Guerre en Ukraine : L’armée ukrainienne aurait repoussé les forces russes dans le nord-est du pays

Les forces ukrainiennes autour de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, semblent avoir repoussé les troupes russes vers l’est, au-delà de Ternova, une localité située à la frontière russe.

Si cette information se confirme, la libération de Ternova par les Ukrainiens pourrait marquer un tournant dans la guerre en Ukraine qui dure depuis dix semaines. Fin mars, les forces ukrainiennes ont chassé les envahisseurs russes du nord de l’Ukraine. Il semble maintenant qu’elles soient en train de chasser les envahisseurs du nord-est de l’Ukraine également.

De violents combats sont toujours en cours autour d’Izioum, au sud de Kharkiv, ainsi qu’autour de Kherson, sur les côtes de la mer Noire. Fin avril, les Russes ont brièvement avancé autour de Kherson, avant de s’arrêter. Plus récemment, les bataillons russes ont capturé plusieurs localités autour d’Izioum.

Cependant, ces « victoires » russes sont menacées par les avancées ukrainiennes autour de Kharkiv, une ville de 1,4 million d’habitants située à seulement 40 km de la Russie. Si le front russe s’effondre autour de Kharkiv, de puissantes brigades ukrainiennes pourraient être libérées et pousser vers le sud, en direction d’Izioum, ce qui pourrait faire pencher les combats en faveur de Kiev.

L’état-major des forces armées ukrainiennes a été le premier à faire allusion à la retraite des Russes de l’autre côté de la frontière, près de Kharkiv. Les bataillons de la 138^e brigade russe mécanisée séparée ont fui de l’autre côté de la frontière vers la région de Belgorod en Russie « en raison de pertes importantes », a déclaré l’état-major mardi 10 mai.

Le briefing quotidien du département américain de la Défense sur l’Ukraine n’a pas fait mention de la prétendue retraite russe. Toutefois, les satellites de détection de chaleur exploités par la NASA ont enregistré des incendies importants autour de Ternova depuis vendredi 6 mai. Ces incendies pourraient signifier des combats intensifs. Lundi 9 mai, ces incendies semblaient avoir diminué.

Si les forces ukrainiennes autour de Kharkiv, y compris les 92^e et 93^e bataillons mécanisés, ont effectivement repoussé l’envahisseur jusqu’à la frontière russe, elles peuvent non seulement empêcher l’artillerie russe de viser Kharkiv, mais également tirer avec leurs propres armes sur les zones de rassemblement russes de l’autre côté de la frontière.

En outre, les forces ukrainiennes seraient libres de se diriger vers Izioum. L’armée russe dispose de 99 groupes tactiques de bataillons de première ligne en Ukraine. Une douzaine de ces meilleurs bataillons avancent lentement au sud et à l’ouest d’Izioum.

Les brigades ukrainiennes qui avancent vers Izioum depuis le nord seraient donc le marteau, et celles au sud d’Izioum, notamment les 4^e et 17^e brigades de chars et la 95^e brigade d’assaut aérien, seraient l’enclume. Les conditions d’une victoire ukrainienne majeure se précisent.

Le lundi 9 mai était le jour de la victoire en Russie, le jour où le pays célèbre sa victoire sur l’Allemagne nazie en 1945. De nombreux observateurs s’attendaient à ce que le président russe Vladimir Poutine profite du jour de la victoire pour annoncer une escalade majeure de la guerre en Ukraine.

Cela ne s’est pas produit. Les Russes ne sont peut-être pas encore en train de perdre la guerre. Cependant, ils ne sont certainement pas en train de la gagner. Le Kremlin a clairement supposé que les défenses ukrainiennes cèderaient peu après que les chars russes aient franchi la frontière le matin du 24 février.

Elles n’ont pas cédé, et dix semaines plus tard, l’armée ukrainienne est sans doute plus forte que jamais. Ses réserves ont été mobilisées. Elle a capturé plus de 1200 véhicules russes. Elle a enfin commencé à utiliser au combat certaines des centaines de pièces d’artillerie que les États-Unis et d’autres alliés lui ont données.

« La dépréciation par la Russie de la résistance ukrainienne et sa planification dans le “meilleur des cas” ont conduit à des échecs opérationnels démontrables, empêchant le président Poutine d’annoncer un succès militaire significatif en Ukraine lors de […] la parade du jour de la Victoire », a expliqué le ministre britannique de la Défense.

La suite des évènements dépend de l’évaluation par Kiev de sa propre force, et de la faiblesse de Moscou. Les commandants ukrainiens pensent-ils que la Russie ne dispose pas des réserves nécessaires pour envahir le nord-ouest de l’Ukraine ? Si tel est le cas, ces commandants enverront-ils au sud les deux meilleures brigades de la région de Kharkiv ?

Et ces brigades pourront-elles soutenir une avancée jusqu’à Izioum afin d’engager ce qui pourrait être l’une des plus importantes batailles de la guerre ?

Article traduit de Forbes US – Auteur : David Axe

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