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Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : « Il faut accélérer sur la deep tech »

sylvie retailleau

Ancienne présidente de l’université Paris-Saclay et ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis mai 2022, Sylvie Retailleau a annoncé lors de sa première conférence de presse que la réforme des bourses sur critères sociaux serait l’un des axes majeur de son mandat. quelles sont ses ambitions en matière d’innovation ? Entretien.

La France est le 11e pays le plus innovant du monde. Quelles seront les actions menées par le gouvernement pour s’inscrire dans le top 10 ?

SYLVIE RETAILLEAU : Conformément à l’ambition du président de la République et de la Première ministre, l’action du gouvernement pour faire de la France une nation encore plus innovante combine trois leviers : celui de l’humain, bien entendu, moteur de toute innovation, avec nos ambitions sur l’éducation, la formation professionnelle et la formation dans les filières d’avenir ; celui des moyens, nécessaires à la recherche et à l’innovation, où nous avons engagé des investissements massifs ; et enfin celui des écosystèmes territoriaux qui fédèrent les initiatives et les rendent possibles. Ce classement montre avant tout que la plupart des pays ont compris le rôle que joue l’innovation face aux défis de notre temps et il s’agit maintenant de progresser plus vite dans cette course pour trouver des solutions.

Quelles seront vos priorités en matière d’innovation pour les cinq prochaines années ?

S.R.: Comme je le disais, des moyens inédits sont d’ores et déjà mobilisés : la loi de programmation de la recherche consacre 25 milliards d’euros sur dix ans à la recherche, et France 2030 mobilise 54 Md€ supplémentaires pour soutenir l’innovation. Ces deux programmes montent en charge. 7 Md€ sont par exemple déjà engagés sur France 2030, mais il faut aussi être patient car ces transformations se réalisent sur le temps long. Dans le domaine du numérique, la France a mis dix ans à accélérer et nous comptons aujourd’hui plus de 25 licornes. Ma priorité sera d’assurer au cours des cinq prochaines années un déploiement rapide et surtout efficace des investissements !

Ensuite, je reste convaincue que la France regorge d’un potentiel d’innovation inexploité. Je veux tout mettre en œuvre pour qu’il y ait derrière chaque découverte scientifique le réflexe de l’innovation, et celui d’un fort impact pour notre société. Innover c’est en effet contribuer à la transition écologique et énergétique, c’est mieux soigner ou mieux manger et cela répond à la quête de sens de nos jeunes générations !

Avec une telle émergence, quelle place va prendre l’entrepreneuriat dans les programmes universitaires ? Les universités publiques vont-elles mettre en place, comme les grandes écoles, des programmes d’accompagnement pour l’innovation ?

S.R. : Aujourd’hui, écoles et universités partagent souvent un même site, et des mêmes outils (les pôles universitaires d’innovation, les sociétés d’accélération du transfert de technologies, etc.). L’entrepreneuriat prend donc une place prépondérante dans les programmes du supérieur et nous accompagnons cette démarche.

En revanche, je veux mettre en garde contre trois raccourcis. Tout d’abord, l’innovation ne s’apprend pas uniquement en cours, c’est un savant mélange entre éducation, culture et conviction. Nous devons faire exister l’innovation au sein des programmes du supérieur et surtout convaincre que cette dernière est à même de changer notre quotidien. Par ailleurs, l’entrepreneuriat n’est pas la seule façon d’innover : nous avons également besoin d’innovateurs dans nos laboratoires de recherche ou nos entreprises. Enfin, l’innovation doit se construire sur le temps long, avec une stratégie d’ensemble, et ne doit pas être vue comme une source de revenus à court terme.

 

Ces dernières années, l’investissement dans l’innovation a atteint des records. Pourquoi ?

S.R. : Tous les échanges que j’ai témoignent de la dynamique et de l’excellence française en matière d’innovation et de recherche. La french tech bénéficie aujourd’hui d’un écosystème structuré et c’est pour cela que nous nous sommes fixé l’objectif de 100 licornes françaises en 2030. Il faudra aussi accélérer sur la deep tech, c’est-à-dire les start-up très technologiques. C’est un objectif ambitieux mais que le savoir-faire de nos chercheurs et entrepreneurs rend possible !

 

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