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Automobile : le marché de l’occasion va-t-il retrouver des couleurs ?

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L’achat d’une voiture neuve est toujours l’objet de rêves et fantasmes plus prononcés que pour un véhicule d’occasion. Pour autant, une récente enquête conduite par l’Institut Louis Harris pour Heycar (février 2022) montre que le marché des secondes mains va peut-être connaître un nouvel essor en France et avec lui, forcément, celui de l’après-vente. Par Grégoire LECLERCQ, Directeur général délégué du Groupe EBP

 

En effet, nos concitoyens sont prudents en cette sortie de crise sanitaire. Ceci d’autant plus facilement que le prix du carburant a flambé, à telle enseigne que se déplacer est presque un luxe. En tout cas, 81% des sondés estiment qu’acquérir un véhicule d’occasion permettrait de faire des économies. De même, qu’il s’agit pour 64%, d’un choix responsable sur le plan environnemental. 

Pour l’achat, ils privilégient en priorité les garages physiques, appartenant aux grandes marques de constructeurs ou des garages généralistes (de 77% à 80%), au détriment des plateformes de mise en relations entre particuliers (54%). Derrière ces tendances, il est possible d’observer que les grandes marques nationales ont joué la carte de la réassurance, par la révision et la garantie du parc d’occasions ; ce qui est de nature à sécuriser les acquisitions. Mais aussi d’éviter les vices cachés si l’achat est fait auprès d’un particulier. 

Pour le moment, la réflexion des Français autour du “V.O” est encore loin de se vérifier dans les faits. En février dernier, les immatriculations de secondes mains ont reculé de 9,8%, surtout pour le segment des véhicules âgés de moins de deux ans. En même temps, il s’est immatriculé 3,9 voitures d’occasion pour 1 neuve dans la même période ; ce qui n’est pas un si mauvais ratio. La partie n’est donc pas terminée pour l’occasion qui devrait bénéficier des effets de l’inflation et de la hausse des tarifs des énergies fossiles. Si bien que le véhicule électrique d’occasion progresse en termes de transactions, notamment la Renault Zoé. Il reste à savoir si les prix et les choix limités en termes de modèles ne seront pas préjudiciables à ce marché. 

 

Du côté du neuf, les prévisions restent prudentes. Le conflit russo-ukrainien a accéléré la pénurie des connectiques et semi-conducteurs pour certaines marques. Elle a pour effet de repousser la livraison des commandes de véhicules neufs de plusieurs mois. Un retard qui devrait s’estomper d’ici l’été prochain au moins du côté de l’Asie, principal fournisseur. 

En attendant, les Français jouent le statu quo et vivent une période de transition où le choix de la motorisation est complexe. D’un côté, le diesel est le plus économique, néanmoins il est pénalisant sur le plan environnemental. Le véhicule électrique est séduisant mais l’autonomie n’est pas encore assez poussée. Et l’électricité en elle-même est loin d’être bon marché. Plutôt que d’acheter du neuf, certains de nos compatriotes préfèrent attendre et continuent de rouler « quoi qu’il en coûte». Nous aurons de toute façon l’occasion d’en reparler après la campagne des élections présidentielles car selon le résultat, la politique industrielle et économique pourrait varier. Entre les tenants de l’électrique et ceux du carburant dont il faudrait réduire le coût, la France va devoir se pencher sur un mix énergétique pour relancer le marché de l’offre et de la demande. C’est-à-dire réfléchir à la manière dont elle pourrait à nouveau produire des pièces fabriquées loin de nos frontières et dont nous dépendons. Mais aussi se résoudre à mettre en place les conditions favorables au développement de l’électrique. Enfin, prévoir une période de transition pour répondre aux intentions de la commission européenne qui d’ici 2036, souhaite un parc automobile vert.  

 

Tribune rédigée par Grégoire LECLERCQ, directeur général délégué du Groupe EBP

 

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