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Le courage managérial, une force en période d’incertitude

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Entre crise sanitaire et grande démission, fatigue ou quête de sens, cette période que nous vivons remet sur le devant de la scène la nécessité du courage managérial dans les entreprises.


 

Les managers sont en effet confrontés à de nombreux événements que personne ne pouvait prévoir. Le monde du travail a été bouleversé, et ils se retrouvent en première ligne à devoir concilier les enjeux stratégiques et les réalités opérationnelles. La façon dont les managers sont capables de décider et d’agir sera déterminante dans l’adaptation de leur équipe à ce nouveau contexte.

 

Agir au quotidien

En tant que manager, faire preuve de courage ce n’est pas tout savoir ou agir de manière parfaite. Les super-héros tout droit sortis d’une production Marvel ou DCcomics peuvent s’abstenir. C’est dans les actes quotidiens que le courage managérial se reconnaît : prendre une décision qui peut déplaire mais est pourtant nécessaire, oser questionner les pratiques historiques de l’équipe (“ce qu’on a toujours fait”), aller au-delà du “consensus mou”, faire un feedback de progrès à quelqu’un qu’on apprécie, permettre l’expression d’avis contradictoires au sein de l’équipe, admettre ses erreurs ou encore prendre le risque de sortir de sa zone de confort…sont autant d’illustrations du courage managérial. John C. Maxwell indiquait que “le courage est aussi cette volonté de vouloir s’arracher à ce qui nous est familier pour mieux foncer vers de nouveaux territoires » dans son ouvrage Leader, avez-vous ce qu’il faut. Dans le cas d’une erreur stratégique par exemple, le plus compliqué pour le manager est bien de l’admettre, car l’erreur reste tabou aujourd’hui alors qu’elle est pourtant partie intégrante du processus d’innovation. 

 

L’incarnation du courage peut même se trouver dans le simple fait de s’exprimer. En effet, il est parfois plus facile, quand un manager fait face à des dilemmes et des décisions délicates en entreprise, de se taire, de ne pas dire ce qui pourrait être mal perçu ou de laisser faire plutôt que d’essayer de faire changer les choses. S’exprimer ou agir c’est aussi potentiellement s’attirer des “problèmes”. Pourtant, c’est dans ces moments que le courage managérial doit rayonner de mille feux.  Alors comment trouver la force d’agir et d’exprimer ses convictions ?

 

L’énergie de la responsabilité pour cultiver le courage

L’énergie du courage est en chacun de nous, et il faut venir la puiser à sa source, celle de la responsabilité.

Cette énergie se trouve tout d’abord dans la responsabilité vis-à-vis de soi pour savoir ce qui est important et donne la force d’agir en faisant un travail d’introspection pour apprendre à se connaître et identifier ses points forts, ses axes de progrès, ses préférences, ses zones de confort ou d’inconfort potentielles. Ce travail personnel est clé en management. Il s’agit aussi d’identifier les valeurs qui nous sont chères, mettre des mots dessus pour s’appuyer sur celles-ci lorsqu’il faudra prendre des décisions difficiles. 

 

Sur le plan collectif, le courage managérial se cultive aussi grâce à la responsabilité vis-à-vis d’autrui : agir en cherchant à développer et à rendre épanouies ses équipes plutôt qu’à diriger ou à vouloir être aimé(e). Ce sens de la responsabilité permet aussi d’aborder les sujets délicats sans détours. Il se met en pratique en instaurant une culture qui valorise l’expression, les feedbacks et les débats tout en surveillant les fonctionnements collectifs qui pourraient y faire obstacle. C’est aussi encourager la diversité et veiller à protéger ceux qui expriment des avis minoritaires. Ces avis révèlent souvent l’angle mort que l’entreprise ne voit plus et permettent d’appréhender les choses différemment. C’est montrer que la différence d’opinion n’est pas un problème mais une opportunité de création. 

 

Enfin, manager n’est pas un titre honorifique, c’est aussi la responsabilité vis-à-vis de l’entreprise : dans un contexte changeant comme aujourd’hui, le manager a la responsabilité de s’interroger sur les pratiques et d’agir pour faire évoluer les fonctionnements quand celà est nécessaire. C’est oser challenger des cadres qui sont dans l’organisation depuis une dizaine d’années pour libérer de nouveaux potentiels. C’est oser décider de changements stratégiques même si on pense qu’ils auront du mal à être acceptés dans un premier temps. C’est oser parler quand des dérives comportementales se sont installées dans une entreprise au point de devenir culturellement admises. C’est aborder et mettre en place des actions concrètes quand certaines pratiques n’ont plus lieu d’être.  

 

Telle une colonne vertébrale, le courage managérial permet de se tenir droit, en accord avec ses valeurs et sa fonction pour persévérer face aux situations et décisions difficiles.

 

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