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McLaren : Première Conduite De La 720S, Le Bolide Impitoyable À La Vitesse Assassine

La 720S de McLaren est la dernière voiture de sport du constructeur britannique. Plusieurs jours passés à son volant ont suffit à me convaincre que ce bolide de 710 chevaux offre une expérience unique sur le marché. À chacune de ses évolutions, McLaren se rapproche de Ferrari et de Porsche.

Lors d’un dîner, il y a de cela des mois, l’employé d’un constructeur automobile rival a critiqué McLaren pour son emphase sur les résultats mesurables et la performance quantifiable – rien de plus que des chiffres présentés sur son site web pour les consommateurs. Il défendait l’idée que McLaren ne comprenait pas l’esprit de « joie de vivre » nécessaire pour qu’une voiture de course transcende la simple stimulation viscérale. L’important n’est pas la vitesse à laquelle vous allez, mais la manière dont vous allez vite.

McLaren, et par extension ses propriétaires, n’est pas alourdi par les connotations négatives qui se sont attachées à toutes les marques de voitures de sport. L’héritage Bruce McLaren est un secret, inconnu de la plupart des passionnés de voiture, et ce même si Bruce a remporté son premier Grand Prix en 1959, à l’âge de 22 ans. Bruce McLaren était un conducteur brillant, qui concevait et construisait ses propres voitures. McLaren a été trois fois le vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis. Il est l’équivalent de James Dean dans le monde de la course, ayant trouvé la mort jeune, et laissant derrière lui un grand potentiel inexploité. S’il avait vécu au-delà de l’âge de 32 ans, Bruce aurait très probablement rivalisé de grandeur avec Enzo Ferrari et la famille Porsche. La marque McLaren est une ardoise propre, qui a une histoire riche en texture à développer.

La 720S n’affiche pas ce dernier degré de raffinement érotique que l’on trouve dans une Ferrari, ni la sensibilité mesurée d’une Porsche. Néanmoins, sous tous les angles la 720S est plus rapide qu’une Ferrari 488, et reproduit la capacité de course d’une Porsche 911 Turbo. Les avantages du produit de Ferrari se résument à la façon réussie dont Ferrari associe les commandes à la position assise, l’environnement de conduite aux dimensions extérieures; ces avantages relèvent de la totalité de l’expérience, et de cette fameuse joie de vivre. Toutefois, l’écart entre cette marque et les autres diminuant, le plus grand avantage de Ferrari est une notoriété de marque qui surpasse jusqu’à Apple. Peut-être que McLaren devrait militer en faveur d’une présentation complète de ses voitures de course à Pebble Beach l’année prochaine, et aider à combler l’écart qui se trouve dans la perception des marques.

La 720S mène plus loin le crédo de l’impitoyable bolide, qui est d’aller plus vite, ne serait-ce même que d’une poignée de demi-secondes et de quelques centièmes jusqu’à ce qu’elle ait une minute d’avance. Sans être ni aussi artistique ni aussi attrayante que la Ferrari, la 720S a une âme vicieuse qui ne manifeste ni compassion, ni pitié.

 

 

McLaren n’a jamais eu les moyens financiers nécessaires à une complète réinvention, ni pour se débarrasser de l’héritage de son espèce d’origine, la MP4/12C, envoyée avant son temps en ce bas monde. La marque a plutôt passé plus de six ans à affûter les fondamentaux remarquables de la voiture, les pièces que la marque possédait dès les débuts.

Le V8 à double turbocompresseur profile l’héritage d’un moteur de l’Indy Racing League qui n’a jamais été produit, mais qui à présent enrôle 710 chevaux et fait l’effet d’un couple insondable à chaque accélération maximale. Dans la 720S le moteur réinventé est plus compact, se trouvant plus bas dans la voiture, une différence que l’on ressent. Cette hauteur diminuée est évidente lorsque l’on fait marche-arrière: une vue dégagée s’offre à l’arrière de la voiture, à travers l’auvent étonnamment aérien.

Pour parer les ravages de la dépréciation, McLaren doit continuer à offrir d’excellents programmes de location, avec une récompense pour ceux qui signent à nouveau dans un ou deux ans. L’aura de McLaren profitera d’une autre voiture de course de style P1 inspirée de la 720S, avec ou sans un design qui place le conducteur au centre du véhicule, les passagers de chaque côté. Si à l’Automobile Club de l’Ouest les Français peuvent harmoniser leurs règles au reste du monde de la voiture de sport, McLaren devrait retourner au Mans pour se distinguer dans la catégorie GT, un investissement dans le capital-marque du constructeur.

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