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En Marche! Pique Sa Crise

© Getty Images

Le mouvement d’Emmanuel Macron, En Marche!, à peine 18 mois d’existence, fait face à sa première « fronde » de grande ampleur avec la démission d’une centaine de cadres LREM et de militants, ces derniers fustigeant le « manque de démocratie interne ».

Garder la flamme après l’ivresse de la conquête. Un challenge complexe qui se heurte souvent au principe de réalité. Comment réussir à maintenir « intact » l’enthousiasme des foules militantes après le tourbillon de la présidentielle ? Le PS et l’UMP, en leur temps, n’avaient jamais trouvé de réponses à ces questions, le parti majoritaire faisant alors office de « caisse enregistreuse » et de « service après-vente » des doléances présidentielles.  Avec à leur tête des personnalités dociles, pour ne pas dire des affidés, au Château. Des vestiges de l’ancien monde ? Pas si sûr. Du haut de ses dix-huit mois d’existence, le mouvement En Marche!, orphelin de son créateur Emmanuel Macron appelé à de plus hautes fonctions, n’échappe pas à ce syndrome du « baby blues » et cette déprime post-présidentielle. Comme si, après avoir tout raflé, En Marche!, rassasié, avait perdu son imagination et sa créativité, se retrouvant face aux mêmes turpitudes que les formations traditionnelles qu’il brocardait jusqu’alors.

Après un frémissement l’été dernier, la grogne a pris de l’ampleur à l’initiative de la militante Tiphaine Beaulieu présidente de la confédération des Marcheurs de la République, et Emmanuel Drouin, élu municipal de Segré (Maine-et-Loire) qui ont entraîné dans leur sillage une centaine de cadres et de militants qui déplorent le manque de démocratie interne au sein du mouvement. Un « soulèvement » qui intervient à quelques jours de la « désignation » de Christophe Castaner – seul candidat adoubé par le président de la République – au poste de délégué général.

Une « démocratie interne » sous le feu nourri des critiques

Dans une tribune intitulée « La démocratie n’est pas en marche ! », les signataires déplorent des pratiques venues tout droit de l’ancien monde et regrettent la « nomination » du porte-parole du gouvernement. « Le prochain « sacre » de Christophe Castaner, élu à la tête du parti, avant l’heure en l’absence de concurrents, laisse peu d’espoirs aux militants en attente de démocratie. Et malgré une profession de foi porteuse d’un futur fait de rêves, pour raccrocher la base militante, malgré une profession de foi porteuse d’une nouvelle promesse d’entendre la colère des concitoyens français, le mal est fait ».

Les « 100 démocrates » – qui se désignent également sous l’appellation les 100 militants – s’en prennent également au « militantisme bisounours » et à ceux tombés en pamoison devant Emmanuel et Brigitte Macron, coupables d’entretenir le culte de la personnalité.  « Sous le poids des process marketing, des #LoveLaRem, #LoveLaTeamMacron, les piliers de la démocratie se sont effondrés entraînant dans leur chute l’engouement et la motivation des marcheurs ».  Car, en effet, la majeure partie du contingent des « marcheurs » s’est littéralement évaporée dans la nature.  Sur les 380 000 militants revendiqués par le mouvement, L’Opinion révèle que seulement 10% d’entre eux seraient encore actifs. Arnaud Leroy, macroniste de la première heure, avance un chiffre plus conséquent, autour de  « 120 000 militants ».

166 000 adhésions supplémentaires depuis le 7 mai 

Des « troupes » qui, dans leur ensemble, ne pourront même pas voter ce samedi. En effet, selon le « modus operandi » en vigueur, seul un collège d’élus, de cadres et… à peine 200 militants tirés au sort sont appelés à participer à cette « consultation » avec un candidat unique.  Du côté de la République en Marche!, l’heure est au statu quo, attendant « patiemment » et « sereinement » l’officialisation de ces défections… tout en soulignant néanmoins que 166 000 adhésions -gratuites rappelons-le – ont été enregistrées depuis l’accession d’Emmanuel Macron à l’Elysée. « Ça rentre, ça sort, ça respire, un mouvement, c’est ça aussi la démocratie », a déclaré à la presse le député LREM Florian Bachelier, estimant »plutôt sain » ce début de fronde militante. Méthode Coué ou volonté de mettre en exergue la vitalité des débats au sein du parti ? L’intronisation de Christophe Castaner ce samedi à Lyon devrait apporter des éléments de réponse.  

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