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TRIBUNE | Pourquoi l’essayage virtuel grâce à l’IA pourrait devenir une norme ?

Gaël Seydoux, fondateur de Emova.Gaël Seydoux, fondateur de Emova.

Les confinements subis lors de la précédente crise sanitaire ont poussé le secteur du retail à s’adapter notamment en réinventant l’essayage qui ne peut plus rester uniquement physique. Dans cette tribune exclusive pour Forbes France, Gaël Seydoux, fondateur de Emova, nous présente comment généraliser l’essayage virtuel grâce à l’intelligence artificielle (IA).

Pour améliorer son efficacité et sa rentabilité, l’e-commerce doit travailler ses points forts sur tout le parcours client. Parmi eux, l’essayage du produit est un moment de vérité à ne pas sous-investir. De nouvelles solutions d’essayage virtuel émergent pour une expérience à la fois émotionnelle, précise et fidélisante.

56% des internautes français ont acheté en ligne un article de mode au cours de l’année. La part du commerce en ligne continue d’augmenter¹, c’est pourquoi l’enjeu de sa rentabilité devient toujours plus stratégique. Pour y répondre, les retailers ont prioritairement investi sur les technologies porteuses de gains de productivité sur tous les maillons de la chaîne, s’appuyant largement sur l’Intelligence Artificielle. Mais il est un point de l’expérience d’achat à traiter à son juste niveau : l’essayage virtuel des produits.

 

Réinventer les rituels d’essayage de la marque.

On ne le dira jamais assez, l’essayage est l’étape-clé de la conversion. En e-commerce le taux de transformation moyen reste faible, de l’ordre de 3%², et beaucoup, beaucoup moins performant que la boutique. Deux facteurs l’expliquent :

  • Les usages : sur les sites e-commerce, la généralisation du mobile se traduit par des sessions plus courtes (moins de 3 minutes pour le retail), moins profondes (moins de 5 pages consultées) et un taux de conversion inférieur, proche de 2%³. C’est une donnée structurelle.
  • L’expérience : il est encore difficile de se rendre compte des détails et du rendu d’un produit sur soi, d’où le recours croissant à la commande de plusieurs tailles / couleurs d’une même référence, donc des retours-produits systématiques qui plombent la marge et l’impact carbone : chaque année, 40% des Français retournent au moins un produit.

Pour mieux transformer, et réduire ces retours, l’e-commerce doit généraliser les interfaces d’essayage virtuel, non seulement à des fins pratiques mais aussi pour engager, transposer ou réinventer les rituels d’essayage de la marque. De la même manière que celle-ci markette ses espaces de vente, les argumentaires de ses conseillers et les cabines en boutique, l’ecommerçant doit proposer un moment d’essayage en ligne qui lui ressemble.

Après des technologies de première génération⁴, la réalité augmentée a pris place sur les sites de mode et de cosmétique. Cette technologie permet un premier niveau d’immersion en rapprochant un modèle de produit 2D et une image directe, captée en mode selfie. Elle a toutefois des limites : un rendu dégradé ou peu réaliste sous certains éclairages, des problèmes de calage produit, une mise en scène du produit limitée.

 

Dans un jardin hou à l’opéra

Ici aussi l’IA ouvre de nouvelles perspectives. Des solutions technologiques émergent pour une expérience à la fois émotionnelle, précise et fidélisante. Imaginez un essayage totalement virtualisé, basé sur un jumeau 3D hyperréaliste de vous. S’appuyant sur des moteurs issus du gaming, et sur une bonne dose de deep tech, cet avatar personnel est construit en quelques dizaines de secondes, à partir d’un simple selfie panoramique. Le produit à essayer est lui aussi conçu ou modélisé en 3D.

Vous pouvez donc vous voir bouger avec le produit, l’examiner sous tous les angles et toutes les lumières, apprécier le bouger, les brillances. La marque peut vous proposer de l’essayer dans son flagship store, dans un jardin ou à l’opéra. Vous pouvez partager cette mise en situation avec un ami. Vous pouvez acquérir indifféremment le produit réel et virtuel. Dans la durée, ce jumeau virtuel, dont vous êtes le propriétaire exclusif, devient votre compagnon d’achat sur les différents sites où il est disponible.

Ce type de scénarisation ouvre de formidables perspectives aux marques, pour marquer les esprits, développer le clienteling à travers des suggestions de look, mais aussi lever les freins sur certains secteurs encore limités dans l’achat en ligne, comme la bijouterie ou la cosmétique. Lors de VivaTech 2023, le groupe LVMH a annoncé un accord stratégique avec Epic Games, créateur du moteur 3D Unreal Engine⁵, ce n’est pas un hasard. Déjà des IA sont aussi capables d’analyser une expérience olfactive⁶. L’expérience sera alors presque totalement complète, précise et divertissante. Les possibilités sont immenses, alors il ne faut pas manquer ce train prêt à partir.


¹ +13,8% en 2022 – Source : Fevad
² Source : Contensquare
³ Idem
⁴ Recommandations sur la base de mensurations saisies par l’internaute
⁵ Source : LVMH
⁶ Source : Usine Digitale

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