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Laxiste, Autoritaire, Démocratique, Quel Leader Êtes-Vous ?

leader

Kurt Lewin, père de la psychologie sociale, a publié des travaux révolutionnaires identifiants exactement trois types de leader : laxiste, autoritaire et démocratique. Depuis les années 1930, cette analyse a influencé de nombreux écrits sur le leadership. Grâce à cet article, vous comprendrez quel genre de leader vous êtes et quelles sont les forces et les faiblesses de chacun des styles.

 

Leader laxiste

Le leader laxiste laisse une totale liberté aux membres de son équipe. Il ne participe pas au processus décisionnel et partage rarement son avis. Ce style de leadership peut fonctionner si le groupe est très motivé et compétent, mais comporte également des inconvénients nombreux. Sans la participation du leader, l’équipe peut sombrer dans le conflit si les membres se disputent les rôles et les responsabilités. Par ailleurs, les délibérations peuvent être bien trop longues. Le leader perd donc aussi le contrôle du produit fini. Dans les travaux de Kurt Lewin, les enfants élevés selon un modèle laxiste étaient les moins productifs et les plus provocateurs.

Le 15e Président des États-Unis, James Buchanan, est un exemple historique de la faiblesse du modèle laxiste. Alors que l’esclavagisme fait vaciller l’Amérique du Nord, le pays a désespérément besoin d’un leader à la Maison-Blanche, mais James Buchanan ne parvient pas à être à la hauteur. Face au sud du pays qui s’apprête à faire sécession, il se contente de déclarer au Congrès que bien qu’il pense que la sécession est illégale, il ne peut rien faire pour l’arrêter. Le chaos règne alors dans son cabinet et de nombreux ministres démissionnent, consternés de ne pas avoir pu empêcher la sécession. C’est alors le Secrétaire à la Guerre, un sudiste, qui prend les choses en mains. De nombreux historiens considèrent James Buchanan comme le pire président des États-Unis pour son refus de faire face à la crise profonde qui secoue alors le pays.

 

Leader autoritaire

Le leader autoritaire détient tous les pouvoirs. Il dicte à ses équipes ce qu’elles doivent faire et attend de ses collaborateurs qu’ils s’exécutent. Sous pression, ce style de leadership peut fonctionner, puisqu’il permet au dirigeant de prendre des décisions rapides et de donner des instructions claires. Un leader autoritaire qui a une vision claire sur les événements peut remotiver un groupe divisé. En revanche, il est aussi susceptible de négliger les suggestions des autres et peut susciter du ressentiment et du stress. Dans les travaux de Kurt Lewin, les enfants élevés selon un modèle autoritaire étaient productifs, mais peu créatifs.

Le 36e Président des États-Unis, Lyndon Johnson, illustre bien l’efficacité du leadership autoritaire. Au Congrès, il était réputé pour son style agressif et sa capacité notable à faire passer des législations. Alors qu’un sénateur se moque un jour : « Rome ne s’est pas faite en un jour », un autre député lui a répondu : « Lyndon Johnson n’était pas le contremaître de ces travaux ». En tant que Président, ce dernier avait pour objectif de redorer le blason de la société américaine, tant au niveau des droits civils et des droits de vote que pour le système d’assurance-santé Medicare. Pour parvenir à ses fins, Lyndon Johnson n’a pas hésité à séduire, intimider et même menacer ses opposants afin qu’ils s’alignent sur ses propositions.

Mais si les leaders autoritaires peuvent être très productifs, ils peuvent également causer bien du tort. La famille Kim, en Corée du Nord, est un exemple extrême de leadership autoritaire. Dans ce pays, les conseillers sont terrorisés par Kim Jong-un, et à raison. Au lieu de donner des conseils honnêtes, ils se contentent ainsi de flatter le chef d’État. Sans cadre de contrôle, un leader autoritaire peut parfois s’avérer désastreux.

 

Leader démocratique

Le leader démocratique équilibre la prise de décisions entre l’équipe et les dirigeants et participe activement aux discussions, sans oublier de prendre en compte l’avis de ses collègues. Ce style de leadership crée souvent un environnement de travail positif, inclusif et collaboratif. De plus, un bon leader démocratique peut faire ressortir la créativité d’un groupe, mais garde tout de même le dernier mot pour les décisions de l’équipe. Dans les travaux de Kurt Lewin, les enfants élevés selon un modèle démocratique étaient les plus susceptibles de faire des contributions de qualité.

Le 34e Président des États-Unis, Dwight Eisenhower, et Nelson Mandela sont de bons exemples historiques de leaders démocratiques. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le futur Président, encore simple général de brigade, est nommé Commandant suprême des forces alliées. Si ce titre semble impliquer une autorité limitée, Eisenhower a en réalité travaillé très dur pour maintenir une coalition diversifiée. Les politiciens alliés avaient souvent des objectifs contradictoires et des idées bien arrêtées sur le plan militaire. Dwight Eisenhower a ainsi fait en sorte de concilier ces hommes et leurs opinions pourtant irréalistes, préférant discuter des solutions avec son personnel plutôt que de se contenter d’aboyer des ordres. Ne craignant pas les responsabilités, il déclare un jour : « Le leadership consiste simplement à prendre la responsabilité de tout ce qui se passe mal, et à créditer ses subordonnés pour tout ce qui se passe bien ».

Nelson Mandela illustre également parfaitement ce qu’est un leader démocratique. En tant que leader du parti du Congrès national africain, le dirigeant était convaincu que des personnes de toutes les couleurs de peau et de toutes les affiliations politiques pouvaient le rejoindre dans son combat pour l’égalité. Après presque 30 ans passés en prison, Mandela est libéré en 1990 et son parti remporte les premières élections libres du pays. Une fois président, il aurait pu chercher à se venger de ses anciens oppresseurs, mais il met plutôt en place une politique de pardon et de réconciliation envers les Blancs sud-africains et les inclut dans son gouvernement. Cette décision permet d’accélérer grandement la guérison de l’Afrique du Sud.

 

Alors, quel leader êtes-vous ? Et qu’en est-il de vos collaborateurs ? En tout cas, chaque genre de leadership présente des avantages et des inconvénients, et connaître son style et celui des autres peut vous permettre d’être plus efficace au travail.

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