Le « dropshipping » (en français « livraison directe ») consiste à créer une boutique en ligne sans stock, car l’envoi du produit est géré directement par le fabricant. Ce système qui assure la fortune de nombreuses places de marché bien connues, suscite chez les nouveaux entrepreneurs le rêve de faire fortune sans efforts. Certains surfent sur la vague sans complexes, d’autres comme Frank Houbre, créateur du centre de formation businessdynamite, souhaite informer et former des entrepreneurs responsables et engagés pour l’économie locale. D’après lui, créer sa boutique offre des opportunités à condition de travailler de façon méthodique et éthique !

 

Quelles sont les tendances et évolutions du « Dropshipping » en France ?

Suite au confinement, de nombreuses personnes ont porté un regard critique sur leur profession, leur rythme de vie et de travail, nombre d’entre eux ont finalement eu envie de créer leur propre entreprise. Aujourd’hui, internet offre de nombreuses possibilités pour gagner sa vie : la vente, la formation à distance, le coaching en ligne… Parmi elles, le « Dropshipping » qui consiste à créer facilement une  boutique en ligne, sans gérer les stocks, a connu une forte augmentation.

Sur le papier, le « Dropshipping » est simple, il ne demande pas un fort engagement financier, pas de gestion de stocks de produits, les outils de créations de sites se sont considérablement simplifiés. Grace aux outils « glissé, déposé », l’esthétique d’un site est facile à créer sans compétences particulières. Mais comme pour les bonnes résolutions de faire du sport au nouvel an, nombreux partent pleins de bonne volonté, mais au final au bout d’un mois très peu continuent à aller à la salle de sport ! Il en est de même dans le Dropshipping. Il n’y a rien de magique. Il faut de la détermination et un travail sérieux pour réussir dans le e-commerce.

 

Quels sont les défis importants sur ce marché d’après vous ?

Le défi pour moi, c’est de préparer en amont les personnes que je vais former. Mettre en avant les problématiques (livraisons, colis, clients…) que tout entrepreneur doit surmonter, et pas seulement le rêve de la piscine et de la voiture de sport du jour au lendemain, sans rien faire !

Je propose une approche méthodique très « terre à terre », je souhaite avancer avec des personnes qui ont envie de travailler sur le long terme sur leur boutique, qui ont une démarche poussée, une vision éthique et durable. Pas seulement vendre des produits Aliexpress qui vont polluer encore plus la planète. Pour moi, une bonne plateforme doit proposer un produit qui réponde à un besoin, et non seulement susciter un achat compulsif. Afin d’éviter la copie de son site, il faut savoir évoluer vers la création de marque, proposer un produit unique et développer son image.

 

Comment avez-vous eu l’idée de vous intéresser au « Dropshipping » et de créer ces formations ?

Passionné de guitare, avec un ami j’ai lancé MyMusicTeacher une plateforme pour apprendre la guitare pour laquelle nous avons mis au point une technologie particulière : le micro de votre smartphone détecte en direct si vous jouez juste ou faux. Mais souvent, le son environnant posait problème. C’est pourquoi nous avons cherché à créer un câble relié à la guitare et au téléphone directement, puis nous l’avons commercialisé en ligne. Cette expérience m’a donné l’inspiration de créer d’autres boutiques pour tester les différentes possibilités. Je continue à créer des boutiques éphémères également pour montrer à mes étudiants ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Je travaille aussi sur la création d’une véritable marque avec une gamme de compléments alimentaires.

 

Quels sont vos valeurs et engagements ?

L’image du « Dropshipping » est très négative, mon but est de réussir à former des personnes qui proposent des produits de qualité, à l’échelle européenne, qui répondent vraiment à un problème, un besoin, qui apportent une solution,
le plus possible en circuits courts et dans le respect des Normes Européennes notamment sur les emballages recyclables. Souvent les artisans et producteurs locaux ne savent pas vendre leur produits et ne connaissent pas internet. Le « Dropshipper » peut ainsi les aider à se rendre plus visibles en créant des boutiques. Cela peut devenir un élément dynamisant de l’économie locale.

 

Quel conseil donneriez-vous à un entrepreneur qui souhaite ouvrir une boutique sur internet ?

Il ne faut pas se laisser emporter par l’émotion et la passion tout en faisant, bien sûr, un métier qui nous intéresse. Ne pas foncer tête baissée et croire que toute le monde adore ce produit que l’on aime, mais véritablement répondre à un besoin. Avoir également, un certains « sang froid » quand on se lance et que l’on investit. Tout n’est pas rose, il faut se préparer à avoir des problèmes à résoudre, optimiser en permanence l’équilibre des échecs et des succès… Je n’oublierais jamais ce que m’a dit un coach, la réussite d’un entrepreneur tient à 51 % de réussites et 49 % d’échecs. Le but consiste ensuite à optimiser pour obtenir un maximum de réussites. Une fois qu’un entrepreneur a conscience de l’environnement dans lequel il va évoluer, il pourra gagner aisément son indépendance et créer un business à la hauteur de ses ambitions. Pas besoin de diplômes pour réussir, mais il faut de la méthode, du travail et être malin. Ce sont ces profils qui créent des entreprises solides.

 

Quels sont vos projets et actualité ?

Après avoir formé plus de 13 000 élèves, je suis heureux d’avoir la validation de ma Formation de dropshipping pour aider les créateurs d’entreprise via internet. Ma formation est maintenant finançable par le CPF (Compte Personnel de Formation) et pôle emploi.  Je vais également sortir un livre de référence en février prochain, qui donnera une vision claire et précise de comment créer un business en ligne, sans compétences et sans diplômes.