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Thomas Kerjean (Microsoft) : « Nous Injectons de l’Intelligence Artificielle Dans Toutes Nos Applications »

© Getty Images

Présidant aux destinées de la division Cloud – volet ô combien stratégique – de Microsoft, Thomas Kerjean mène, depuis la fin d’année 2016, un véritable travail de démystification de l’Intelligence Artificielle – et de ses applications – auprès des clients de l’entreprise mais également au sein de l’écosystème start-up, comme en atteste la présence de Microsoft à Station F, plus grand campus de jeunes pousses en Europe. 

Pouvez-vous, dans les grandes lignes, nous décrire ce qui constitue le cœur de l’activité de la division Cloud que vous dirigez depuis novembre 2016 ?

Cela fait plusieurs années que je suis chez Microsoft. J’ai occupé de nombreuses fonctions dans le groupe, notamment en vente, avec un prisme davantage « grands comptes » et PME, puis en marketing produit et également en management, avant de prendre le rôle de bras droit du Président de Microsoft France. La division Cloud que je dirige aujourd’hui recouvre l’ensemble des activités marketing, ventes et relations avec les partenaires en lien avec nos offres de « Cloud Intelligent ». Mon rôle est d’en définir la stratégie pour la France. Etant au plus près de nos clients, qu’ils soient grands comptes, développeurs indépendants, start-up ou PME, je me fais également la voix de la France auprès des groupes d’ingénierie à Redmond (siège social de Microsoft dans l’Etat de Washington, ndlr) qui œuvrent à la construction de nos produits Cloud et Intelligence Artificielle basés sur notre plateforme Cloud Azure.

Historiquement, il s’agissait de la division serveurs ?

Tout à fait. Historiquement, la division Serveurs existait aux côtés des divisions Windows et Office. En 2015, avec l’affirmation de notre ambition sur le Cloud et l’IA (i.e. un objectif annoncé de 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel grâce à ses services Cloud aux entreprises d’ici à 2018 – atteint 9 mois avant l’échéance comme annoncé en octobre dernier), la division porte désormais le plus gros des enjeux Cloud et Intelligence Artificielle.

Pouvez-vous nous présenter, plus concrètement, la plateforme Azure, votre infrastructure de Cloud intelligent, que vous évoquiez en fin de question précédente ?

Deux grandes propositions de valeur intéressent nos clients : l’optimisation de leur IT grâce au Cloud d’une part mais, de manière croissante, la création d’avantages concurrentiels dans leurs produits ou leurs processus métiers en injectant des services cognitifs et de machine learning.

Microsoft propose une offre Cloud complète publique avec Azure, privée avec Windows Server et hybride ; et ouverte pour assurer à nos clients une plus grande liberté de choix en matière d’infrastructures, un meilleur gain de productivité et une plus grande capacité d’innovation. Parmi ces nouveaux leviers d’innovation, l’intelligence artificielle est très présente dans notre quotidien.

Le second consiste à injecter de l’intelligence dans absolument toutes nos applications comme Office 365, Dynamics 365 (notre solution de CRM et d’ERP) ou encore sein de Skype Translator, notre solution de traduction orale simultanée en dix langues. Dans le même esprit, Powerpoint que tout le monde connaît se voit augmenté de la possibilité de faire de la transcription de discussions / de réunions et permet ensuite une traduction de ce texte. Ainsi, nous souhaitons contribuer activement à démocratiser cette technologie disruptive pour la mettre à la disposition du plus grand nombre.

Troisième pilier : les « API » qui concernent davantage les producteurs de la transformation digitale comme les data scientists ou les développeurs. Il s’agit d’une boîte à outils intégrant plusieurs technologies comme les services cognitifs et à partir de laquelle le développeur va pouvoir créer sa propre application, son propre objet connecté…

Enfin, quatrième et dernière dimension : les infrastructures qui constituent le cœur du Cloud et ont vocation à devenir « le super computer » de l’IA grâce à une nouvelle génération matérielle, comme les puces FPGA notamment.  Nous avons investi ainsi au total 15 milliards d’euros – dont 3 milliards en Europe – dans les infrastructures Cloud.

Pouvez-vous revenir, dans le détail, même si vous l’avez évoqué en préambule, sur la stratégie de Microsoft en matière d’intelligence artificielle au regard des éléments sus développés ?  Comment, dans ce contexte, réussir à tirer la substantifique moelle d’Azure ?

Nous voulons augmenter l’ingéniosité humaine. C’est notre vision, très différente de celles des autres acteurs du marché. L’Homo Sapiens peut, avec le fabuleux potentiel de l’IA, grandir dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’entrepreneuriat par exemple. Avec l’intelligence artificielle, nous souhaitons accompagner les entreprises dans leur volonté de remettre le client au centre des préoccupations de leur organisation comme de leurs collaborateurs. Et ainsi repousser les limites de la personnalisation pour répondre de manière pertinente aux doléances du client. Il y a également la volonté, pour les organisations, d’optimiser leurs opérations. La préoccupation première d’une entreprise, comme Rolls Royce par exemple, ne va plus être de commercialiser ses réacteurs mais d’œuvrer à rendre ledit réacteur plus intelligent afin qu’il consomme moins de kérosène et de l’enrichir de services d’analyse des routes aériennes par exemple. Nous planchons également sur des projets de médecine augmentée comme avec la Pitié-Salpêtrière. L’hôpital parisien a témoigné lors de notre 2ème édition de Microsoft Experiences sur son déploiement de iBiopsy. Cette plateforme d’intelligence artificielle, développée par MedianTechnologies, utilise des méthodes d’imageries quantitatives combinées au deep learning et au big data analytics.

Installé à Station F depuis le mois de juin, Microsoft mène également un travail de « démystification » de l’intelligence artificielle auprès de start-up. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Tout à fait. Nous avons mis en place un programme spécifique, l’AI Factory, qui réunit aujourd’hui sept start-up matures sur le domaine de l’IA. Nous leur apportons un soutien technologique, commercial et marketing et les mettons en relation avec nos clients, à commencer par nos grands comptes. Elles sont pour nous des éclaireuses : elles doivent permettre d’accélérer le développement d’une communauté de l’IA au sein de Station F comme au dehors, via les partenariats que nous avons avec un certain nombre d’incubateurs en France. Il s’agit pour nous de permettre l’émergence de champions français de l’IA qui soient en mesure de rayonner à l’international. Nous sommes persuadés que la France a son rôle à jouer sur ce secteur et souhaitons mettre tout en œuvre pour que ce potentiel se réalise.

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