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Comment Réussir Ses Entretiens D’Entrée En Ecole De Commerce ?

Avril, mai, juin, juillet : à la période des épreuves écrites, qui départageront les candidats sur des critères académiques, succèdera la période des oraux en école de commerce, qui servent à mettre en lumière la personnalité des futurs « épiciers ».

Comment réussir ses entretiens d’entrée en école de commerce ? Quelles sont les spécificités des épreuves orales ? Découvrez les 7 conseils qui vous permettront de vous démarquer des autres candidats et de séduire le jury de l’école de commerce de vos rêves !

Disclosure : ancien étudiant et diplômé de GEM (Grenoble Ecole de Management), j’y suis intervenu pour enseigner la stratégie social media et suis depuis 2010 président de jury pour les épreuves orales d’entrée.

Notre rôle en tant que jury ? Faire briller les candidats, apprendre à les connaître, leur donner la possibilité de se révéler, de nous surprendre et de nous faire vibrer, parfois !

Voici 7 conseils qui aideront les candidats de classes prépa et les candidats issus d’autres cursus (admis sur titre, admissions parallèle) à réussir les entretiens d’entrée en école de commerce.

1. De l’énergie et de la conviction pour séduire le jury !

Si vous n’avez jamais bu de café, le jour de votre entretien en école de commerce est peut-être le jour ou jamais pour commencer !

Les jurys recherchent des personnalités passionnantes, énergiques, motivées, convaincues et convaincantes, qui savent donner envie et défendre un projet. Attention : l’objectif n’est pas d’être extravagant et de produire un show hollywoodien ! Si vous êtes plutôt introverti, soyez vous-même : les jurys n’ont aucune envie de recruter des clones, ils recherchent des personnalités. Nous savons qu’il faut des étudiants créatifs, littéraires, sensibles, qu’il faut un quota d’étudiants plus extravertis, en quête de lumière et de reconnaissance, qu’il y aura des matheux qui grossiront les rangs des filières contrôle de gestion et finance : « venez comme vous êtes ».

Qui que vous soyez, quelles que soient vos origines, vous avez votre place en école de commerce à condition de séduire le jury et de savoir vendre votre histoire !

2. Attention à votre body language !

« Se vendre, sans se vanter », tel est le mot d’ordre dans cette opération séduction du jury. Vous savez l’importance des mots et de votre discours, mais vous savez aussi que votre corps parle !

Vous pouvez dire que vous avez confiance en vous, mais votre corps risque de crier l’inverse, alors attention aux erreurs suivantes !

  • N’enroulez pas vos pieds autour de la chaise. Vos pieds sont posés sur le sol, vos genoux formant un angle droit chaise / sol.
  • Laissez vos mains posées sur la table (pas de grattement de nez, de cou, on ne joue pas avec ses cheveux, on ne se ronge pas les ongles, on ne s’éclate pas un bouton pendant un entretien…)
  • Pas de doigt accusateur pointé vers le jury !
  • Pas de bras croisés au fond de votre chaise !
  • Ne vous laissez pas glisser au fond de votre siège, tenez-vous droit, ne vous avachissez pas, même sous le feu nourri de questions pièges d’un jury facétieux !

Gardez le sourire ! Nous savons que c’est une journée stressante pour vous, une journée qui compte, mais respirez avant d’entrer dans la salle, prenez le temps de vous calmer, souriez à votre jury et tout va bien se passer !

PS : non, on ne fait pas la bise au jury, même s’ils avaient l’air de vous apprécier…

3. Faites vos devoirs pour donner envie à votre jury !

Qu’il s’agisse de l’ESSEC, de GEM, de TBS ou de l’ESC Pau, ne venez pas en touriste et renseignez-vous sur l’école, sur ces spécificités, sur ses parcours-clefs.

Les renseignements-clefs se trouvent sur les sites des écoles, dans les brochures qui vous seront remises à votre arrivée, et les étudiants chargés de l’accueil vous aideront à y voir encore plus clair parmi toutes les offres de scolarité « à la carte ». Connaître l’école, ses parcours, les derniers trophées gagnés par les associations, les grands dirigeants issus de l’école ou les start-up créées par des Alumni : ces points vous aideront à vous démarquer de la concurrence, en montrant que vous vous intéressez à l’école au-delà de ses classements annuels.

La question type : « Pourquoi êtes-vous aujourd’hui en face de nous ? »

4. Et niveau dress-code ? Comment s’habiller pour un oral en école de commerce ?

Un entretien en école de commerce, c’est avant tout un échange, et un message que vous devez faire passer : « Recrutez-moi, je serai un étudiant digne de la réputation de votre établissement ». La notion de respect est importante : le jury vient à votre rencontre, pour savoir si vous serez un bon élément. Les écoles de commerce nous préparent pour des rôles où le contact et la communication sont primordiaux : l’apparence extérieure est toujours évaluée en une fraction de secondes par les DRH, les clients, les fournisseurs, les nouveaux collègues que vous rencontrerez au cours de votre vie. Ne perdez pas l’occasion de faire une bonne première impression !

Pour les candidats : costume sombre (gris, bleu, noir), chemise et cravate.

Pour les candidates : tailleur et talons, tailleur et ballerines, chemisier.

C’est la journée où je vous encourage à ne pas miser sur l’originalité capillaire (messieurs, rasez-vous, la barbe aura le temps de repousser cet été…)

5. Et si je ne suis pas passionnant, comment réussir mes oraux en école de commerce ?

Normalement, la partie « savoirs académiques, savoirs théoriques » a déjà été testée à l’écrit. Bien sûr, les jurys que vous allez rencontrer à travers la France veulent des têtes bien pleines, mais ils veulent surtout des têtes bien faites.

Les jurys vont chercher à évaluer votre « savoir être » plus que votre « savoir ».
En face de vous, n’oubliez pas que vous avez un jury composé d’êtres humains. Nous avons certes un barème à respecter pour vous évaluer, mais nous restons humains, et serons contaminés par les émotions positives que vous saurez nous transmettre.

Que vous soyez fan de photographie, de fléchettes, de pétanques, de crossfit, de lecture, de trading, pour nous peu importe ! Nous cherchons les managers de demain, nous attendons les collaborateurs du futur, avec qui nous aimerions aller boire un verre, avec qui nous pourrions nous retrouver coincés dans un ascenseur, avec qui nous envisageons de travailler dans un horizon de 5 à 10 ans.

Si Jean Cocteau a dit « Ce qu’on te reproche, cultive-le, c’est toi ! », nous vous disons la même chose : une entretien de personnalité en école de commerce sert à mettre en lumière votre personnalité, vos avis, votre sensibilité, votre manière de voir les choses !

Il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » réponse.

Question-type : « Parlez-nous de vous… »

PS : n’oubliez pas de préparer vos 3 qualités et vos 3 défauts. (Des vrais. Pas « perfectionniste »…)

6. Le cas épineux du projet professionnel…

Lorsque je travaille avec les étudiants en classe préparatoire, c’est toujours la même interrogation qui revient : « Et au niveau du projet professionnel, il faut bien le travailler, c’est ça ? Le jury ne sélectionne que des candidats qui ont déjà un projet professionnel bien défini ? ».

La réponse est oui… mais surtout non ! En tant que jury, nous sommes très conscients de votre âge, entre 17 et 20-21 ans. Nous sommes passés par là aussi, et nous admettons volontiers qu’à 20 ans, vous ne sachiez pas très précisément où vous serez à 40-50-60 ans !

La vie professionnelle est désormais faite de rebonds, de reconversion, de période d’inactivité et de réflexion, de passerelles aménagées par les DRH : le jury en face de vous aurait bien du mal lui-même à vous dire où il se voit dans 10 ans. Donc si votre projet est déjà clairement défini, sachez expliquer pourquoi. Pourquoi cette branche vous intéresse, pourquoi cette entreprise vous fascine, pourquoi ces missions vous correspondent.

Mais si votre projet professionnel est encore vague, n’ayez crainte : le jury ne vous recalera pas pour autant. Il vous faudra expliquer vos hésitations, rassurer sur votre envie de découvrir les carrières possibles lors de votre cursus en école, et rappeler que le choix d’une carrière se fait aussi à travers les stages que vous effectuerez lors de vos années en école de commerce.

Dans les deux cas, un seul conseil : sachez expliquer le « pourquoi » de votre démarche. A regarder en bonus, la conférence TED X de Simon Sinek, « Start with why ».

7. Questions pièges en école de commerce : vous avez le droit de ne pas savoir !

On m’a souvent posé la question : « Comment faire lors d’un oral quand on nous pose une question piège ? ».

J’avais donc pris pour exemple la question « Si vous pouviez dîner avec une célébrité, un personnage historique, qui choisiriez-vous ? ».

Bien entendu, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse : le jury évalue la qualité du raisonnement.

De la même manière, on vous recommande de vous tenir au courant de l’actualité, mais un jury réussira toujours à vous « coincer » s’il en a envie, pour voir votre réaction lorsque vous êtes pris de court.

Vous avez le droit de ne pas savoir ! N’essayez pas de mentir, n’essayez pas de tricher, soyez humble. Nous cherchons des candidats honnêtes, qui sauront expliquer pourquoi ils ne savent pas (vous avez lu autre chose, vous êtes passé à côté de X parce que vous vous intéressez surtout à Y) : c’est votre discussion, c’est à vous de la diriger, c’est à vous de faire voyager le jury sur les routes qui vous conviennent, celles où vous brillez le plus !

PS : la plupart des jurys ont pour consigne d’être bienveillants à votre égard, nous ne chercherons pas à vous emmener dans le fossé quand vous ne savez pas ! Mais vous pouvez toujours revisionner le Loup de Wall Street pour apprendre à nous « vendre ce stylo » !

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