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Staycation, la start-up qui dessine l’hôtellerie de demain

StaycationLes fondateurs de Staycation (crédits : Staycation)

Fondée en 2017 par Mathieu Dugast, Kevin Hutchings et Mathieu Ecollan, la start-up Staycation a imposé une nouvelle dynamique dans le secteur hôtelier. Celle de transformer des nuitées en expériences inédites pour capter une clientèle plus jeune, et surtout, locale.


Faire de l’hôtel un lieu d’expérience

Avant d’être une success story entrepreneuriale, Staycation a d’abord été un « side project » mené par trois amis et collègues, Mathieu Dugast, Kevin Hutchings et Mathieu Ecollan. En poste chez BETC, ces consultants digitaux qui ont accompagné les plus grandes marques, d’Air France à Louis Vuitton en passant par Canal +, ressentent l’envie de voler de leurs propres ailes.

L’hôtellerie ne fait pas partie de leurs secteurs d’expertise, et pourtant, ils en identifient rapidement les enjeux. « Quand on a commencé à s’intéresser à l’hôtellerie, la tendance était à l’émergence d’une nouvelle génération d’hôtels créés à destination des Millenials, dans l’idée de rajeunir la clientèle et de proposer une expérience différente » explique Mathieu Dugast, co-fondateur de Staycation.

Au fur et à mesure des échanges, ils comprennent que quel que soit le positionnent de l’hôtel, le nerf de la guerre reste le taux d’occupation. En effet, 1 chambre sur 4 est vacante à l’année, ce qui représente 30% de la capacité d’un établissement. Un constat bien antérieur à la pandémie, sur lequel les trois associés ont choisi d’appliquer une nouvelle grille de lecture. « Faire de la promotion pour inciter tous les clients, sans considération de distance géographique, à faire une réservation est tout sauf constructif. Le remplissage ne doit pas se faire à n’importe quel prix pour l’hôtelier, au risque de dégrader sa réputation et sa marge ».

D’autant que des concurrents comme Airbnb complexifient encore la donne, en détournant des hôtels traditionnels une clientèle plus jeune en quête de lieux de vie situés au cœur de la ville. Partant du constat que 80% des revenus d’un hôtel sont réalisés par la réservation des chambres, Staycation propose un nouveau paradigme : celui de créer autour d’une nuitée de 24 heures une expérience sur-mesure. Les trois associés décident de faire la preuve de leur concept avec le dimanche soir, véritable bête noire des hôteliers.

« Le dimanche soir, le client loisir est parti, et celui d’affaires n’est pas encore arrivé. Un créneau parfait pour convaincre nos partenaires de nous donner notre chance ». En 2017, la première itération de Staycation prend la forme d’une newsletter avec 3 expériences inédites. Le site n’est alors qu’une landing page, et les réservations se font de façon artisanale, directement via le numéro de portable des fondateurs.

Coup de chance, le bouche oreille s’emballe et en quelques mois, la communauté franchit la barre des 400 clients. « On passait littéralement notre vie au téléphone, c’est là qu’on s’est dit qu’il était temps de quitter nos jobs » plaisante Mathieu Dugast. L’avantage de cette proximité, c’est qu’elle leur a permis de construire le projet pour qu’il colle au plus près aux attentes de leurs clients. « Et cela reste dans notre ADN, il ne se passe pas une semaine sans qu’une dizaine de collaborateurs, quel que soit leur profil, échangent avec notre communauté ».

 

La carte cadeau Staycation, la bonne idée en cette fin d’année (crédits : Staycation)

 

Leur force ? La scénarisation

De fil en aiguille, Staycation étend son offre du dimanche soir au week-end, jusqu’à couvrir aujourd’hui l’ensemble de la semaine. Si les expériences cousues mains varient selon les hôtels, la logique reste la même. L’étape de renseignement des assets de l’établissement, comme un restaurant, une piscine, ou encore un spa, est essentielle pour identifier les atouts qui seront mis en avant dans les packages.

Ainsi, la piscine devient un espace à privatiser pendant 45 minutes, le bar, un lieu parfait pour accueillir un cours de mixologie avec un barman, et la terrasse, une salle de yoga pour une session exclusive. Et pour ceux qui ne possèdent pas ce type d’équipements, Staycation les accompagne en les aidant à se connecter à leur quartier : restaurants étoilés, spas, bars, le voisinage recèle de mines d’or qu’il suffit de valoriser et qui permettent de multiplier par 4 voir 6 le niveau de performance d’un hôtel.

Des chiffres qui font à eux seul office d’argument commercial et qui ont permis de convaincre 450 hôteliers composés à 50% de 4 étoiles et 40% de 5 étoiles, dont 5% de Palaces. Interrogé sur le profil des clients Staycation, Mathieu Dugast avance un âge moyen de 31 ans. Une audience d’un million de membres majoritairement composée de trentenaires, qui vit à 90% en couple. De quoi donner un sacré coup de jeunes aux hôtels, dont la moyenne d’âge s’établit autour de cinquante ans.

« La force de Staycation est d’avoir réussi à imposer l’expérience hôtelière locale et sur-mesure comme un produit du quotidien, qu’on a envie de consommer régulièrement. Et cela se traduit dans nos chiffres, nos clients réservent sur notre site entre 1 et 6 séjours par an ». Un nouvel usage, qui s’adapte à la perfection aux modes de vie hybride que nous connaissons depuis la pandémie, entre temps de travail en présentiel et à distance. Qu’elle vienne ponctuer une semaine chargée professionnellement, ou qu’elle s’insère dans le cadre d’un déplacement en province, l’escapade Staycation a de multiples visages. Car après Paris, l’entreprise est allée chercher des relais de croissance sur la Côte d’Azur mais aussi dans les grandes villes comme Lyon ou Bordeaux. Mis en lumière par la crise sanitaire, la recherche d’évasion à côté de chez soi a le vent en poupe.

Mieux, par son approche, Staycation pose les bases du voyage de demain en réinventant le rôle de l’hôtellerie. « On ne remplacera jamais le voyage long courrier, mais en revanche, nous offrons une alternative au business du voyage corporate, qui lui a été durablement pénalisé ». Pour la suite, l’équipe ne cache pas ses ambitions au niveau national, avec une volonté de renforcer son maillage pour passer de 450 à 2 000 partenaires, avant de l’écrire à l’international, avec Londres en ligne de mire. Une ouverture qui a nécessité d’importants moyens pour une entreprise qui, rappelons-le, est auto-financée depuis ses débuts, et qui se sent désormais prête à étendre son modèle à l’Europe. Sky is the limit

 

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