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Le Bon Coin, Selency, ou encore Catawiki… les marketplaces qui digitalisent la brocante

Objetsmarket place brocante image @selency

Objets inanimés, avez-vous une âme ? En 2021, les objets vivent une seconde vie… Tels les nouveaux temples de la mémoire collective, leur capacité à nourrir notre nostalgie est devenue « bankable ». Pour preuve un goût certain des Français pour la brocante qui « rapporte » plus de 2,5 milliards d’euros par an de chiffres d’affaires, avec en toile de fond la digitalisation de la seconde main. Le goût pour le passé et l’envie de se différencier sont devenus des leviers importants de l’achat d’occasion auxquels viennent se greffer de nouveaux impératifs comme l’écologie ou encore l’économie circulaire.

 

Démocratisation de la brocante

Lassitude des produits fabriqués à la chaîne ? Recherche de singularité ? Avec quatre Français sur dix en 2019 qui se sont convertis à la seconde main*, chiner n’est plus le hobby poussiéreux des dimanches pluvieux, il devient une solution ludique et personnelle pour consommer responsable. Internet a boosté le marché de la seconde main, grâce aux plateformes de mise en relation tout en s’affranchissant des problèmes de stockage… Le Bon Coin, Ebay, ou encore Catawiki, tous jouent un rôle de facilitateur et permettent désormais aux vendeurs et aux chineurs de conclure des transactions sécurisées depuis leur canapé. « Nous fixons un prix équitable pour les vendeurs et les acheteurs en fournissant une estimation » explique Cyrille Coiffet, Directeur Général Arts & Antiquités Catawiki France. Implanté dans 8 pays (Pays-bas, Espagne, Italie, Allemagne…) la maison de ventes en ligne attire 10 millions de visiteurs uniques par mois avec un catalogue de 20 000 nouveaux articles par semaine, tous expertisés par sa brigade de 240 spécialistes. Parmi les apporteurs d’affaires de la plateforme d’enchères figurent aussi les galeries ou les marchands d’art : « Les beaux objets sont certainement la dernière industrie à « succomber » aux charmes de l’e-commerce. Sur le créneau des objets spéciaux (arts, antiquités, objets de collection, mobilité) qui est l’un des rares secteurs qui n’a pas encore totalement fait sa transition digitale, nous sommes les premiers à aider les vendeurs à migrer en ligne. En 2020, l’acheteur moyen a dépensé plus de 1100 euros » souligne ce spécialiste, dont la croissance en hausse de 33 % par rapport à l’année précédente, donne des ailes avec le projet d’un Salon : faire partie de l’écosystème de l’art.

 

Les néo brocanteurs

Des marketplaces généralistes qui doivent composer également avec des plus petits – mais non moins agiles – entrepreneur(e)s dans le secteur de la décoration seconde-main. En cinq ans, la recrudescence des start-up de vente d’occasion a totalement dépoussiéré la brocante en travaillant leur offre comme une marque de décoration. Miroir soleil, buffet en formica, le vintage en particulier est remis au goût du jour avec ces objets de la deuxième moitié du XXe qui se vendent comme des petits pains et sur lesquels est prélevé un pourcentage, en moyenne de 10 et 20 %. Des madeleines de Proust comme autant de nouveaux classiques de la déco que le site LuckyFind propose à des prix abordables dans un style joyeux et désuet et dont raffole le chineur 2.0. Plus épuré et chic, le site Design Market spécialisé dans le mobilier du XXe siècle, s’adresse quant à lui à des collectionneurs plus pointus ou des amateurs de design estampillé. Sélective, la plateforme Selency balaie un marché plus large que le vintage avec tous types de pièces et budgets confondus. « Notre engagement est de vérifier tous nos produits avec soin, pour éviter les risques de faux, entre du vrai mobilier signé par un designer et celui dont c’est une copie. Lors de notre premier check, 15% des produits sont rejetés. On peut vendre du mobilier inspiré de designer sur Selency mais il faut que cela soit clairement précisé et visible » nous explique la co-fondatrice Charlotte Cadé. A ce jour, la start-up de 50 salariés, qui vient de boucler un tour de table de 15 millions, affiche un chiffre d’affaires florissant de 30 millions d’euros. Authenticité, durabilité, économie circulaire, ces sites se développent avec les préoccupations d’une génération pour laquelle le prix d’occasion est une motivation moindre que celui de limiter l’impact sur l’environnement : « Nous voulons financer pour 2021 des projets de développement d’énergie renouvelable sur lesquels il y aura une vraie traçabilité, favoriser les transporteurs électriques et promouvoir l’offre locale » ajoute la jeune entrepreneuse. « Une deuxième vie pour les objets, une seconde chance pour les hommes, un bel avenir pour la planète », telle est la devise du pilier de l’économie circulaire, l’ancien mouvement des chiffonniers « Emmaüs » dont le label éponyme propose en ligne un catalogue d’objets (1,3 millions) fournis par ses centres. Leur plateforme Trëmma vient de s’ouvrir aux particuliers. On la surnomme déjà Leboncoin solidaire…

Enfin au fil du temps, les pièces se raréfiant, il n’est pas impossible d’imaginer faire une plus-value en revendant dans quelques années nos objets, devenus collector : « les dernières études montrent aussi que le marché de la 2nde main dépassera en valeur celui du neuf, au cours de la décennie actuelle. » conclut Cyrille Coiffet.

 

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