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TRIBUNE | L’émergence des diamants de synthèse menace le monopole russe sur les pierres précieuses brutes

Ingo Wolf, directeur des Instituts OsmiumIngo Wolf, directeur des Instituts Osmium

Dans cette tribune exclusive pour Forbes France, Ingo Wolf, directeur des Instituts Osmium, nous explique pourquoi le diamant, jadis pierre précieuse cruciale pour la Russie, se trouve aujourd’hui au cœur de bouleversements inattendus confrontant le marché du diamant à des défis qui semblent insurmontables.

 

Sergei Ivanov, ancien directeur général d’Alrosa, entreprise russe d’extraction de diamants, affirme que « personne ne peut nous remplacer ». Mais l’industrie diamantaire est vulnérable, surtout en ces temps de crise économique et de conflits.

Comme l’affirme le magazine financier Allemand Wirtschaftswoche, « la Russie est pourtant le premier producteur mondial de diamants bruts. Un diamant sur trois provient du pays, plus précisément d’une mine sibérienne du groupe Alrosa, qui gère la quasi-totalité des activités de la Russie et est détenue aux deux tiers par l’Etat. Au premier semestre 2023, le groupe a généré près de deux milliards d’euros. Des revenus qui, sous forme de dividendes et d’impôts, remplissent le trésor de guerre du Kremlin. »

La production Russe de diamants bruts est pourtant fortement perturbée par l’émergence des diamants de synthèse, créant une fissure dans le financement de l’armement russe, considéré jusqu’ici comme relativement inébranlable face aux sanctions occidentales.

Ces diamants également appelés « Lab Grown » ou « Man Made diamonds », disposent d’une grande clarté et sont égaux voire supérieurs aux diamants trouvés dans la nature. Ils ne coûtent qu’une fraction du prix des diamants naturels, le tout sans travail forcé des enfants ou l’exploitation excessive des mines de la croûte terrestre.

Le marché diamantaire mondial est en effervescence : les grands exploitants des mines de diamants évaluent les impacts potentiels de leurs fermetures, et les diamantaires cherchent des alternatives. Pourquoi donc un pays producteur devrait-il acheter via la Russie s’il peut organiser lui-même la production ? Les réactions des grands groupes tels que De Beers vont être observés à la loupe ces prochains mois, surtout qu’ils sont déjà dans le rouge pour la plupart.

Le temps presse, la valeur des diamants naturels diminue rapidement, et menace même la rentabilité des investissements existants. A terme, les bijoux fantaisies seront ornés de vrais diamants, ce qui marquera la fin de ce marché. C’est dans ce contexte que l’osmium cristallin, érigé en substitut précieux tant pour la haute joaillerie que pour les investissements matériels, s’affirme comme une alternative de valeur supérieure.

Ce métal précieux, aligné sur les normes ESG-M, ouvre la voie à un marché sécurisé et inaltérable, répondant ainsi aux préoccupations croissantes liées à la viabilité à long terme des diamants naturels, accentuées par la montée des diamants de synthèse. Pour les producteurs de matières premières en Russie et pour le commerce de diamants russe en Afrique, cela signifie que dans les mois et les années à venir, les diamants extraits quitteront le pays pour de moins en moins d’argent, et que les recettes des États qui proviennent des diamants se tariront.

Le marché, tourné vers l’osmium cristallin, offre une alternative cruciale pour les commerçants et les nations ayant historiquement tiré leurs revenus des diamants. Cette transition, si elle s’accélère avec le soutien de milliers d’investisseurs, pourrait non seulement transformer le marché mais également contribuer à l’effondrement de l’industrie de financement de la guerre en Russie.

 

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