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Les heures supplémentaires ont-elles un impact positif sur la productivité ?

heuresEmployée travaillant en dehors des heures de bureau. Getty Images

Slack, la plateforme de communication collaborative qui incitait autrefois les employés à réponde en dehors des heures de travail, lance un nouvel avertissement. Elle affirme maintenant que les personnes se sentant obligées de travailler après les heures de bureau ont tendance à être moins productives.

Un article de Jena McGregor pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Une nouvelle enquête du Workforce Lab de Slack, qui a interrogé quelque 10 000 employés, a révélé que les personnes qui se déconnectent à la fin de la journée de travail ont enregistré des scores de productivité supérieurs de 20 % à ceux qui se sentent obligés de travailler en dehors des heures de bureau. Sans surprise, les personnes qui ressentent le besoin de se connecter après les heures de travail affichent des niveaux de stress et d’épuisement professionnel deux fois plus élevés que leurs homologues qui décident de se déconnecter.

Les résultats de l’enquête – une continuation de l’étude Future Forum de Slack, qui a été largement citée tout au long de la pandémie de Covid-19 – arrivent à la fin d’une année où de nombreux PDG, au nom d’une plus grande productivité, ont mis en avant une mentalité du « faire plus avec moins » et des politiques de retour au bureau qui ont frustré de nombreux travailleurs en raison des distractions au travail et des longues heures perdues pendant les trajets. Mais en réalité, ces efforts pourraient aggraver la productivité.

 

Ne pas déranger

« La sagesse conventionnelle en matière de productivité a toujours été que pour produire plus, il fallait travailler plus », déclare Christina Janzer, vice-présidente senior de la recherche et de l’analyse et responsable du Workforce Lab de Slack, qui mène des recherches et des expériences sur l’amélioration des méthodes de travail. « C’est l’occasion de briser les mythes. Un plus grand nombre d’heures n’est pas nécessairement synonyme d’une meilleure productivité. »

Mme Janzer admet que si Slack dispose de paramètres « ne pas déranger », de mises à jour de statut et d’outils d’envoi programmé, il reste encore beaucoup de travail. En fin de compte, « c’est à l’entreprise, à l’équipe et à la culture d’établir ces règles de base », dit-elle.

L’enquête de Slack provient de réponses autodéclarées plutôt que de mesures spécifiques de la productivité des participants à l’étude ou de leur nombre d’heures de travail. Elle a révélé que les employés qui travaillaient plus longtemps ont déclaré une efficacité diurne similaire à celle de ceux qui travaillaient en respectant les horaires, ce qui suggère que les managers n’en font pas assez pour hiérarchiser le travail et prévenir un sentiment de surcharge, selon Christina Janzer. Pour de nombreuses organisations, les dernières données montrent « qu’il existe une réelle opportunité pour les managers de jouer un rôle plus important en aidant les gens à établir des priorités et à augmenter l’efficacité au travail », déclare-t-elle.

L’enquête a également révélé que les employés de bureau considèrent que quatre heures par jour représentent la durée idéale pour un travail ciblé, et qu’au-delà de deux heures de réunion, ils se sentent surchargés. Par ailleurs, la moitié des employés de bureau interrogés ont déclaré qu’ils ne prenaient que rarement ou jamais de pauses au cours de leur journée de travail.

 

La productivité des employés chutait brusquement après une semaine de travail de 50 heures

Les conclusions de l’enquête sur les longues heures de travail et la productivité ne sont pas nouvelles. La recherche universitaire montre depuis longtemps qu’au-delà d’un certain seuil, les heures supplémentaires peuvent entraîner une baisse de la productivité. Une étude de 2014, par exemple, a révélé que la productivité des employés chutait brusquement après une semaine de travail de 50 heures, puis de manière encore plus brutale après 55 heures. Une étude de l’université de Boston portant sur des consultants a quant à elle révélé que les cadres ne pouvaient pas faire la différence entre ceux qui travaillaient réellement 80 heures par semaine et ceux qui prétendaient le faire. Enfin, une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) conclut que le fait de travailler 55 heures ou plus par semaine est associé à un risque accru d’accident vasculaire cérébral, estimé à 35 %, et à un risque accru de mourir d’une maladie cardiaque, estimé à 17 %.

Pourtant, à une époque où les régimes de travail hybrides et l’afflux de technologies permettent de repenser les modèles et les pratiques de travail, cette étude rappelle qu’il existe d’autres solutions que de simplement allonger les heures de travail pour obtenir davantage des gens. « La productivité n’est pas linéaire », explique Mme Janzer, qui note que 75 % des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête ont déclaré connaître une baisse de productivité l’après-midi, entre 15 et 18 heures. « Il est possible de réfléchir à la manière dont les gens structurent leur journée. »

L’enquête de Slack a également révélé que les personnes qui se déclaraient les plus productives étaient plus susceptibles de dire qu’elles utilisaient des stratégies de gestion du temps, comme bloquer du temps pour des tâches spécifiques, ne consulter les courriels qu’à des heures précises et programmer des minuteries pour rester concentrées. La plateforme Slack expérimente elle-même certains outils de productivité. Récemment, l’équipe de Christina Janzer a organisé une « semaine de réunions rapides » au cours de laquelle elle a réduit de moitié la durée de toutes les réunions – tous les créneaux de 30 minutes ont été programmés pour 15, par exemple – afin de voir combien de temps était réellement nécessaire.

 

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