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Mother Mesccia : le rhum traditionnel de la Principauté de Monaco

Monaco, ce n’est pas seulement le luxe. L’entreprenariat et l’artisanat tiennent vraiment leur place dans cet univers hors normes. La renaissance du rhum monégasque s’inscrit dans cet aspect méconnu de la principauté.

Voudriez-vous venir sur le port de Fontvieille déguster quelques « Perles de Monaco », ces huîtres qui s’épanouissent dans les eaux protégées du site ? Voulez-vous déguster une bière rafraichissante de la Brasserie de Monaco sur le Port Hercule ? Souhaitez-vous visiter la Distillerie de Monaco, voir la fabrication de sa liqueur d’orange, de son gin aux agrumes, sa liqueur de Caroube fabriquée à partir des fruits de l’arbre national de Monaco, sa vodka créée pour la paix en Ukraine ? Connaissez-vous les barbajuans, spécialité culinaire du cru, sortes de petits chaussons farcis de riz, blettes, parmesan ? Tous ces produits participent pleinement au quotidien des monégasques en revendiquant leur spécificité.

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En ce jeudi 12 septembre, c’est dans le cadre intimiste du Théâtre du Fort Antoine, juste en dessous du Palais Princier, là où les soirées d’opéras ou de théâtre trouvent un lieu privilégié aux beaux jours, que nous nous sommes retrouvés en compagnie de Son Altesse Sérénissime le prince Albert pour cette présentation atypique : la Mother Mesccia, le rhum de Monaco. La présence du prince n’est pas anecdotique. C’est grâce à son action que le projet a vu le jour, porté par des acteurs très impliqués comme Luca Gargano, grand spécialiste du rhum depuis son premier voyage en Martinique à 18 ans, il y a presque 40 ans, dirigeant de Vélier, une grosse entreprise spécialisée dans le domaine des spiritueux qu’il a racheté en 1983 et qui réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de plus de cent millions d’euros.

Lors de sa présentation, avec toute la faconde d’un italien doublé d’un amateur sûr de son sujet, on découvrait ainsi ce rhum blanc particulier issu, nous expliquait-il de champs de canne cristalline que l’on récolte en Haïti sur à peine 10 hectares. C’est d’ailleurs dans ce pays qu’est réalisée la première distillation en petits alambics conçus spécialement avant que ce distillat, qui titre alors 28 °, ne soit importé à Monaco pour être à nouveau distillé, à la Distillerie de Monaco (représentée ici par Philip Culazzo, son dirigeant). Il en sortira un alcool blanc titrant alors entre 73 et 80 % d’alcool, réduit à 63, 55 puis 47 % avant d’être mis en bouteille. Luca n’hésitant pas à dire que ce rhum était certainement l’un des trois meilleurs rhums blancs au monde. Dont acte !


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Et c’est justement là que l’Histoire se répète, avec cette nouvelle transformation à Monaco, marchant sur les traces d’un siècle lointain, au XVIIe siècle précisément, quand le rhum des Caraïbes rencontrait les saveurs méditerranéennes sur le port de Monte-Carlo. Les navires génois, en particulier, le transportaient, l’échangeant contre les agrumes locaux, essentiels pour la santé des marins touchés par le scorbut. C’est précisément à Monaco que naquit l’usage de mélanger le rhum avec des alcools européens comme le Vermouth et le Marsala, donnant naissance à la Mesccia -terme dialectal qui signifie “mélange”. Cette boisson devint partie intégrante de la culture monégasque, avant de tomber progressivement dans l’oubli.  

On avait remarqué que SAS le Prince Albert était arrivé en portant précautionneusement un sachet contenant une bouteille et c’est avec une certaine émotion qu’il en révélait le contenu, une bouteille originelle de ce rhum datant de 1982 rappelant les coutumes locales très liées à l’histoire de sa famille. 

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Et c’est donc tout à fait naturellement que nous nous sommes dirigés à peu distance de là sur le front de mer, à côté du célèbre solarium couru par les sportifs du coin qui viennent parfaire en plein air leur musculature comme se baigner, au très sympathique et minuscule restaurant Malizia Mar. Avec quelques spécialités ensoleillées, comme des barbajuans bien sûr, on pouvait alors déguster ce rhum, plutôt fruité, nature ou en cocktail comme le Messcia Spritz  (9 cl de Mother Messcia (bien fraîche), 6 cl d’Apérol, 3 cl d’eau gazeuse, glaçons, tranche d’orange).

« Au-delà de la simple renaissance d’une boisson, Mother Mesccia représente la valorisation d’un patrimoine culturel unique. Cette tradition, qui avait fait la réputation des comptoirs monégasques pendant des décennies, témoigne de l’esprit d’innovation et d’ouverture commerciale qui caractérise la Principauté depuis des siècles » précise Guy Thomas Levy-Soussan, personnalité impliquée dans le projet comme il l’est dans le complexe Mareterra, en tant qu’administrateur de la Société d’aménagement monégasque (SAM) L’Anse du Portier, rejoignant les propos du prince Albert.

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Ce rhum est distribué depuis quelques jours dans les magasins spécialisés et très prochainement en grande distribution (70cl, 65€) comme il sera sûrement dans les bars des grands établissements hôteliers de Monaco.

 


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