Médias sociaux : plus de followers, pour plus de pouvoir

Créé en 2003, LinkedIn est le plus ancien réseau social encore en vogue en 2022. Il précède Facebook, Twitter, Instagram et TikTok et il ne s’est jamais si bien porté. En effet, cela n’a pas toujours été le cas mais il est aujourd’hui naturel pour les professionnels du BtoB, les entrepreneurs, les cadres dirigeants et autres CEOs d’être actifs sur les réseaux sociaux et d’y créer du contenu. Les médias sociaux sont à présent des instruments de pouvoir que les plus grands de ce monde utilisent pour gagner en influence.

 

Décisifs dans la présidentielle américaine de 2008

En 2008, l’élection américaine se jouaient entre John McCain, sénateur républicain d’Arizona qui a connu les honneurs militaires dans les années 60 et 70, et Barack Obama, candidat démocrate de l’Illinois. Inonder les médias sociaux pour promouvoir, mais aussi financer la campagne, c’est l’objectif que se sont fixé les équipes de communication qui entourent Barack Obama et John McCain.

Tous deux utilisent Twitter pour gagner en influence auprès du grand public. Leur stratégie ? Communication statutaire, photos et vidéos de campagne, réponses aux commentaires des internautes… et appel aux dons.

Les deux prétendants à la Maison-Blanche possèdent également une page sur MySpace. Lee sénateur de l’Illinois y a l’avantage sur son opposant avec 700 000 « amis », contre 175 000 pour le sénateur de l’Arizona.

Sur Facebook, plus de deux millions de followers soutiennent Obama, tandis que 575 000 personnes encouragent McCain. Un an avant, Chris Hughes, l’un des fondateurs du réseau social, a quitté son poste de direction de la plateforme pour rejoindre l’équipe de campagne démocrate. Tout sauf une coïncidence…

Avec plus de 450 millions de dollars récoltés, dont la moitié récupérée via Internet, Obama bat tous les records, affirme son leadership et montre pour la première fois que les médias sociaux sont des outils surpuissants pour gagner en influence et accéder au pouvoir ultime.

Les Français la jouent à l’américaine

Aujourd’hui, les médias sociaux sont incontournables et font partie du paysage politique et institutionnel français. Le dernier tweet d’Emmanuel Macron à propos du #ZEVENT22 a généré plus de 50 000 retweets en 24h. Filmé au smartphone en selfie, à peine coiffé, chemise déboutonnée, le Président de la République s’adresse à la communauté du e-sport mais également aux Français en général qu’il sait extrêmement connectés. Le Chef de l’Etat possède plus de 20 millions de suiveurs sur Twitter, Facebook, Instagram et TikTok.

Si lui est sur TikTok, tout le monde peut l’être ! C’est certainement ce que s’est dit Jean-Baptiste Djebbari, Ministre des Transports de 2019 à 2022. Ces deux ans et demi au ministère lui ont permis de se lancer sur TikTok et d’y rassembler une communauté de plus d’un million d’abonnés ! Jean-Batiste Djebbari n’est pas un ministre de plus sur TikTok, c’est un véritable TikTokeur qui surfent sur les tendances, utilise les musiques virales et réalise des memes humoristiques. Tantôt appelé « légende », « petit prince » ou « meilleur ministre de tous les temps » par les utilisateurs du réseau, il est le seul Ministre des Transports depuis des décennies à être connu des jeunes et du grand public.

Son influence et sa cote de popularité sont telles que sitôt débarqué du gouvernement, il croulait déjà sous les offres d’emploi. Après un imbroglio avec la CMA CGM, il fait son entrée au conseil d’administration du constructeur automobile Hopium.

Cette détente « à l’américaine » comme on l’appelait avant a donc désormais franchi l’Atlantique et été adoptée par nos élites politiques.

Les médias sociaux, moteur du business

Outre l’influence qu’elles procurent, les plateformes sociales sont de véritables moteurs pour les business en tout genre. Le rappeur Booba en sait quelque chose puisque ses polémiques constantes sur les réseaux sociaux lui ont permis de rester au cœur des conversations des internautes et ont très certainement contribué à la promotion pour remplir le Stade de France. Ses fans, surnommés « ratpis », lui vouent un véritable culte. Et si sa musique en est l’une des raisons, les médias sociaux en sont une autre. Ses différents clashs sur les médias sociaux ont cimenté sa position dominante dans l’industrie musicale française. Ce sont bien Twitter, Instagram et désormais TikTok qui ont permis à Booba de durer autant et de pérenniser une activité économique, à l’inverse des principaux concurrents sur son marché.

On l’aura compris, les médias sociaux sont de vrais outils d’influence, de pouvoir et de revenus pour les hommes politiques, les artistes et les entrepreneurs de toutes sortes. De nos jours, plus de followers génèrent plus d’influence, de pouvoir et d’argent.

 

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