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Royaume-Uni : Boris Johnson se résout à quitter le pouvoir

Boris JohnsonBoris Johnson va présenter sa démission à la tête du parti conservateur. | Source : Getty Images

Le Premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson, a annoncé quitter la tête du Parti conservateur, après que de multiples scandales ont provoqué l’indignation générale et une vague de démissions parmi les membres du gouvernement.

 

Boris Johnson souhaite rester au gouvernement en tant que Premier ministre par intérim, le temps qu’un nouveau chef du Parti conservateur soit élu cet automne.

Il risque de subir d’importantes pressions de la part des ministres et des députés pour se retirer immédiatement et laisser la place à un Premier ministre par intérim en attendant les prochaines élections au sein du Parti conservateur.

La pression autour de Boris Johnson s’est intensifiée ces derniers jours, notamment avec la démission de membres importants de son cabinet et de dizaines de fonctionnaires. Le Premier ministre britannique et plusieurs membres de son cabinet ont été impliqués dans une série de scandales concernant l’organisation de fêtes illégales à Downing Street durant le confinement et la gestion des accusations d’inconduite sexuelle visant un important membre du Parlement britannique.

La carrière politique de Boris Johnson, et en particulier son mandat en tant que Premier ministre, a été marquée par de nombreux scandales et controverses. Son mandat à la tête du gouvernement britannique va donc prendre fin dans une forme de chaos après qu’un nombre sans précédent de fonctionnaires a démissionné ou lui a demandé de présenter sa démission. Plus de 50 fonctionnaires ont quitté le gouvernement, dont six ministres. L’un d’eux a été licencié après avoir demandé la démission de Boris Johnson, un autre ministre a quitté son poste après moins de deux jours de travail. Deux des plus importants ministres du gouvernement ont mis en doute l’intégrité et la capacité de Boris Johnson à diriger.

Si les alliés de Boris Johnson louent son rôle dans la mise en œuvre du Brexit et son leadership lors de la pandémie, ces « réussites » sont ternies par les nombreux scandales qui ont éclaboussé son gouvernement, notamment les multiples fêtes organisées à Downing Street (le Partygate). Pour la première fois au Royaume-Uni, un Premier ministre en fonction a été sanctionné pour infraction à la loi. Le scandale du Partygate a fait suite à de nombreuses critiques concernant la gestion de la pandémie par le gouvernement, le financement de la rénovation de l’appartement de Boris Johnson, la suspension illégale du Parlement et une série d’autres scandales visant le Premier ministre avant son arrivée au 10 Downing Street, notamment son renvoi du cabinet fantôme et son licenciement pour avoir inventé une citation lorsqu’il était journaliste.

Les accusations selon lesquelles Boris Johnson aurait menti au personnel et aux ministres de Downning Street au sujet des allégations formulées à l’encontre de Chris Pincher avant sa nomination au poste de Deputy Chief Whip ont catalysé le mouvement actuel contre le Premier ministre britannique. Chris Pincher a démissionné de son poste en juin après de nouvelles allégations d’inconduite sexuelle, et Boris Johnson a déclaré par la suite qu’il avait été informé de ces allégations, mais qu’il les avait oubliées.

Le successeur de Boris Johnson au poste de Premier ministre sera la personne que le Parti conservateur élira à la tête du parti. Ce processus peut prendre plusieurs semaines et les Premiers ministres restent généralement en poste jusqu’à ce qu’un nouveau leader soit élu. Le prédécesseur de Boris Johnson, Theresa May, est resté en poste durant des semaines en tant que Première ministre par intérim après sa démission à cause du Brexit en 2019. Si Boris Johnson démissionne immédiatement, un remplaçant sera nécessaire, bien qu’il n’existe aucune ligne de succession automatique. Le vice-premier ministre Dominic Raab, ministre de la Justice, a déjà remplacé Boris Johnson.

En plus de son rôle de Premier ministre, Boris Johnson représente les circonscriptions d’Uxbridge et de South Ruislip en tant que député. S’il démissionne également de ce poste, une élection partielle sera enclenchée pour élire un remplaçant. Il n’existe aucune règle ou tradition empêchant les anciens Premiers ministres d’occuper un poste de député. Theresa May est restée au Parlement en tant que députée de Maidenhead alors que son prédécesseur, David Cameron, a démissionné quelques mois après avoir quitté ses fonctions.

Au total, 148 députés conservateurs ont déclaré ne pas avoir confiance en Boris Johnson en tant que chef du parti. Ce chiffre signifie qu’environ 40 % des députés conservateurs ont voté contre lui lors du vote de confiance organisé début juin, un nombre important mais insuffisant pour l’évincer. Le fait de remporter ce vote de confiance a conféré au Premier ministre britannique une certaine immunité contre toute autre tentative de le destituer, bien que le comité responsable de l’organisation des députés conservateurs ait envisagé de modifier ces règles pour permettre un vote plus précoce sur la destitution du Premier ministre.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Robert Hart

<<< À lire également : « Partygate » : Boris Johnson sauve son poste après un vote de confiance décisif >>>

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