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Paris se bat contre les cadenas d’amour !

ParisPont des Arts. | Source : Getty Images

 ➡ Pour les couples de passage à Paris, il est courant de sceller son amour en accrochant un cadenas sur l’un des ponts célèbres de la Ville lumière, avant de jeter la clef dans la Seine.


 

Cependant, alors que l’action d’accrocher un minuscule cadenas peut sembler dérisoire, un acte furtif, les ponts du monde entier cèdent sous le poids de milliers de cadenas dans les principales capitales touristiques européennes. La ville de Paris a décidé de contre-attaquer.

Cette tendance est apparue à Paris vers 2008 sur le célèbre pont des Arts. Personne ne sait exactement d’où vient cette tradition, mais il est fort probable qu’elle trouve son origine dans un film italien adapté d’un roman de Federico MocciaHo voglia di te (J’ai envie de toi).

 


Il y avait environ 700 000 cadenas sur le pont des Arts à Paris, ce qui équivalait au poids de 20 éléphants !


 

Les deux personnages principaux, Step et Gin, se jurent un amour éternel et scellent leur promesse en accrochant un cadenas gravé de leurs deux noms au troisième lampadaire du ponte Milvio à Rome, avant de jeter la clef dans le Tibre.

Ce qui a commencé comme un passe-temps charmant est rapidement devenu un problème pour les municipalités. En 2015, CNN rapportait qu’il y avait environ 700 000 cadenas sur le pont des Arts à Paris, ce qui équivalait au poids de 20 éléphants. Le point n’a pas résisté et la mairie a été contrainte de les retirer après l’effondrement du grillage sous le poids des cadenas.

Un groupe de défense, No Love Locks, a lancé une pétition pour que cette pratique soit interdite et interpelle des marques célèbres, comme Chanel, lorsque celles-ci utilisent des ponts ornés de cadenas d’amour dans leurs campagnes publicitaires. Lisa Anselmo, cofondatrice de No Love Locks, a déclaré à CNN que « la ville de Paris devait agir pour sauver ses sites patrimoniaux. L’ensemble du quartier classé au patrimoine mondial de l’UNESCO est menacé par les cadenas d’amour. »

En outre, cette pratique regroupe de nombreuses personnes au même endroit notamment pour prendre des photos ou accrocher des cadenas, attirant ainsi des comportements que la mairie de Paris souhaite éradiquer comme les graffitis, les pickpockets et les vendeurs à la sauvette.

Désormais, un autre quartier de la Ville lumière est à la peine. Dans le 18e arrondissement, devant le magnifique Sacré-Cœur et dans les rues de Montmartre, les cadenas sont accrochés aux portails, clôtures et autres infrastructures métalliques. Les vendeurs à la sauvette se rassemblent autour des touristes pour vendre des cadenas de différentes tailles, dont le prix peut atteindre 15 euros.

Jusqu’à présent, la mairie envoyait régulièrement les services de la voirie à Montmartre pour couper les cadenas. Actuellement, des panneaux indiquent explicitement que les cadenas accrochés seront retirés.

Karen Taïeb, l’adjointe à la mairie de Paris chargée du patrimoine, a déclaré au Parisien : « C’est (également) un problème esthétique et patrimonial. L’on pensait que c’était un effet de mode, mais cela dure depuis quinze ans ».

Le bureau de la maire de Paris a donné une autre raison pour montrer que sceller son amour avec un cadenas n’était pas une idée des plus judicieuses, pas seulement du point de vue des infrastructures : l’amour ne devrait pas nécessiter que les gens utilisent des chaînes et des cadenas quand ils sont amoureux.

« Déjà, philosophiquement, nous ne sommes pas d’accord avec le fait d’avoir besoin de s’enchaîner pour s’aimer », a déclaré le bureau de la maire de Paris, cité par The Local. « Mais cela dégrade également les infrastructures et l’espace public. »

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Alex Ledsom

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