Jérôme Grenet (DG France de NB) : « New Balance n’est pas qu’une marque, c’est aussi une culture » (Exclusif)

Fondée au début du 20eme siècle, New Balance est aujourd’hui l’un des blocksbusters du sport mondial. Présente sur quasiment tous les terrains de sports de la planète, avec des équipes et des champions reconnus, NB est aussi très présente dans le streetwear. Interview exclusive avec Jérôme Grenet, Directeur général France de New Balance, sur les ambitions de la marque américaine.

Présentez nous l’histoire de New Balance, une marque aujourd’hui mondialement connu qui a plus d’un siècle d’existence ?

Jérôme Grenet : Sous le nom de « The New Balance Arch Company », la marque fabrique à ses débuts en 1906 des semelles orthopédiques puis des chaussures pour la pratique du sport. En 1961 naît la première chaussure dédiée à la course à pied : la Trackster. En 1972, le jour du Marathon de Boston, c’est Jim Davis qui rachète la marque, dont il reste toujours aujourd’hui l’unique propriétaire. Depuis, New Balance n’a cessé de revendiquer son indépendance et ses valeurs comme la performance et la qualité. Afin de faire perdurer le savoir-faire qui constitue son ADN, New Balance continue de produire dans ses cinq usines aux Etats-Unis et en Angleterre. La marque rencontre aujourd’hui un véritable succès et se hisse désormais au 4ème rang mondial des ventes de chaussures de sport.

Dans un monde très concurrentiel, New Balance continue d’affoler les compteurs. C’est la quatrième marque mondiale dans son secteur. Pouvez vous nous donner, en quelques chiffres, les forces de New Balance ?

J. G. : Nous avons plus de 7000 employés à travers le monde. En avril dernier, New Balance a inauguré un nouveau complexe « The Track »  à Boston avec un laboratoire R&D de 1500m², 1 piste intérieure de 200 mètres à inclinaison hydraulique réputée comme une des pistes les plus rapides du monde avec une capacité de 5000 spectateurs et 1 complexe multi-sports intégrant des terrains de basketball, football et volleyball.

New Balance dispose également de 5 usines aux Etats-Unis et une en Angleterre, la marque continue de développer sa fabrication et son savoir-faire « MADE IN US » depuis plus de 75 ans.

Nous venons de fêter les 40 ans de notre usine au Royaume-Uni et sommes fiers d’être aux Etats-Unis la seule grande entreprise à fabriquer ou assembler plus de 4 millions de paires de chaussures de sport par an, ce qui représente une partie limitée de nos ventes américaines.

Et pour la France ?

J. G. : En prenant en compte les neuf magasins NB, nous avons plus de 120 personnes travaillant pour la marque.

Et si on segmente selon les activités sportives ? 

J. G. : Le running faisant partie de l’ADN de la marque, c’est le sport auquel NB est très attaché et qui est au cœur de nos ambitions et nos investissements.

Les catégories sportives représentent plus de 35% de notre business, avec une accélération prévue en 2023 des catégories « Basket Ball » (via également la signature de nouveaux joueurs de la NBA – Kawhi Leonard, Zach Lavine, Jamal Murray ou encore Darius Bazley), du « Running » et « Football ».

Nous affichons aussi en 2022 une forte croissance avec +40% sur le segment du textile NB, aussi bien en Running (avec nos clients Spécialistes) , ou sur le segment Mode  / Lifestyle.

New Balance est aussi devenu un acteur de la mode du quotidien. Pouvez-vous nous expliquer comment cela est arrivé ?

J. G. : Depuis les années 90, un grand nombre de modèles de sport est passé d’un usage performance à un usage quotidien. Et New Balance n’a pas échappé à cette tendance. Avec notre héritage running, de nombreux modèles des années 70 et 80 sont ainsi devenus des incontournables du dressing mode comme la 574 ou la 990.

Quels sont les modèles classiques devenus iconiques ?

J. G. :  Parmi les modèles de la marque, la 574 est clairement le modèle le plus iconique. La 327 est également rapidement devenue une paire phare chez NB. Son succès était inattendu. Nous pouvons aussi évoquer la 550, ou la 530 qui se sont imposées comme des classiques du streetwear.

New Balance, ce sont aussi des modèles de sneakers. Et là encore, la marque est très tendance; Comment l’expliquez vous ? Vous travaillez avec des stylistes, expliquez nous ?

J. G. : Dans notre stratégie, nous lançons habituellement un nouveau modèle à travers des collaborations avec des designers ou des marques de renom comme Aimé Léon Dore, Joe Freshgoods ou encore Salehe Bembury ou Casablanca. Celles-ci sont habituellement disponibles en quantité limitée dans des points de vente spécialisés comme Kith, Starcow ou The Next Door. Puis nous élargissons la distribution de ce nouveau modèle au fur et à mesure, selon l’accueil de la paire par les consommateurs. 

Si on revient sur le terrain des sports, vous parrainez des courses très populaires. Quels sont les objectifs ?

J. G. : En France, Marseille-Cassis est LA course partenaire de New Balance ! Depuis sa création en 1979, Marseille-Cassis est devenu au fil du temps un événement incontournable. L’année dernière New Balance avait œuvré en faveur des femmes à cette occasion avec un appel aux dons récolté pour des projets de la Fondation Alice Milliat. Cette année, nous avons renforcé notre engagement avec une opération coup de poing, Le Mouvement 50.  Celle-ci a pour but de dénoncer les inégalités entre les hommes et les femmes dans le milieu sportif. Les membres de l’équipe ont pris le départ de la course Marseille-Cassis en retard de 50 secondes. Ce chiffre symbolisant 50 ans d’anniversaire où la première femme a été autorisée à courir un Marathon.

New Balance est le partenaire historique de la Marseille-Cassis.  Cette année, NB a renforcé son engagement avec une opération coup de poing, Le Mouvement 50.  Celle-ci a pour but de dénoncer les inégalités entre les hommes et les femmes dans le milieu sportif  © Photos Guillaume RUOPPOLO

A l’international, nous sommes les partenaires de courses prestigieuses comme le Marathon de New York et le Marathon de Londres. Sans oublier celui de Valence. Ils démontrent notre identité forte autour du running. Être partenaire de ces courses, c’est honorer notre héritage.

Idem avec des clubs de football prestigieux…

J. G. : Nous devenons également un équipementier à part entière dans le football. Cela a débuté par Liverpool en 2015 puis nous nous sommes développés dans plusieurs pays clés en Europe avec des clubs de renom comme le LOSC, le FC Porto, l’Athletic Bilbao ou encore l’AS Roma. Un magnifique développement auprès d’équipe victorieuses que nous souhaitons faire perdurer dans le temps. 

New Balance est l’équipementier du LOSC, club de ligue 1

Nous avons aussi accéléré sur les derniers mois avec la signature de joueurs de Football, avec notamment Sadio Mané ( Bayern Munich), Raheem Sterling (Chelsea), Bukayo Saka  (Arsenal) encore Timothy Weah (LOSC)

New Balance est aussi présent dans le monde du lifestyle, avec des rappeurs

J. G. : En effet, New Balance n’est pas qu’une marque. C’est aussi une culture, et nous aimons créer des ponts entre le sport et cette dernière. Aux US, nous collaborons avec Jack Harlow et Aminé notamment. Mais nous avons également un œil sur la scène rap française qui regorge de talents et travaillons sur un bel événement dès Janvier 2023 à Paris !

La jeunesse est aujourd’hui très impliquée dans le choix des matières mais aussi comment elles sont produites. Quels sont les objectifs de New Balance pour les prochaines années ?

J. G. : D’ici l’horizon 2025, nous souhaitons que tout le coton et cuir utilisés soient issus de matériaux biosourcés et 50% du polyester soit recyclé.

Si on évoque les JO de Paris 2024, où la France et plus particulièrement se transformera en plus grand terrain du monde. Ce sera un enjeu pour New Balance ? Vous pouvez nous en dire un peu plus ?

J. G. : C’est bien entendu une étape majeure pour chaque marque de l’industrie du sport, mais il est encore un peu tôt pour présenter nos plans pour cet événement.

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