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Arnaud Bergero (Goodwill-management) : « En matière de RSE, les entreprises mettent des actions en place mais leur niveau de maturité sur le sujet reste moyen »

RSE | Le cabinet Goodwill-management, spécialisé en performance économique responsable, a mené une étude* auprès de 330 entreprises sur leurs bonnes pratiques en matière de RSE (la gouvernance, les droits des personnes, les relations et conditions de travail, l’environnement, les relations d’affaires, les intérêts des consommateurs et le développement local). Les résultats de l’étude démontrent que pour les trois quarts des entreprises interrogées, les efforts en matière de RSE se concentrent principalement sur les enjeux sociaux avec les relations et conditions de travail en tête (11,6/20). Les problématiques environnementales sont en retrait : si l’environnement est la thématique qui cristallise le plus d’attentes de la part de la société (avec notamment des sujets émergents comme la biodiversité et le numérique responsable), cela ne se traduit pas encore par des engagements forts et ambitieux des PME (8,8/20). Interview d’Arnaud Bergero, directeur des opérations chez Goodwill-management.


 
Quelle photographie se dessine en matière de RSE pour les PME ?
Arnaud Bergero : Ce que l’on observe c’est que les PME sont à la croisée des chemins. Elles sont nombreuses à avoir mis des actions RSE en place mais leur niveau de maturité sur le sujet reste moyen. Or, les PME représentent près de 50% de l’emploi et de la valeur ajoutée en France, elles sont donc essentielles dans la transition écologique et sociale des acteurs économiques. On observe que les PME ont une longueur d’avance sur les sujets sociaux mais qu’elles accusent un certain retard sur les sujets environnementaux.
 
 
 
 
Comment expliquer que parmi les enjeux environnementaux les moins bien traités, la lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité et la réduction de l’impact du numérique soient « négligés » ? 
A. B. : La principale raison à cela est le manque de formation. En effet, la plupart des dirigeantes et dirigeants n’ont jamais été formés à la compréhension et à la mesure des impacts environnementaux. Ce manque de connaissance du sujet les amène à une mauvaise appréciation des enjeux et de ce qui compte vraiment pour elles. Dans notre étude, 30% des entreprises déclarent voir leurs émissions de GES augmentée. Cela doit nous interpeller compte tenu des ambitions de réduction au niveau français et européen (-55% à horizon 2030). En ce qui concerne la biodiversité, le sujet est encore faiblement présent dans les PME. Même si des outils et méthodes de mesure existent, ils ne se sont pas encore démocratisés. Enfin le numérique, la prise de conscience des PME est réelle et elles peuvent s’appuyer sur le label numérique responsable pour mieux comprendre cet enjeu et structurer les actions.
 
 
Arnaud Bergero : L’incitation financière actuelle dans le cadre du tremplin pour la transition écologique des PME permet une subvention jusqu’à 5 000 € pour un bilan carbone, rendant cet outil accessible aux plus petites entreprises.

 

L’étude identifie trois groupes distincts de PME sur la question de la RSE : les collaboratives, les locales et les organisées. Pouvez-vous nous détailler concrètement ce que cela recouvre dans leurs actions ou, inversement, inactions ?

A. B. : Ces profils motivationnels que nous avons pu identifier permettent de mieux comprendre comment aider les entreprises à passer à l’action. Les collaboratives sont des entreprises qui s’appuient sur leurs parties prenantes internes (salariés) et externes (client et fournisseurs) pour se lancer dans la RSE. Par contre elles se sont moins saisies de l’enjeu environnemental que les autres. Les locales sont ancrées dans leur territoire, elle se sont lancées dans la RSE grâce à une volonté forte de la dirigeante ou du dirigeant. Leur défi pour demain est de placer la RSE au cœur de leur modèle économique. Les organisées quant à elles sont entrées dans le sujet par la norme et la certification, elles mesurent et pilotent leurs actions, par contre elles sont un peu moins matures sur le volet social.

 

     

Les points d’amélioration doivent se concentrer sur l’environnement. Comment ? Et avec quelles incitations ?

A. B. : Pour s’améliorer sur le volet environnemental, les PME doivent commencer par mesurer et connaître leurs impacts, sans cela elles risquent de prendre de mauvaises décisions. Le bilan carbone est un excellent point de départ car il permet de mesurer son niveau de dépendance au carbone et le résultat est concret. L’incitation financière actuelle dans le cadre du tremplin pour la transition écologique des PME permet une subvention jusqu’à 5 000 € pour un bilan carbone, rendant cet outil accessible aux plus petites entreprises.

 

*Cette étude a été menée par Goodwill-management (cabinet de conseil en performance économique responsable, filiale du groupe Baker Tilly STREGO), en partenariat avec l’Agence LUCIE et la MAIF, à l’occasion du salon Produrable.
 
 
 
 

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