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Climat : Selon un nouveau rapport, les gouvernements ne prennent pas l’urgence climatique au sérieux

ClimatSelon un nouveau rapport, les gouvernements nationaux n’agissent pas assez sérieusement en faveur du climat. | Source : Getty Images

Un rapport publié cette semaine remet en question les engagements en matière de climat pris par les gouvernements dans le cadre d’accords internationaux, comme l’Accord de Paris.


 

Les conclusions de ce nouveau rapport sont inquiétantes. D’après le groupe de surveillance Climate Action Tracker(CAT), qui a analysé l’ensemble des politiques climatiques adoptées par des dizaines de gouvernements nationaux (notamment chaque pays du G20 et les 27 États membres de l’Union européenne), aucun gouvernement n’est actuellement en mesure d’atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris.

Parmi les nations analysées, le CAT s’est penché sur certaines en voie de développement et à faibles émissions et a découvert que la Gambie pourrait être « 1,5 compatible ». Ce terme fait référence à l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Cependant, la Gambie et ces autres pays en voie de développement ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan des émissions mondiales. Ce qui compte réellement pour faire face à l’urgence climatique, ce sont les grands émetteurs.

Plus précisément, pour atteindre l’objectif fixé par l’Accord de Paris sur le climat, il faut que la Chine, l’Inde et les États-Unis réduisent drastiquement leurs émissions. Ces trois pays sont tous membres du G20. L’ensemble des nations siégeant au G20 représente 60 % de la population mondiale, 80 % du PIB mondial et 75 % du commerce mondial. Selon l’Union of Concerned Scientists, la Chine, l’Inde et les États-Unis représentent 50 % des émissions mondiales de carbone en 2020, la Chine étant à elle seule à l’origine de 28 % de ces émissions.

Selon Niklas Höhne, cofondateur du NewClimate Institute (institut partenaire du CAT), « en mai dernier, après le sommet des dirigeants sur le climat et le Dialogue de Petersberg sur le climat, nous avons indiqué qu’il semblait y avoir une bonne dynamique avec de nouveaux engagements climatiques. Depuis, il y a eu peu voir aucune amélioration : rien ne bouge. On pourrait croire que l’on a tout le temps du monde, alors que c’est tout le contraire. »

Le CAT reproche à l’Inde, à la Turquie et à l’Arabie saoudite de manquer de sérieux en matière de respect des engagements climatiques : ces nations n’ont en effet pas respecter la date limite du 31 juillet pour rendre compte de leur progrès. De nombreux autres pays, comme le Mexique et le Brésil, ont soumis leurs rapports, mais sans améliorer leurs promesses. Le Mexique et le Brésil n’ont pas amélioré leurs objectifs depuis 2015, et la Russie est pointée du doigt pour avoir soumis des engagements qui ne représentent pas un « changement significatif ».

Toujours selon le CAT, les efforts des États-Unis, du Japon et de l’Union européenne sont tous « passablement suffisants » pour respecter les engagements de l’Accord de Paris sur le climat. La note des États-Unis pourrait s’améliorer si les démocrates du Congrès parviennent à faire passer leur énorme projet de loi de réconciliation budgétaire à 3500 milliards de dollars. Cependant, les résultats réels de ces efforts et d’autres politiques seront finalement limités par ce que les réalités économiques permettront.

En fin de compte, c’est à cela que tout se résume. Chaque gouvernement se trouve confronté à la difficulté de concilier ses engagements en matière de climat avec la réalité à laquelle est confrontée sa population. L’inflation massive qui s’installe actuellement aux États-Unis, en raison de dépenses publiques hors de contrôle, en est la preuve ultime. Ces deux ambitions concurrentes ne sont pas souvent compatibles, et souvent l’urgence climatique passe au second plan face aux choix politiques et au cycle électoral.

Le rapport du CAT nous montre que jusqu’à présent, les gouvernements nationaux préfèrent mettre le climat de côté pour se concentrer sur des enjeux économiques et électoraux. L’urgence climatique est cependant toujours bien présente.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : David Blackmon

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