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Disneyland Paris enregistre un chiffre d’affaires record de 2,6 milliards de dollars

Disneyland ParisVue d’ensemble de Disneyland Paris le 16 janvier 2014 à Paris, France. | Source : Getty Images

Disneyland Paris a révélé avoir réalisé un bénéfice d’exploitation de 51 millions de dollars (47 millions d’euros) l’année dernière pour un chiffre d’affaires record de 2,6 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros), la levée des restrictions liées à la pandémie et l’ouverture d’un nouveau parc sur le thème des super-héros Marvel ayant entraîné un afflux de visiteurs.

 

Avec ses deux parcs et ses sept hôtels, Disneyland Paris est l’un des fleurons du secteur touristique européen. Ses bons résultats indiquent donc que les beaux jours semblent peu à peu de retour chez Mickey après la pandémie de covid-19. Ces résultats sont d’autant plus remarquables que Disneyland Paris a rarement fait de bénéfices depuis l’ouverture de ses portes en fer ornées en 1992, lorsque le parc d’attractions était connu sous le nom d’Euro Disney.

Michael Eisner, alors directeur général de Disney, a choisi la France plutôt que l’Espagne pour poser les fondations de ce nouveau parc à thème, malgré les inquiétudes suscitées par les conditions météorologiques. Dans une récente interview accordée au Times of London, il a déclaré : « Les dirigeants de Disney à Burbank, en Californie, mais aussi les responsables des parcs à thème et des complexes hôteliers à Anaheim et à Orlando, pensaient que l’hiver tuerait les activités des parcs et des hôtels. »

« Je viens de New York. À moins d’une tempête de nord-est, les gens sortent, et s’il y a un métro jusqu’à l’entrée, il n’y a pas de problème. Plus tard, j’ai insisté pour que l’on installe des cheminées dans le hall de chaque hôtel Euro Disney, mais c’est une autre histoire. De plus, Tokyo Disneyland a ouvert ses portes au printemps 1983 et s’est avéré être un succès dès le départ, nous avions donc une expérience concrète d’un parc à thème Disney dans un endroit où il neigeait » ajoute-t-il.

Disneyland Paris s’étend sur une superficie de 22,3 km2, soit environ un cinquième de la taille de Paris. Cela exclut les concurrents de la région et permet à Disney de contrôler soigneusement les normes des terrains entourant ses parcs. Pour obtenir une telle superficie, le gouvernement français a demandé à Disney de conclure un partenariat public-privé. Ainsi, la société Disneyland Paris est entrée à la bourse Euronext de Paris avec seulement 49 % dans les mains de Disney. Comme le groupe Disney ne possédait pas la société à part entière, il lui a accordé des prêts plutôt que d’y injecter de l’argent. En outre, Disneyland Paris a également financé sa construction à l’aide d’emprunts bancaires d’un montant de 1,8 milliard de dollars (1,7 milliard d’euros), dont les charges financières ont alimenté les pertes.

Michael Eisner affirme que « dès le premier jour, les gens ont été séduits. Je pense que nous avons accueilli dix millions de personnes la première année, soit plus que le Louvre ». Cependant, il ajoute que « divers facteurs, dont les coûts extrêmes associés à la recherche de l’excellence, à la construction d’un château là où les châteaux étaient réels, les coûts de financement d’une structure d’entité à fort effet de levier, la baisse des dépenses par habitant des visiteurs qui utilisent tout leur temps de vacances alloué, etc. ; tous ces facteurs ont pesé sur les résultats pendant une dizaine d’années ».

Le fardeau de la dette a été allégé en 2012 lorsque Disney a débloqué les prêts bancaires et, cinq ans plus tard, a pris le contrôle total de Disneyland Paris dans le cadre d’une offre de 2,17 dollars (2 euros) par action. La société n’est désormais plus cotée à la bourse Euronext, ce qui a réduit la visibilité de ses finances puisqu’elle n’est plus obligée de publier des chiffres trimestriels.

Les documents déposés par Disney ne donnent que des indications générales sur les résultats des différents parcs et leur performance financière n’est pas détaillée. Cependant, la société qui exploite son antenne française, Euro Disney Associés, dépose toujours des états financiers. Ceux-ci montrent que son chiffre d’affaires est passé de 968 millions de dollars (893 millions d’euros) en 2021 à 2,6 milliards de dollars pour l’exercice clos le 30 septembre 2022. Cette hausse a largement dépassé l’augmentation de 57,8 % des coûts de 2,5 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) de la société, ce qui lui a permis de dégager un bénéfice d’exploitation de 51 millions de dollars. Il s’agit du résultat le plus élevé depuis dix ans et d’une nette amélioration par rapport à la perte d’exploitation de 627 millions de dollars (579 millions d’euros) enregistrée l’année précédente.

L’augmentation des coûts est due à la réouverture des parcs à thème du complexe en juin 2021. Cela a conduit Disneyland Paris à embaucher 9,4 % de personnel en plus, soit un total de 15 450 personnes. Disneyland Paris est le plus grand employeur privé de la région parisienne et son personnel est connu sous le nom de Cast Members en raison de leur rôle au sein d’un environnement à thème. Leur rémunération totale a augmenté de 30,8 % l’année dernière pour atteindre le montant total record de 825 millions de dollars (761 millions d’euros).

Disneyland Paris est également l’attraction touristique la plus visitée d’Europe et, selon les analystes d’infrastructures AECOM, le complexe a accueilli environ 15 millions de visiteurs en 2019. Comme le rapportait le Daily Telegraph à l’époque, les finances de Disneyland Paris étaient au beau fixe grâce à une croissance significative des dépenses des clients et à l’augmentation des tarifs moyens journaliers des chambres dans ses hôtels.

Capitalisant sur cette situation, la société a investi 216 millions de dollars (199 millions d’euros) en 2018 et a déclaré qu’elle était « motivée par les coûts encourus pour le développement du resort et l’amélioration des actifs existants. Ces coûts comprennent également les dépenses liées à la rénovation des parcs à thème et des hôtels ». Comme Forbes l’avons rapporté en 2017, Disneyland Paris devait ouvrir une attraction qui changerait la donne en 2024, mais le covid-19 a modifié ces plans.

Selon les dernières estimations, la fréquentation est tombée à seulement 5,4 millions de visiteurs en 2021, mais elle est montée en flèche depuis la réouverture du complexe après la pandémie. Dans un article récent, Forbes a révélé que cinq des sept hôtels de Disneyland Paris ont généré à eux seuls 102,2 millions de dollars de chiffre d’affaires au cours des 12 mois précédant le 30 septembre 2021, bien qu’ils aient été fermés pendant plus de sept mois. Leurs états financiers montrent que ces profits ont augmenté de 497 % l’année dernière pour atteindre le chiffre record de 617,8 millions de dollars (570,2 millions d’euros).

Cette tendance positive se poursuivra en 2023, comme l’a révélé Christine McCarthy, directrice financière de Disney, le mois dernier. En annonçant les résultats de Disney pour le trimestre clos le 31 décembre 2022, Christine McCarthy a déclaré que « ce trimestre, nous avons enregistré de très bonnes performances, en particulier par rapport à l’année dernière à Disneyland Paris ». Le communiqué de Disney sur les résultats indique que la fréquentation et le taux d’occupation des hôtels ont augmenté au cours du trimestre, tandis que les clients ont dépensé plus d’argent en raison d’une « augmentation du prix moyen des billets et d’une hausse des tarifs journaliers moyens des chambres d’hôtel ».

« La faiblesse des monnaies et l’augmentation du prix des billets ont rendu les parcs Disney aux États-Unis inaccessibles à de nombreux voyageurs européens. Disneyland Paris a profité de cette situation et en a tiré le meilleur parti en ouvrant de nouvelles attractions », explique Christine McCarthy.

Le parc a célébré son trentième anniversaire en avril dernier en inaugurant le premier spectacle de drones dans un parc Disney. Trois mois plus tard, il a ouvert les portes d’un nouveau parc sur le thème sur les films de super-héros Marvel, qui connaissent un grand succès.

La cérémonie d’ouverture somptueuse s’est déroulée en présence de la star hollywoodienne Brie Larson, qui incarne la superpuissante Captain Marvel sur grand écran, dont le personnage est au cœur d’une attraction de montagnes russes. Un autre manège utilise des caméras de détection de mouvement pour donner l’impression aux visiteurs qu’ils tirent des toiles d’araignée de leur poignet sur un écran 3D aux côtés de Spider-Man. Disneyland Paris ne s’arrête pas là.

Le parc à thème Marvel est la première étape d’une expansion de plusieurs milliards de dollars qui a été révélée dans le journal Express en 2017. Les états financiers d’Euro Disney Associés montrent que 410 millions de dollars (378 millions d’euros) d’actifs étaient en cours de construction en 2022 et que la majeure partie de cette somme concerne un parc sur le thème du film d’animation à succès La Reine des Neiges qui ouvrira ses portes au cours des prochaines années. Il devait être suivi d’un autre parc à thème situé dans l’univers de Star Wars, mais la présidente de Disneyland Paris, Natacha Rafalski, a récemment émis des doutes à ce sujet. Elle a déclaré à France Info que Disneyland Paris « travaille toujours sur le troisième thème. Nous ferons des annonces à ce sujet lorsque nous serons prêts ».

La rumeur veut que le troisième parc ait pour thème la franchise Avatar, après le succès du deuxième opus de la série, qui est récemment devenu le troisième film le plus rentable de l’histoire, avec des recettes totales de 2,3 milliards de dollarsselon le cabinet d’analyse Box Office Mojo. « Pandora – Le monde d’Avatar » est l’un des sites les plus populaires de Walt Disney World à Orlando. Il pourrait donc être la touche de magie dont Disneyland Paris a besoin pour rester rentable.

Peu après le début de son second mandat à la tête de Disney, en novembre dernier, Bob Iger s’est fixé comme priorité de rendre les parcs américains plus accessibles. Depuis lors, il a augmenté le nombre de billets à prix réduit pour Disneyland en Californie, supprimé les frais de stationnement dans les hôtels de Walt Disney World et levé les restrictions imposées aux détenteurs de laissez-passer après 14 heures. D’autres mesures pourraient encore être prises.

Début mars, Bob Iger a déclaré lors de la conférence de presse de Morgan Stanley : « Je pense que dans notre empressement à accroître les bénéfices, nous avons peut-être été un peu trop agressifs dans la fixation de certains prix. Je pense qu’il est possible de continuer à développer notre activité, mais en pratiquant des prix plus raisonnables afin de maintenir la valeur de la marque en termes d’accessibilité. » La baisse du prix des billets pour les parcs américains de Disney pourrait accroître la concurrence pour Disneyland Paris et ce n’est pas le seul défi qui pourrait se profiler à l’horizon.

En 2016, Disneyland Paris a déclaré que 32 % de ses visiteurs arrivaient par avion ou par train, car il existe une ligne directe entre le resort et le Royaume-Uni, qui est l’un de ses plus grands marchés après la France. Toutefois, ce service direct sera suspendu en juin afin de réduire les goulets d’étranglement dans les gares causés par l’obligation post-Brexit de tamponner les passeports des passagers lorsqu’ils franchissent la frontière. Un nouveau système d’entrée/sortie devrait remplacer ces contrôles, mais la technologie a été retardée à plusieurs reprises et devrait maintenant être introduite à la fin de l’année.

Si ce désagrément incite les voyageurs britanniques à se tourner à nouveau vers les parcs américains de Disney, au moment même où les avantages accordés aux détenteurs de billets augmentent, Disneyland Paris pourrait perdre un marché lucratif. Comme les Britanniques doivent voyager plus loin pour se rendre à Disneyland Paris que beaucoup de leurs homologues européens, ils restent souvent plus longtemps pour en profiter au maximum. Toute mesure visant à réduire l’attrait de Disneyland Paris pour le marché britannique signifie donc que rester dans les clous pourrait ne pas être une promenade de santé.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Caroline Reid

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