A l’Hôtel Richer de Belleval, la balade montpelliéraine des gens heureux

Juliette Greco, Paul Valéry, Rabelais, George Brassens… Montpellier a de quoi s’enorgueillir à l’énoncé d’une telle liste (non exhaustive) d’illustres personnages. Des grand noms tous rattachés à la ville qui décidément occupe toujours le devant de la scène hexagonale. Festive, créative, intellectuelle, sportive, avant-gardiste : la destination comble toutes les envies. A l’Hôtel Richer de Belleval, les frères Pourcel ajoutent un vernis chic et gastronomique à la destination. A vos valises !

D’où vient donc cette effervescence ? Un besoin revanchard de lever un malentendu sur une image de ‘belle endormie’ ? Une exigence à ne pas se laisser distancer dans son voisinage par une autre métropole méditerranéenne… Vous avez dit Marseille ? Montpellier, dite la Surdouée, a toujours porté en elle les germes d’une cité dynamique. Saviez-vous que Montpellier était le berceau de la médecine ? La plus ancienne faculté de médecine du monde occidental a vu le jour dans la citadelle au XIIe siècle, une institution encore en activité en 2022 !

Des quatre coins de la planète, on continue à y affluer pour se former dans ce lieu chargé d’Histoire qui a su demeurer à la pointe.

L’agglomération abrite tout un écosystème lié à la première des sciences. Lors d’une visite, on peut pousser les portes du Conservatoire d’Anatomie, du Musée de la Pharmacie, arpenter le Jardin des Plantes, de la Panacée… De quoi jouer les savants voyageurs. Après ces incontournables, on quitte la chair pour la bonne chère. Comme point de chute, on choisit la plus belle adresse du centre-ville : l’Hôtel Richer de Belleval.

Un Relais & Châteaux qui mêle gastronomie, art contemporain et patrimoine où jadis était installée l’ancienne mairie montpelliéraine. A un jet de la cathédrale gothique et du Jardin des Plantes, face à la Fontaine aux Licornes, la demeure est une magnifique bâtisse de pierre blonde construite au XVIIe siècle.

Derrière ce bijou architectural, on retrouve les célèbres frères Pourcel, deux chantres de la cuisine française. Dans leur bio express, on peut citer leur sélection en tant qu’ambassadeurs de la gastronomie tricolore à l’Exposition Universelle de Shanghai en 2010 ou encore leur rayonnement culinaire de Paris à Tokyo couronné de trois étoiles au Michelin (Maison Blanche, Avenue Montaigne, Sens & Saveurs, dans la capitale nippone…). Dernièrement, les chefs héraultais Laurent et Jacques Pourcel ont décidé d’opérer un retour aux sources en officiant à l’Hôtel Richer de Belleval. Un lieu abritant le restaurant gastronomique Le Jardin des Sens et la table bistronomique La Canourgue.

Les Chefs étoilés Laurent et Jacques Pourcel © Hôtel Richer de Belleval

Un cap sur le Sud et la Méditerranée propice à une pleine reconnexion avec ce terroir tant aimé. L’inséparable duo a sillonné la région, navigué sur la Grande bleue, rencontré les producteurs, agriculteurs… aiguillé par une boussole : l’amour du beau et du bon. Agrumes, herbes, poissons et coquillages, les chefs les font se rencontrer et danser dans leur cuisine. Leurs couleurs et saveurs explosent, éclatent, pétillent à la vue, au toucher, à la dégustation. A table, le gourmet bien inspiré optera pour le menu dégustation en dix ou en quinze services pour une expérience quintessenciée.

Au menu, un délicieux carpaccio de noix de Saint-Jacques à l’huile de vanille, sorbet clémentine relevé de poivre de Sichuan, tuiles et petits légumes ; une composition autour de l’agneau de lait des Pyrénées rôti au thym citron jaune, carotte, févettes et panisses, jus d’agneau en déglaçage ; un dessert entremêlant un mousseux au yuzu, des pétales de meringue et un sablé breton, dans une déclinaison d’agrumes de Damien Blasco (un passionné confectionnant les plus beaux spécimens dont il a l’art et la manière d’extraire les zestes, jus et arômes.).

Avant, pendant et après, vous comprendrez la nuance entre un restaurant dans un hôtel, et.. .un restaurant d’hôtel. D’ailleurs, la table s’est rapidement vue distinguée d’une étoile au Michelin.

L’épicurisme trouve aussi sa pleine expression dans l’architecture d’intérieur de l’établissement qui se vit et se visite. Le regard se promène, s’arrête sur de sublimes créations arty comme ce plafond magistral signé Jim Dine auréolant l’entrée de sa constellation de cœurs. Un bijou. Le parcours artistique se poursuit entre deux rangées de colonnes néoclassiques fièrement dressées dans la cour sous verrière, par la découverte du grand escalier et son plafond doré signé Marlène Moquet : une autre œuvre invitant à la contemplation. Le clou du spectacle se niche dans le bar ornementé par Jan Fabre : volume, hauteur (12 mètres) et boiseries anciennes ont été magnifiquement investis par le maître.

Plasticien, sculpteur, dessinateur, chorégraphe, le prolifique artiste belge Jan Fabre a réussi sa théâtralisation par une impressionnante allégorie de nature sur la voûte. Des milliers d’élytres de scarabée aux multiples reflets verdoyants entrelacés de deux phœnix agrippant un serpent coiffent le plafond, le résultat est subjuguant. Ce « tableau de curiosités » répond à l’histoire de l’adresse en convoquant l’âme du botaniste Richer de Belleval, fondateur du jardin des plantes de Montpellier. Ce n’est pas tous les jours que vous prendrez un drink dans pareil lieu.

Quand aux chambres, les nuits sont aussi sous le signe du beau et de l’onirisme avec des fresques et lustres somptueux, des tapisseries coutures, des luminaires design côtoyant le décor ouaté des salles de bains agrémentés de produits Diptyque.