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Tesla : La Colère d’Elon Musk Face Aux Questions Des Analystes

Elon MuskDiego Donamaria/Getty Images for SXSW

La semaine dernière, le comportement d’Elon Musk, lors de l’annonce des résultats de Tesla, l’entreprise dont il est le PDG, était extraordinaire, de tous points de vue. Pourquoi a-t-il refusé de répondre à une question en insultant l’analyste de Sanford Bernstein, Antonio Sacconaghi, de « crétin » avant de passer à une autre question avec un rapide « suivant ».

Nous supposons que la principale raison qui se cache derrière cette attitude, c’est la vente à découvert de l’action Tesla, l’impatience croissante des investisseurs à cause des retards de production de la Model 3, ainsi que le besoin toujours plus pressant de capital.

Ces problèmes ne sont pas réellement surprenants. Un an auparavant et en juillet 2017, l’action Tesla était surévaluée, Elon Musk avait tendance à fournir des prévisions trop optimistes et la trésorerie de Tesla était surestimée par quelques analystes. 

Mais revenons sur ce qui a provoqué la colère de Tesla : une question en deux parties de la part d’Antonio Sacconaghi. Il a tout d’abord demandé à Elon Musk sur quels postes il prévoyait d’économiser dans la cadre des prévisions de réduction de dépenses. Elon Musk a laissé cette question à son directeur financier, Deepak Ahuja. Ce dernier a répondu de manière générale, en expliquant simplement qu’ils allaient dépenser leur argent à bon escient, à la fois en ce qui concerne la Model 3 et l’infrastructure de l’entreprise.

Ensuite, Antonio Sacconaghi a demandé au PDG de commenter les exigences de capital de Tesla et ce qui l’obligeait à demander un financement extérieur. Elon Musk a alors refusé de répondre à la question en réagissant de la manière indiquée ci-dessus.

La question de l’analyste était pourtant tout à fait légitime. Selon des données recueillies par Bloomberg, Tesla, qui a dépensé environ 3,9 milliards de dollars lors des douze derniers mois, devra faire face à de nouvelles dépenses conséquentes à l’avenir et détient pour près de 2,7 milliards de dollars de liquidités. La littérature financière explique qu’il est difficile de maintenir sa croissance en cas de rebond de ventes, en plus de la somme d’argent que l’entreprise peut générer en interne. Tesla fait donc face à un problème théorique classique.

Le Wall Street Journal décrit la manière dont Elon Musk s’est servi de Twitter pour défendre ses remarques, expliquant que la réponse à la question de l’analyste se trouvait dans une précédente lettre destinée aux investisseurs. Cependant, il a également twitté que les analystes qui ont posé ces questions travaillent pour des sociétés qui vendent à découvert des actions de l’entreprise.

Elon Musk prévient donc que les acheteurs à découvert se feront bientôt avoir. Mais il est difficile de prévoir le cours d’un marché. Mais qui sait, les prédictions d’Elon Musk sont peut-être correctes.

Les gestionnaires de Tesla ne savent pas si l’action de l’entreprise est surévaluée, car, selon son directeur financier, Deepak Ahuja, elle ne calcule pas sa valeur intrinsèque. À cet égard, la gestion de Tesla est similaire à celle de nombreuses entreprises de la Silicon Valley au début de leur développement, lorsqu’il faut surtout se focaliser sur les ressources et l’utilisation des fonds. En mars dernier, lors d’une réunion du FEI (Financial executives international), Deepak Ahuja a mis l’accent sur la volonté de l’entreprise d’intégrer la comptabilité dans ses opérations, afin d’augmenter son efficacité, alors que l’entreprise a pour objectif une croissance annuelle de 80 %, bouleversant ainsi le secteur de l’automobile, et celui de l’industrie. Il a expliqué que la priorité de l’entreprise, c’est la croissance du chiffre d’affaires, et non la rentabilité.

Tesla est une entreprise honorable, qui s’est engagée dans le combat contre le réchauffement climatique, en essayant de changer les habitudes des consommateurs en matière de transports et de consommation d’énergie. Le problème, c’est que l’action Tesla n’est pas une bonne action, du moins financièrement parlant. Les investisseurs doivent donc se rendre compte de la réelle valeur financière de l’action s’ils souhaitent investir.

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