Ils doivent également comprendre les implications de l’action ou de l’inaction, et savoir quels endroits seront les plus touchés. Ce travail doit être effectué avec une extrême sensibilité à l’environnement et aux structures sociales.

Nous vivons une période difficile. Mais il y a toujours de l’espoir. Les outils dont nous avons besoin pour soutenir les décisions importantes en matière de climat sont à notre disposition. Des milliers d’organisations, dont beaucoup aux États-Unis et dans le monde entier, avec lesquelles Esri a le privilège de travailler, se sont efforcées d’équilibrer les questions d’environnement et d’économie, réalisant que nous devons collectivement mieux comprendre et respecter la nature dans nos prises de décision. Il est nécessaire que ces organisations se réunissent et construisent une plateforme de compréhension, de cartographie et de mobilisation. En travaillant ensemble et en nous appuyant sur les capacités de la technologie et le pouvoir créatif de la géographie, nous pourrons diminuer les effets terribles du changement climatique.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Jack Dangermond

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