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Nicolas Pagès : portrait d’un médecin entrepreneur

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Aux États-Unis, une nouvelle communauté d’entrepreneurs émerge depuis peu, les doctorpreneurs. Ces hommes et ces femmes médecins se sont donné le défi de l’entrepreneuriat médical à impact. Leur but : prévenir, soigner ou accompagner des patients au-delà des portes de leurs cabinets et des hôpitaux. En France, si les doctorpreneurs se font encore rares, entre Bordeaux et Paris, Nicolas Pagès pourrait bien faire partie des pionniers de cette nouvelle tendance. Portrait.


À seulement 31 ans, Nicolas Pagès a déjà un parcours bien rempli et ce n’est pas son ascension prochaine du Mont-Blanc qui rend sa carrière si peu commune.

C’est en Nouvelle-Calédonie, que tout commence. Unique fils d’une mère secrétaire et d’un père officier de gendarmerie, Nicolas grandit sur le caillou jusqu’à 1 an, avant de rejoindre la région parisienne puis bordelaise.

À dix-huit ans, alors que le jeune bachelier se destine à un avenir de chercheur en biologie, il prend un tournant et s’engage dans des études de médecine. Un pari gagnant puisque, à l’issue de la charnière PACES (première année commune aux études de santé), Nicolas sort major de promotion.

Dès sa deuxième année, le jeune Bordelais cumule les activités. Il poursuit ses études de médecine et devient coach pour Medisup, un cours de préparatoire aux études de médecine. Parallèlement à son parcours estudiantin qu’il réussit avec brio, le jeune homme gravit les échelons au sein de l’entreprise qui l’emploie avant d’en devenir directeur régional. « On me demande parfois comment j’ai appris les relations humaines, à gérer des équipes et des budgets en médecine. C’est grâce à cet emploi que j’ai fait mes premières armes entrepreneuriales, et que j’ai eu le goût d’entreprendre des projets. »

Son attirance pour l’entrepreneuriat le mène très rapidement à faire le grand saut, Nicolas prend deux années de césure afin d’entreprendre « pour l’évolution nécessaire du système de santé. »

Il fonde alors avec un ami et collègue la start-up « Satelia » une solution logicielle de suivi à distance des patients ayant une maladie chronique, qui s’appuie sur l’humain et qui prend en compte les incapacités que les anciennes générations ont face aux « digitales natives. », pour qui l’usage d’un smartphone est désagréable voir impossible.

Afin de permettre aux personnes les plus âgées d’utiliser l’application sans avoir à maîtriser les outils technologiques, Satelia a fait en sorte que ses logiciels soient simples d’utilisation, tout en étant basés sur des algorithmes créés avec de grands CHU. Ce sont des infirmiers qui effectuent les suivis médicaux des patients ne pouvant pas utiliser de smartphone. « Nous voulions une entreprise au service de l’humain, qui puisse être utile à toutes les personnes qui en ont besoin quel que soit leur âge ou capacité numérique, et qui forme une voie alternative aux compétiteurs opérant dans ce secteur, parfois orientés “tout technologie”. »

En France, ce sont plus de 15 millions de personnes atteintes de maladies chroniques qui pourraient être protégées par un suivi médical en dehors de l’hôpital dans différentes pathologies. « Avant, quand un patient avait une maladie chronique, il était peu fréquent, une fois sorti des murs de l’hôpital, la clinique ou du cabinet libéral, qu’il bénéficie d’un suivi simple et hebdomadaire de sa pathologie, ainsi que d’une éducation sur sa pathologie. »

Le jeune homme a repris ses études après sa césure, en cumulant un double cursus : internat d’anesthésie réanimation et un executive master à HEC. Il obtient son master ainsi que son doctorat de médecine avec la plus haute mention de l’université de Bordeaux. « Ce master à HEC m’a permis de comprendre que le rôle d’un leader, c’est de donner la vision et la direction de l’entreprise autant que de manager des équipes. C’est également s’ouvrir aux autres cultures et collaborer avec des dizaines de personnes à l’étranger, de l’Inde au Philippines. C’est une expérience unique. »

Nommé dans notre classement 30 under 30 en 2020, Nicolas est, aux côtés de ses cofondateurs, à la tête d’une entreprise de plus de 80 salariés. Selon lui, la force de Satelia réside dans l’engagement de ses équipes. « Il y a une particularité chez Satelia, 10 des 12 premiers employés sont actionnaires. Ils ont tous investi entre 10 000 et 50 000 euros, ce qui a consolidé un engagement à un niveau très fort dans le projet, surtout en mon absence durant les deux ans de reprise de mes études ».

Officiellement médecin anesthésiste-réanimateur depuis quelques mois, après 11 ans d’études, Nicolas se consacre à Satelia et explique : « ce qui m’a fait m’extraire de l’hôpital pour devenir entrepreneur, c’est que de l’intérieur, il est difficile pour ma génération de faire évoluer  les choses. »

Pour Nicolas, « il est vital que nous améliorions notre système de santé, et il  [lui] était plus facile de le faire depuis cette voie entrepreneuriale, en lien avec [ses] confrères restés à l’hôpital. C’est dans la droite ligne de l’engagement que les médecins font avec le serment d’Hippocrate : rétablir, préserver et promouvoir la santé, dans tous ces éléments

 

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