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Le cloud, devenu Multicloud, sera « composable »

responsable IASource : Getty Images

TECHNOLOGIE | La progression du cloud est vérifiable dans la plupart des systèmes d’information et aussi comme appendices de nos smartphones. La nouvelle tendance s’appelle le « multicloud composable ».

« Le cloud est une vraie révolution qui a connu diverses dénominations : “nouvelle économie”, “digital natif”, etc. Salesforce, Netflix ou autres licornes n’existeraient pas sans le cloud », observe Normann Hodara, DG France du groupe de services informatiques Inetum (ex-GFI Informatique ; 2,4 Md€, 27 000 collaborateurs, dont 10 000 en France).

Impossible d’imaginer lancer une activité à l’échelle internationale, notamment en B2C, sans le cloud. « Il en est de même aujourd’hui pour l’intelligence artificielle (IA), notamment celle dite générative. Elle a impérativement besoin du cloud », souligne le patron d’Inetum.

À quels fournisseurs de cloud se fier ? « Face aux “hyperscalers” américains (Amazon AWS, Google, Microsoft…), on a vu émerger des acteurs français, européens comme OVHcloud, proposant moins de services mais plus orientés vers les infrastructures “as a service” (IaaS). C’est l’un de nos partenaires, notamment auprès d’entreprises ou organisations publiques recherchant un “cloud de confiance” ». On peut également citer des acteurs nouveaux comme Numspot soutenu par Docaposte (La Poste), la CDC, Bouygues… L’État français s’est clairement positionné sur les normes de souveraineté en Europe. Et ainsi, on voit Google se rapprocher de Thalès.

La tendance multimodalité

Stephan Hadinger, AWS France

« Depuis longtemps, nous avons la conviction que le cloud doit s’inscrire dans la multimodalité. C’est le contraire des stratégies “mono-bloc”, où un seul cloud prétendait tout faire. La tendance est clairement au multicloud », affirme Normann Hodara. Car les portefeuilles de services sont riches et les capacités « système » très flexibles et quasi illimitées.

Chez le géant du cloud AWS (Amazon Web Services), on émet quelques réserves – compréhensibles – sur le multicloud : « Ce qui semble bien fonctionner, c’est le modèle avec un cloud “préféré” ou principal, et un autre secondaire, utile pour diverses raisons : pas nécessairement le besoin de ressources en débordement, mais plutôt du “multisourcing” (ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier) », explique Stephan Hadinger, directeur Technologie d’AWS France. Ce peut être aussi la volonté de différencier ses partenaires selon les applications (développement-production IT ou applications métier, versus bureautique, etc.) ou l’héritage d’un rachat d’entreprise.

Il ajoute : « Selon notre constat, le modèle de deux clouds à 50/50 ne fonctionne pas bien ; il coûte cher, car mêler deux fournisseurs cloud au sein d’un même système d’information impose une gestion en double, s’agissant des plateformes et des compétences. »

Selon lui, une autre limite existe, celle du cloud privé (fonctionnant dans le centre de données de l’entreprise). « Pour produire et utiliser de l’IA générative, par exemple, cela n’aurait guère de sens de le faire dans son propre datacenter, vu le prix des serveurs à acquérir. Et il faudrait connaitre à l’avance les taux d’utilisation des applications pour déterminer la taille des configurations systèmes utiles. »

Assembler des services

Les acteurs ne partagent donc pas le même avis. Beaucoup d’entreprises utilisatrices de services cloud considèrent le multicloud comme bénéfique. C’est la possibilité de tirer parti des points forts des uns et des autres, avec un objectif affiché : combiner les meilleurs services de différents acteurs du cloud. « Dans une première phase, les entreprises apprennent à travailler avec deux ou trois fournisseurs de cloud pour les challenger et réduire leur facture, en distribuant leurs applications chez l’un ou l’autre. Dans une deuxième phase, on va chercher à combiner, sur une même plateforme applicative, des services de diverses origines. On pourra ainsi les assembler/désassembler à la demande, en fonction d’applications qui vont se configurer en temps réel », résume Normann Hodara (Inetum). Ainsi s’ouvrent des perspectives, par exemple dans l’e-commerce, lorsqu’il faut allouer diverses ressources à certaines périodes, comme le Black Friday ou lors de « ventes flash, en ayant une vision à 360° des clients ».

 


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