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Les Emirats arabes unis : l’univers virtuel dans les sables du désert

Pour concrétiser son ambition de devenir un leader technologique mondial et se reconvertir dans l’économie du numérique et de l’innovation, Les EAU concentrent notamment leurs efforts sur le Metavers. Avec de réels atouts.

Selon le Global Innovation Index, publié chaque année par le World Intellectual Property Organisation (WIPO), les Émirats arabes unis sont désormais à la 18ème place du classement 2022. Le pays a gagné 5 places en un an, et continue de progresser, étant l’économie la plus innovante de toute la région.

Cet appétit pour l’innovation technologique est fortement encouragé par le gouvernement, via de multiples initiatives. Regroupées au sein d’un programme dévoilé l’année dernière, « Vision 2021 », l’une de ces initiatives consiste à montrer que l’exemple vient du haut à travers la création d’un Center for Government Innovation, un programme éducatif pour former à l’innovation les dirigeants actuels et futurs de l’administration gouvernementale. Le curriculum a été élaboré avec l’université de Cambridge et délivre des « diplômes de l’innovation ». Ainsi, chaque ministère et administration est sensé posséder aujourd’hui en son sein un « P-DG de l’Innovation » pilotant les initiatives de son département.

Toujours au cœur de la sphère dirigeante, un « Gouvernement Innovation Lab » organise des cours pour stimuler l’émergence d’idées innovantes et surtout permettre de mieux réfléchir, grâce à l’innovation technologique, aux défis qui se posent au pays.

Abu Dhabi a lancé le Hub 71 en 2019, une plateforme qui regroupe les acteurs de la Tech de l’émirat. Le rôle de la plateforme est d’apporter un appui personnalisé aux entreprises de l’innovation et leur donner accès aux marchés internationaux. Par ailleurs, l’émirat accueillera, au mois de novembre,  les premiers Middle East Blockchain Awards. Une façon de reconnaitre les efforts des EAU en faveur de l’innovation dans la Blockchain.   

 

Attirer les meilleurs mondiaux

L’année dernière, le prince héritier, Hamdan bin Mohammed bin Rashid, a également lancé Dubaï Next comme la première plateforme gouvernementale de crowdfunfing pour financer les start-up les plus innovantes et les aider à contribuer aux différents projets de développement des EAU, notamment en matière d’énergies renouvelables. La plateforme fonctionne également au bénéfice de start-up très précoces, n’ayant pas encore finalisé le développement d’une solution commercial. Dès 2021, 17 start-up avaient ainsi déjà été financées.

Dubaï Next a commencé à étendre son concept aux étudiants, même s’ils ne sont pas encore diplômés. Autre exemple que la guerre des talents est à la fois mondiale et de plus en plus agressive. 150 projets entrepreneuriaux auraient ainsi été sélectionné depuis le début de l’année, les meilleurs ayant toutes les chances d’être financé par Dubai Next.

A noter également, dans les énergies renouvelables, le projet Masdar City, piloté par l’émirat d’Abu Dhabi. Masdar est conçu pour être une smart city 100% verte, mais aussi un pôle d’excellence technologique. Elle devrait être achevée d’ici 2030. Elle dispose déjà d’un institut de recherche en sciences et technologie, créé avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT). Elle abrite des centaines d’entreprises, dont le siège régional de Siemens, mais aussi le siège international de l’Irena (l’Agence internationale pour les énergies renouvelables).

Métavers : préparer le futur

S’ils préparent l’innovation du futur, les EAU ne négligent pas pour autant le présent. Ainsi, à la fin du mois dernier, le pays a hébergé la première édition de la Dubaï Metaverse Assembly, qui a rassemblé plusieurs centaines d’experts et de spécialistes mondial du Metavers, la plateforme Internet de demain – sur laquelle s’est notamment repositionné de façon radicale Facebook, lui consacrant d’ores et déjà des milliards de dollars d’investissements. Quelques mois auparavant , en décembre 2021, l’émirat D’Abu Dhabi accueillait aussi un évènement en lien avec le Métavers : le Blockchain World Abu Dhabi. De portée internationale, il a consacré le lancement d’HeliconNFT, un nouvel « univers en ligne » cumulant jeu dans le métavers, mais aussi trading de NFT.

Le Metavers peut être considéré comme la plateforme virtuelle de demain, succédant à ses lointains ancêtres du début des années 2000, à travers, par exemple, le succès éphémère de Second Life. Plus ambitieux aujourd’hui, notamment parce que la puissance informatique et les vitesses de connexion se sont considérablement accrus, le concept repose en fait sur la virtualisation en ligne de tout ce qui fait aujourd’hui notre vie quotidienne, aussi bien privée que professionnelle.

Même si le concept est relativement simple à énoncer et qu’il n’en est encore qu’au premier stade de son développement, il n’en génère pas moins des espoirs considérables de renouvellement, non seulement de l’Internet tel qu’on le connaît, mais également une possible remise en cause de la plupart de nos comportements sociétaux. D’où l’intérêt, pour les EAU, de se positionner dès maintenant comme un centre névralgique de sa conceptualisation, une destination où seront menés certains des développements technologiques indispensables à la concrétisation du Metavers. Mais ce n’est pas tout : de nouvelles règles de gouvernance, voire des réglementations économiques ad hoc, devront aussi être inventées pour cet espace virtuel global, s’il veut délivrer ses promesses considérables.

Un marché appelé à dépasser les 1300 milliards

A Dubaï, ont donc été présentées, lors de la Metaverse Assemby, certaines des premières réalisations concrètes de ce nouvel environnement virtuel : des sessions de travail sur les différents enjeux techniques et réglementaires, et bien sûr des présentations formelles de centaines d’experts internationaux du sujet.

Le ministre de l’économie des EAU, Abdulla bin Touch, a ainsi indiqué que le gouvernement ambitionnaient de faire de Dubaï non seulement une des « principales économies Metavers de la planète », mais avaient également la volonté d’attirer « au moins un millier d’entreprises Metavers », entraînant la création de « 40 000 emplois hautement qualifiés d’ici 2030 ».

Autre réalisation concrète la création, au début du mois d’octobre, d’une antenne virtuelle, et opérationnelle, du ministère de l’Economie des EAU. Ce quartier général du Metavers, constitue un véritable espace de présentation permanent, comprenant même des salles de réunions et des auditorium, ainsi que la présentation d’entreprises déjà partie prenantes, notamment la blockchain, une technologie indispensable pour sécuriser l’ensemble des actions et des transactions qui seront réalisées lors de ces pratiques virtuelles.

Le positionnement précoce des EAU dans le Metavers leur offre la perspective de pouvoir attirer sur place l’état de l’art des principales composantes de la technologie numérique de demain : non seulement le blockchain (qui garanti la fiabilité a priori absolue des données), mais aussi tout ce qui concerne la réalité virtuelle ou augmentée, l’intelligence artificielle, les réseaux à très haut débit, le cloud computing, etc…

L’enjeu de ce positionnement n’est pas seulement technologique ou de prestige, il est surtout économique. Selon une étude récente de ResearchAndMarkets.com, le marché mondial du Metavers, s’il représentait déjà 40 milliards de dollars en 2020, pourrait atteindre plus de 1230 milliards de dollars à la fin de la décennie, soit une croissance moyenne annuelle de plus de 40% par an. Reste à convaincre les géants technologiques mondiaux les plus en pointe dans ce domaine, comme Facebook, Alibaba, Huawei, Tencent Nvidia, de positionner les EAU, dont Dubaï sur leur propre carte (virtuelle) du Metavers.

 

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