Les méthodes traditionnelles des cabinets conseil en études marketing et consommateur se doivent d’évoluer car leur réactivité n’est plus adaptée à l’économie actuelle. Les panels consommateurs sont-ils fiables ? Les tarifs élevés des études sont-ils justifiés ? Les résultats sont-ils crédibles ? Face à une perte de confiance dans les études marketing et communication, Happydemics se donne pour mission de dépoussiérer ce métier pour lui rendre ses lettres de noblesse. Nous avons échangé avec son fondateur et CEO, Tarek Ouagguini, qui mise sur la R&D et des nouvelles technologies qui automatisent la conduite d’une étude.

 

Quels sont les enjeux dans le domaine des études marketing ?

Tarek Ouagguini : Les entreprises ont tendance à remettre en question les méthodes traditionnelles de panel, la lourdeur et la lenteur des gros instituts d’études. Les clients ont besoin de plus d’agilité. Une forte demande de transparence par rapport aux medias émerge également, surtout en matière de sondage politique. Les marques internalisent de plus en plus le marketing et les études. Il y a moins d’intermédiaires pour l’achat, la démarche doit être simplifiée. Nos clients veulent à la fois ne pas devoir mobiliser trop de monde en interne et obtenir des résultats plus fins et rapides. Notre technologie et notre équipe répondent à tous ces défis.

 

Quel a été votre déclic pour créer Happydemics ?

Tarek Ouagguini : A 27 ans, je travaillais en tant que créatif dans des agences de publicité internationales et j’ai été confronté à la réalité des études d’opinions, lorsque nos clients mesuraient l’efficacité d’une publicité. J’ai compris que les grands instituts interrogeaient un panel pas forcément représentatif, car il s’agit de personnes indemnisées pour répondre à des études qui deviennent de réels professionnels. De plus, nous avions du mal à cibler les 18-34 ans par exemple, les CSP+, et dans le BtoB, c’était encore plus difficile. Ces catégories n’étant pas du tout représentées dans les panelistes « semi-professionnels ». Sur certains sujets, cela est vraiment dur de faire des études consommateurs valables.
Au delà de la qualité discutable de ce système, il y avait le délai qui posait problème, la méthodologie prenait du temps, le rapport arrivait tard, 1 à 3 mois après la commande. Dernier point délicat, le coût d’une étude consommateur. Lancer une étude demandait un lourd investissement qui s’avère aujourd’hui peu supportable pour certaines entreprises. La tarification étant basée sur le modèle du service, le temps passé était facturé, il n’y avait pas de visibilité en amont du coût total. Confronté à ce manque d’efficacité, de transparence, de réactivité cela nous a donné à réfléchir, et nous avons mis au point une technologie capable de répondre à ces trois problèmes.

 

Comment se déroule une étude nouvelle génération ?

Tarek Ouagguini : Grâce à notre plateforme, que l’on soit expert ou novice, on peut créer une bonne étude, avec des questions appropriées et un bon « Benchmark ». Nous transformons les espaces publicitaires en espace de sondage interactif. Cela permet de cibler en masse et d’obtenir des réponses fraîches et variées. Ensuite, nous traitons les données et délivrons les résultats sur un dashboard ainsi que des recommandations. Enfin, le prix est transparent car nous fonctionnons par abonnement avec un tarif dégressif en fonction du nombre d’études commandées. Nous avons repensé les études sur le marketing et la communication pour les dépoussiérer et les rendre accessibles. La technologie permet de concentrer les équipes sur les « insights », sur la formulation de la problématique client et la recommandation pour faire évoluer son projet. Ce qu’il faut changer dans son spot pour qu’il soit plus efficace par exemple. Notre métier est de nous assurer que les insights délivrés à nos clients génèrent les meilleures décisions pour leur marque ou entreprise. Aujourd’hui, chez Happydemics nous sommes 40 personnes, avec 200 clients dont un tiers à l’international. Nous adressons toutes les problématiques, des grands comptes du CAC 40 aux « scale-up » comme le Bon Coin ou Mano Mano.

 

Quelles sont les valeurs qui vous animent ?

Tarek Ouagguini : La première est l’abnégation. Nous sommes prêts à tout mettre en œuvre et apporter une réponse rapide à nos clients, petits ou grands, ils sont à égalité pour nous. Ensuite, l’ambition. C’est une valeur structurante chez nous et nous ne souhaitons pas nous limiter à un territoire, nous avons une vision internationale. Enfin, la bienveillance. Nous voulons être exemplaires avec une politique d’intéressement, l’ouverture du capital à nos salariés.

 

Quelle est l’actualité d’Happpydemics ?

Tarek Ouagguini : Nous comptons déjà des clients à Londres, aux USA… et nous investissons fortement dans notre développement à l’international en pilotant le tout depuis Paris. En matière de recherche et développement, nous menons un projet d’envergure. En 2020 nous avons interrogé 4 millions de personnes, nous avons agrégé des données de marché sur tous les secteurs d’activité. Nous souhaitons croiser les données et les rendre disponibles à nos clients ; leur faire profiter de cette source, la rendre accessible et utile à nos clients.