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Quand Réserve-T-On Son Séjour au Ski ?

La saison de ski 2017-2018 a vu de fortes chutes de neige régulièrement recouvrir les massifs d’un épais manteau neigeux. De bonnes conditions pour les professionnels du secteur qui ont maintenant l’œil rivé sur les conditions météorologiques, redoutant le redoux annonçant la fin de la saison. De leur côté, les amateurs de poudreuse scrutent les fenêtres météo favorables pour cliquer sur “réserver” car en effet, dans un contexte de réchauffement climatique et d’extrême variabilité des conditions météorologiques, c’est bien la quantité de neige passée, présente et à venir qui déclenche la réservation des séjours au ski plus que des offres tarifaires attractives.

Le calendrier des réservations de séjour à la neige se découpe en trois périodes, les “early birds”, c’est-à-dire ceux qui réservent leur séjour entre fin août et mi-octobre, les “last minute” qui attendent que la saison soit lancée pour bénéficier d’offres intéressantes et enfin ceux qui réservent entre novembre et décembre, ils profitent à ce moment-là d’une offre locative encore bien fournie. Ces trois comportements de réservation sont influencés par la météo, mais de manière assez différente.

Les “early birds”, s’ils bénéficient des prix cassés proposés par les complexes touristiques, manquent de visibilité sur les conditions de ski à venir. Chez cette catégorie de clients, le taux d’enneigement des stations de la saison précédente détermine le choix de la station où ils passeront leurs vacances. Puisque la neige était présente l’année dernière, pourquoi ne le serait-elle pas cette année ? En effet, les stations avec le plus fort taux d’enneigement lors de la saison 2016-2017 ont été les plus prisées pour les réservations en ligne “early birds” de la saison 2017-2018. Ainsi, on a constaté une hausse d’intérêt de 15% pour les stations de Val-Thorens, Chamonix-Les Houches et Saint-Lary Soulan pour ne citer qu’elles, alors que les stations qui ont souffert du manque de neige l’année dernière, accusent d’une baisse d’intérêt de 10% environ.

Bien évidemment, ce biais psychologique qui motive le choix de la station n’est en rien fondé. Il appartient aux professionnels du secteur d’employer une communication adéquate autour de leurs offres pour minimiser ce biais qui reste tout de même assez puissant.

Entre novembre et décembre, les première chutes de neige déclenchent la deuxième vague de réservation. Les dix jours de précipitations neigeuses au début du mois de novembre 2017 ont entraîné une multiplication par 3 ou 4 du trafic sur les sites d’hébergement des stations. Une bonne communication autour des chutes de neige par les stations permet d’augmenter les réservations. De manière assez surprenante, lorsque les températures baissent dans la région où vit le futur vacancier, ce dernier est plus susceptible de réserver son séjour. Il est motivé là-aussi par un biais psychologique : “S’il fait froid chez moi alors le froid est parti pour durer même à la montagne”. Les réservations de dernière minute sont elles de plus en plus prisées. D’après une étude de l’Observatoire des Stations de Montagne sur la saison 2016-2017, les acteurs touristiques ont constaté une hausse de 54% de ce type de réservations. Pour les vacanciers, ce type de réservation présente deux avantages : une meilleure lisibilité des conditions météorologiques et des offres tarifaires alléchantes.

La neige, tantôt absente puis abondamment présente, et ce différemment d’une année sur l’autre, pousse les vacanciers à réserver davantage de courts séjours de préférence dans des stations de haute altitude (+1800 m). 60% des séjours durent moins de 7 jours et l’offre week-end prolongé (2 à 3 nuits) attire. Ce type de formule minimise d’une certaine manière un déficit d’enneigement et permet plus de flexibilité. En se tournant vers des stations de haute altitude, les férus de poudreuse s’assurent qu’elle sera bien au rendez-vous. En effet, la fréquentation des Alpes du Sud a augmenté de 4% quand celle du Massif Central et des massifs de l’Isère et la Drôme ont respectivement chuté de 12% et 8%.

Ce qui motive la réservation d’un séjour au ski, c’est bien la neige.  Avec le réchauffement climatique, il est de plus en plus dur de savoir si elle sera au rendez-vous et pendant deux semaines consécutives. Les vacanciers cherchent donc à “garantir” la présence de neige pendant le séjour soit en se fondant sur l’historique d’enneigement des stations de l’année dernière soit en attendant le dernier moment pour réserver et des séjours de plus courte durée. Bien évidemment, ce mécanisme de décision va de pair avec le coût du séjour et il ne concerne pas tous les profils de vacanciers : les jeunes, les retraités, les couples sans enfants ou qui ne sont pas contraints par les vacances scolaires sont plus enclins à se décider en fonction des dernières prévisions neige que les autres.

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