Si la crise sanitaire a impacté l’économie mondiale, le numérique est, au fil des mois, apparu comme la solution pour sortir renforcés de la pandémie. Pour Laurent Gerin, Président de CGI pour l’Europe de l’Ouest et du Sud, le numérique est une réponse au chômage, à la croissance et même à la lutte contre le réchauffement climatique. 

 

Quel rôle a joué et continue de jouer le numérique dans le contexte de crise sanitaire que nous connaissons ? 

Laurent Gerin : Le numérique a permis de sauver des millions de vies. En effet, sans lui, la mise en place du « grand » confinement du printemps 2020 n’aurait pas été possible. Par exemple, c’est grâce à la technologie qu’une large partie des salariés a pu continuer à travailler depuis son domicile. Les Français ont été en mesure de faire leurs courses, de se soigner, de réaliser leurs démarches administratives grâce au numérique et à internet. L’économie a connu un ralentissement, mais ne s’est pas complètement arrêtée. Pour les entreprises, cette crise sanitaire a été un véritable déclic : le numérique est désormais clé, un must have, elles doivent donc à présent revoir entièrement leur manière de fonctionner et articuler l’ensemble de leur processus autour du digital. 

 

Comment CGI accompagne les entreprises désireuses d’accélérer leur transformation ? 

Laurent Gerin : Nous accompagnons nos clients dans leur transformation digitale à travers nos 4 métiers : le conseil, l’intégration de systèmes, les services managés (autrement appelés outsourcing) et nos propres solutions. Notre expertise sectorielle et notre ancrage national et local (25 sites partout sur le territoire) nous permettent d’aider nos clients à se réinventer et atteindre l’excellence opérationnelle. La crise a aussi mis en exergue la nécessité de relocaliser une partie de notre industrie. Je suis convaincu que le numérique sera résolument un acteur majeur de la réindustrialisation de la France. Tout comme ses industries du luxe, de l’aéronautique ou encore de l’agroalimentaire, la France doit être fière de son industrie des services et du numérique qui est de fait une industrie d’excellence de notre pays, qui s’est taillée une place de choix sur le marché mondial.  Le numérique est essentiel aujourd’hui, en matière de compétitivité des entreprises bien sûr mais aussi pour accélérer sur la transition climatique. 

 

La digitalisation des entreprises peut-elle avoir un réel impact sur l’environnement ? 

Laurent Gerin : C’est indéniable, le numérique possède un coût carbone très important. Néanmoins le numérique dit « responsable » peut être d’une grande aide pour les entreprises afin de réduire considérablement leur impact environnemental notamment en capitalisant sur l’exploitation massive des données. Cela s’illustre par exemple avec l’optimisation des datacenters qui sont très énergivores, par l’amélioration des chaines de productions industrielles grâce à la data et à l’intelligence artificielle, ou encore par l’utilisation des données satellitaires pour remplacer les hélicoptères lors des contrôles des lignes à haute tension en zones rurales. Ainsi, CGI conjugue son expertise, ses solutions de pointe et sa gamme complète de services en vue d’aider ses clients à aborder les opportunités et les défis qui se présentent à eux en matière de développement durable. Nous les aidons à réduire leur impact environnemental et à être globalement plus vertueux.

 

Au-delà, la transformation numérique implique un recrutement de personnes très qualifiées. Quel impact sur le marché de l’emploi ?

Laurent Gerin : Nous sommes aujourd’hui dans une guerre des talents, comme au plus fort des années 2000. Il faut absolument former les jeunes aux métiers du numérique en particulier et du service en général. Le monde du travail a évolué et il faut en prendre conscience. Aujourd’hui, le secteur tertiaire représente 60% du marché de l’emploi contre seulement 4% pour le secteur primaire. L’industrie des services prend de plus en plus de place et n’aura de cesse d’évoluer. Pour preuve, CGI recrute de nouveaux talents et créera 1500 premiers emplois en 2022 en France.