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Emploi: Ne Jamais Signer Un Contrat Avant D’avoir Posé Ces Dix Questions

©Getty

Vous est-il déjà arrivé de vous lancer dans un projet professionnel sans avoir suffisamment étudié l’entreprise – ou l’équipe – que vous avez choisi de rejoindre ? Il est possible de s’éviter bien des mauvaises surprises en se posant certaines questions avant de s’engager pour un nouveau poste; d’ailleurs, encore mieux que de vous poser ces questions, posez-les à l’entreprise qui souhaite vous accueillir au sein de son équipe: c’est là la meilleure façon de savoir exactement où vous mettez les pieds avant de vous engager.

Une lectrice nous a adressé une lettre dans laquelle elle expose sa récente mésaventure professionnelle. Nous lui avons répondu en lui présentant dix questions à poser avant de signer un contrat de travail. Son récit est suivi des questions que je conseille de poser et qui, sans doute, vous feront reconsidérer votre conception d’un entretien d’embauche !

Voici le résumé de sa mésaventure :

J’ai démissionné hier d’un emploi que je n’ai gardé que pendant sept semaines.
J’avais la charge d’un service et je faisais des rapports au directeur financier. Le travail était intéressant et mes collègues très sympas. 
Le problème que j’ai rencontré s’est manifesté en la personne du directeur des opérations (qui n’était pas même mon responsable). 
Cette personne s’est avéré être un imbécile doublé d’un tyran. Avec lui, la question de mes heures de travail est devenue toute une histoire.
Il me disait que parce qu’il s’agissait d’une startup, nous ne devions rentrer à la maison que quand le travail était fini. Cela n’a aucun sens : le travail d’un manager ne se termine jamais. 

Lors du premier week-end qui a suivi la prise de mes fonctions, ce directeur m’a appelé à la maison. Il a dit avoir deux sujets urgents sur lesquels nous devions avancer en priorité. Cela ne me plaisait pas mais je l’ai écouté. Aucun de ces deux sujets de discussion était le moins du monde urgent. 
Je me suis dit qu’il  voulait me montrer sa motivation et me donner une idée de son implication et qu’il me suffirait de me débarrasser de lui en douceur, mais de manière claire, en lui faisant comprendre que je le considérais comme un collègue très impliqué. En fait, ce qu’il voulait vraiment, c’était me montrer son autorité et créer une domination professionnelle sur moi alors même que nous étions en week-end . 

J’ai tenté de l’éloigner mais il n’a fait que se mettre de plus en plus en colère face à mes tentatives pour m’éloigner. Je me suis dirigée vers le directeur financier, mon supérieur direct, et lui ai dit que je ne pouvais faire le travail pour lequel il m’avait embauchée si je devais en plus m’occuper de son collègue irrationnel, (le directeur des opérations). À cela il a répondu que le problème se résoudrait avec le temps. Je lui ai fait savoir que nous trois – lui, le directeur des opérations et moi – devions discuter, sans quoi je finirais par gérer ce problème en frontal au risque de faire des « dégats ». Il m’a alors dit d’aller me plaindre auprès de notre PDG qui était le supérieur du directeur des opérations !

Mon supérieur a totalement refusé de s’impliquer de quelque manière que ce soit. J’ai alors rétorqué que mon travail dans l’entreprise, sans compter le futur de l’entreprise en général, dépendait de son action plus que de la mienne mais il ma dit de patienter un petit mois. C’est là que j’ai compris que mon supérieur était en fait un « dégonflé ». Je ne sais pas pourquoi tout le monde est effrayé par ce directeur des opérations, un homme prétentieux, gênant et intellectuellement incapable, que personne n’apprécie dans l’entreprise. Il est présent à chaque réunion, mais le PDG lui-même n’écoute pas ses tergiversations.

J’ai finalement parlé au PDG. Je lui ai exposé la situation, et il m’a dit qu’il s’adresserait au directeur des opérations lui-même. Deux jours plus tard, j’ai reçu un appel de la part de ce dernier sur mon portable. Il appelait pour me faire des remontrances. Il a déclaré que j’étais trop « sensible » pour travailler dans une startup!  Ce fut pour moi le mot de trop.

Personne ne dirige cette entreprise. Rien de bon ne peut s’y produire tant que le PDG laissera son directeur des opérations entrer dans des crises de folie furieuse et j’ai préféré démissionner.

Le directeur des opérations est celui avec lequel j’ai passé mon entretien avant d’obtenir le poste ; il se comportait alors tout à fait normalement. Pourquoi en suis-je arrivé là ?

Voici mon analyse des raisons de cet échec :

La plupart des candidats pour un poste hésitent à poser des questions essentielles pendant leurs entretiens d’embauche alors que cette hésitation peut s’avérer fatale pour la suite de leur carrière. Si cette personne avait demandé au directeur des opérations, lorsqu’elle l’a rencontré, « Quelle sera notre relation de travail ? », il aurait peut-être été forcé de lui laisser entrevoir quelles étaient ses attentes et sa façon de considérer les « relations » de travail.
Voici dix questions qu’il est important de poser avant d’accepter un nouveau poste :

  1. Quelles sont les horaires de travail ? Quelles sont vos attentes en matière d’heure de prise de poste et de fin de journée de travail ?
  2. Quelle est votre plan pour ce qui est de me contacter en dehors des heures de travail ? Habituellement, je réponds aux mails et sms urgents et je consulte les deux de manière aléatoire le week-end. Est-ce que c’est OK pour vous ?
  3. Quelles sont les règles et/ou normes de cette entreprise au sujet des jours de repos ?
  4. Comment abordez-vous le travail à domicile ? L’acceptez-vous de manière occasionnelle, en particulier si je suis malade ?
  5. Etes-vous flexibles sur les horaires ?
  6. Concernant mes clients, qu’attendez-vous de mon implication avec eux ? Dois-je me rendre disponible pour eux en dehors des heures de travail ?
  7. Qui évaluera mes performances de travail ? Quels sont les critères d’évaluation ?
  8. Que pouvez-vous me dire de mes clients les plus importants, et des autres contacts que je serai amené à avoir ? Que dois-je savoir sur le travail avec chacun d’eux, sur leurs exigences ?
  9. Selon vous, quel sera l’aspect le plus difficile de ce travail ?
  10. Quoi d’autre dois-je savoir au sujet de la culture d’entreprise, de l’équipe de management et de l’entreprise ?

À présent, vous savez qu’il y a pire qu’un mois de plus sans emploi. Restez vigilant, posez beaucoup de questions et faites confiance à votre intuition !

Voici aussi un retour que j’ai eu concernant ces dix interrogations à formuler avant d’accepter une offre de travail : « Je ne veux pas poser des questions de ce type lors d’un entretien. Je crains qu’elles ne fassent mauvaise impression. J’ai peur que l’entreprise décide de ne pas m’embaucher si je les pose. »

Au contraire, il est indispensable de connaitre les réponses à ces questions avant de s’engager dans un projet professionnel sous peine de très mauvaises surprises !

Si le recruteur n’aime pas vos questions et par conséquent ne vous embauche pas, tant mieux, vous vous évitez une expérience qui peut s’avérer traumatisante pour la suite. Il vaut mieux passer pour un(e) futur(e) collaborateur/trice prévoyant(e) et exigeant(e) -critères très positifs et attractifs pour un recruteur- plutôt qu’une fois en poste pour une nouvelle recrue râleuse et insatisfaite au risque que cela se termine vite et mal…

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