La Réserve Genève souffle ses 20 ans : retour sur une légende de l’hôtellerie mondiale

Un lodge africain en plein Genève… Folie pour certains, vision pour d’autres. L’entrepreneur Michel Reybier, propriétaire du resort La Réserve, a certainement décontenancé le petit microcosme genevois en jetant un pavé dans le lac avec cette drôle d’idée. Mais, comme toujours, « l’effet nouveauté » a attiré son cortège de curieux, histoire de confirmer ses a priori – ou pas. Vingt ans après, l’adresse est devenue une grande Dame de l’hôtellerie internationale tout en restant fidèle à sa promesse originelle : offrir une villégiature unique.

Genève, son jet d’eau spectaculaire, ses bâtiments intergouvernementaux, ses salons de luxe et « sa Réserve ». Les voyageurs d’affaires ou loisirs marquent aussi l’étape dans cette adresse atypique, toujours là vingt ans après. Au début, on se bousculait pour aller sonder les lieux et dire « j’y étais ». A Genève, comme à Paris, on aime aussi voir et être vus… Première bonne idée, le choix de la localisation : la Réserve Hôtel & Spa a décidé de faire chambre à part avec les établissements concentrés dans les mêmes quartiers huppés de la ville romande. N’y voyez pas de snobisme mais juste un alignement avec la philosophie prônée, celle d’offrir tranquillité et dépaysement. Il s’imposait donc d’être en dehors du circuit habituel.

L’adresse a trouvé refuge au milieu d’un parc au bord du Lac Léman, à mi-chemin entre l’aéroport international et le centre-ville. Sur quatre hectares, ce miracle ou mirage se déploie dans une nature luxuriante face aux Alpes… Une réserve de bonheur bien cachée qui n’attend que les citadins malmenés au quotidien. Un seul mot d’ordre : l’appel des grands espaces. Ce rêve africain cher à Michel Reybier, et concrétisé par son décorateur fétiche, Jacques Garcia, matérialise le sentiment d’entreprendre une expédition en territoire peu fréquenté.

Entre l’immense spa de 2 500 mètres carrés, les villas en contrebas, le jardin offrant d’infinies possibilités avec son accès privatif au lac, on peut flâner longtemps avant de croiser un promeneur.

Le seul endroit où votre quiétude sera interrompue par les éclats de rire d’enfants en pleins jeux aquatiques, est la piscine. Et durant les beaux jours, le brunch dominical prisé par les locaux et les voyageurs en transit. Résultat, il n’a pas fallu un an d’activité pour que tous se passent le mot : ici, ce n’est pas comme ailleurs.

La Réserve Genève, « une école » devenue marqueur dans l’écosystème hôtelier

Forcément, pour faire tourner ce « petit village » abritant 73 chambres et 29 suites, quatre restaurants, un spa démesuré, un court de tennis, deux piscines ainsi qu’une villa attenante au parc à louer avec services hôteliers (gouvernante, concierges, voituriers, sécurité…) s’étendant sur 385 m2 sur deux niveaux, il faut bien un escadron de collaborateurs. En deux décennies, énormément de profils – salariés ou freelances – ont fait leurs armes au sein du cinq étoiles. Aujourd’hui, ils sont nombreux sur la place de Genève à revendiquer une expérience à La Réserve dans les adresses exclusives où ils officient à présent.

« J’ai tout appris des codes du luxe durant mon expérience à La Réserve. Je m’occupais souvent de patrons de maisons de joaillerie et d’horlogerie, de diplomates et d’entrepreneurs notoires. Je ne me l’explique pas mais ici, ils étaient plus décontractés que dans d’autres cinq étoiles où j’intervenais parfois. Je suis d’ailleurs restée en contact avec beaucoup d’entre eux dont j’ai fini par connaître les enfants, un peu de leurs vies… », confie la coiffeuse Hanane Khanfouci, débauchée par la suite par le prestigieux institut de beauté L.Raphael afin de s’occuper des stars hollywoodiennes fréquentant l’adresse. Des ‘ex-La Réserve’, on en croise pas mal à Genève si bien qu’on comprend que le resort a été comme un marqueur à l’image d’un Ritz à Paris ou d’un George V.

Un Quiet Luxury avant l’heure

Chez nos voisins helvètes comme à l’international, on parle souvent de l’Ecole Hôtelière de Lausanne, de l’Institut GLION qui font rayonner la marque Suisse à l’étranger ; dans la même veine, on peut volontiers attribuer cette même quête d’excellence à La Réserve tant son empreinte existe dans l’écosystème genevois. A rebours de ses pairs restés englués dans un accueil aseptisé, un peu pompeux, le resort a imaginé une autre manière de plaire à sa clientèle fortunée en opposant un luxe dépouillé. Un Quiet Luxury avant l’heure.

Le temps d’un séjour, d’un week-end, les guests ont appris la décontraction à l’image du maître de maison, le milliardaire franco-suisse Michel Reybier, souvent de passage. L’homme d’affaires, féru d’art et de bons vins apprécie y faire villégiature, en toute simplicité. Derrière cette proximité, l’idée de cultiver un esprit « maison ». On peut ainsi apercevoir des portraits de famille sur les murs de l’hôtel et trouver certains de ses livres préférés en chambre.

Perdurer vingt ans et afficher un taux d’occupation parmi les plus élevés de la destination, c’est aussi grâce à la combinaison de plusieurs parti pris audacieux. En premier lieu, l’ouverture d’un restaurant chinois plutôt que japonais, pendant que toutes les grandes villes européennes succombent l’une après l’autre à la déferlante nippone. L’établissement mise sur la cuisine chinoise d’une grande richesse culinaire et s’associe au chef Frank Xu, issu d’une dynastie de cuisiniers réputés dans l’Empire du Milieu. Aux commandes du Tsé Fung en 2015, il obtient un an après le Graal : une étoile au Guide Michelin. Une première à l’échelon de toute la Suisse.

Le chef, secondé par sa brigade comptant quatre maîtres chefs, chacun responsable de sa spécialité : les woks, les dim sum, le barbecue et la découpe, travaille minutieusement les mets emblématiques du répertoire chinois avec un focus particulier sur les plats traditionnels cantonnais. Rouleaux de riz rouge à la crevette, poulet sauté au gingembre et cébette, canard laqué à la pékinoise, vapeur de homard bleu dans son plat de vermicelles de riz et sauce à l’ail, filet de bar au gingembre…

Bouchée après bouchée, le cercle des disciples de la cuisine chinoise s’agrandit. Le cadre feutré aux tons or, noir et rouge ajoute à cette immersion en Extrême-Orient que l’on n’attendait pas aux premiers abords. Pari réussi pour l’adresse qui maintient son étoile et son attraction auprès des foodies.

Des retraites longévité et bien-être

Plus qu’un spa, un département dédié à la remise en forme, au better-aging. Soigner la santé, préserver le plus longtemps possible son capital jeunesse, sa forme physique et mentale, à La Réserve Genève, on a rapidement pris la décision de proposer bien plus que des massages. « Vivre longtemps, c’est bien… à condition de pouvoir continuer à mener la vie que l’on aime. », nuance un porte-parole pour résumer le point de départ de ce projet, inédit il y a 20 ans dans les cinq étoiles locaux.

Le Spa Nescens s’appuie sur l’expertise scientifique et médicale de la marque Nescens issue du Centre de Prévention du Vieillissement de la Clinique de Genolier (Suisse), créé par le professeur Jacques Proust, pionnier dans le domaine de la biologie du vieillissement et de la médecine anti-âge.

La Réserve a capitalisé sur son environnement idyllique pour élaborer une carte unique dans une synergie entre soins pointus, nutrition et activités physiques. Sur les 2500 m² (17 cabines de soin), les guests ont accès à des disciplines habituellement cantonnées aux centres hospitaliers et cliniques privées, à l’instar de la médecine esthétique, médecine préventive ou encore l’ostéopathie.

Devenue « destination dans la destination », La Réserve Genève a façonné sa légende.

Pour aller plus loin :

La Réserve Genève