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A SUIVRE | STIM, le collectif 100% investi dans la transition verte des COMEX

Stim, un collectif de chercheurs au service de l'écologie
PEPITE | Stim est un collectif de 25 inventeurs, designers et chercheurs engagés pour la transition. Il aide les décideurs à se muer en innovateurs et entrepreneurs des solutions futures, aiguille les entreprises vers l’innovation de rupture, accompagne l’éclosion de business modèles régénératifs et la conception de produits durables dans une logique circulaire, et respectueuse des limites planétaires. Rencontre avec Colette Menard, directrice scientifique.
 

 

Quel est le principe de Stim ?

Colette Menard : Créé en 2014, nous sommes aujourd’hui un collectif d’une trentaine d’inventeurs, designers, entrepreneurs et chercheurs, la majorité de l’équipe étant située à Paris. Nous travaillons d’une part avec les CEOs et COMEX de grandes entreprises à définir leur ambition et incarner leur futur désirable ; et d’autre part avec les équipes R&D, innovation, marketing à concevoir de nouvelles offres, produits et procédés soutenables by design, en rupture avec l’existant. Nous avons déjà accompagné plus de 60 grandes entreprises, dans des secteurs variés : Michelin, Safran, Thales, Renault, Verallia, EDF, Valeo, Danone, L’Oréal, GRTgaz, Edenred, FDJ…

 

Colette Menard, directrice scientifique

 

 

Comment est née cette idée ?

C. M. : Le constat est assez simple. D’une part, des enjeux environnementaux qui nécessitent une transformation profonde de nos modèles économiques et industriels. De l’autre, des entreprises qui ont perdu leur capacité à se réinventer. C’est vrai au niveau des dirigeants, très bons pour optimiser leurs activités existantes, moins pour imaginer ce à quoi pourrait ressembler leur entreprise dans 5 ou 10 ans. Et c’est vrai aussi au niveau des équipes R&D ou marketing, pas toujours outillées pour concevoir des produits ou des offres en rupture avec le modèle historique. Notre mission est de régénérer au sein des entreprises l’envie et la capacité à construire un futur désirable, en allant plus loin que le sempiternel “faire la même chose en plus vert et plus soutenable”.

Nous devons cette vision à Frédéric Arnoux, qui a co-fondé Stim en 2014, après avoir mené un projet au sein de Safran Helicopter Engine (ex-Turbomeca). En utilisant la méthode C-K, ce projet a permis de développer un nouveau concept de moteur hybride, réduisant  jusqu’à 35% la consommation d’un hélicoptère. C’est de là qu’est née la conviction qui a donné naissance à Stim : il est possible de réinventer le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui et une méthode existe pour le faire.

 

Quels sont vos objectifs à court terme ?

C. M. : A court terme, notre principal enjeu concerne les dirigeants des grandes entreprises. Débordés par les injonctions au verdissement et pressés de démontrer des résultats rapidement, ils perdent parfois de vue une vérité essentielle : l’optimisation de leur modèle historique ne sera pas suffisante, il faut le réinventer. L’un de nos objectifs clés aujourd’hui est de provoquer cette prise de conscience au plus haut niveau dans les entreprises. C’est un prérequis indispensable pour déclencher une démarche de réinvention ambitieuse à l’échelle de l’entreprise.

 

Colette Menard : Bruno Latour a dit “l’écologie réussit l’exploit de paniquer les gens puis de les faire bailler d’ennui.” Avec Stim, nous souhaitons réussir l’exploit d’exciter les gens avec l’écologie

 

Notre 2ème objectif est évidemment de concrètement créer ces nouveaux modèles économiques et industriels, en nous attaquant aux plus grands challenges de notre époque : nouvelles mobilités collectives et partagées, nouveaux modes de production d’énergies locales et décarbonée, transitions vers une alimentation plus végétale, accélération de la rénovation énergétique des bâtiments, prolongement de la vie des objets du quotidien etc… Nous nous sommes donnés 2 ans pour lancer 5 nouvelles activités soutenables et désirables contribuant directement à déployer ces solutions à grande échelle. A priori, en collaboration avec de grandes entreprises, mais nous explorons aussi d’autres modèles en parallèle.

 

Pourquoi avoir choisi de devenir entrepreneure ?

C. M. : Chez Stim, nous sommes entrepreneurs à double titre. En tant que membre du collectif Stim, qui est une aventure collective passionnante, énergivore mais toujours stimulante. C’est un collectif qui se réinvente en permanence. Nos méthodes et approches ne cessent d’évoluer au contact des entreprises et des collaborations avec le monde de la recherche. En interne, nous nous sommes construits sur le modèle de l’entreprise libérée et nous utilisons ce collectif pour expérimenter de nouveaux modèles de gouvernance et de développement. Enfin, notre ambition et notre périmètre d’action croît à l’arrivée de chaque nouveau membre, ajoutant de nouvelles cordes à notre arc.

Mais c’est aussi et surtout au sein des programmes de réinvention que nous menons au sein des entreprises que nous sommes “entrepreneurs”. Construire le futur désirable et soutenable d’une entreprise, c’est d’abord construire une vision désirable et inspirante, puis l’incarner et trouver les solutions pour la transformer en une activité soutenable, environnementalement et économiquement. Dans les entreprises dans lesquels nous intervenons, nous aidons les dirigeants à redevenir entrepreneurs, à revenir à l’essence même du terme “entreprendre”.

 

Avez-vous envie de faire passer un message en particulier ?

C. M. : Bruno Latour a dit “l’écologie réussit l’exploit de paniquer les gens puis de les faire bailler d’ennui.” Avec Stim, nous souhaitons réussir l’exploit d’exciter les gens avec l’écologie. Le défi inédit auquel nous faisons face est une opportunité formidable de création et de réinvention qui nous est offerte. Qui n’a jamais rêvé de refaire le monde ? 

 

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