En direct du Festival de Cannes | Armageddon Time, le portrait d’une Amérique au fil du temps

Dans une Amérique aujourd’hui dite vintage, « Armageddon Time » reconstitue le début de la décennie 70 avec pour principal protagoniste un garçon au sortir de l’enfance. Un récit autobiographique et délicat sur une époque qui a façonné notre société d’aujourd’hui.

Pour son retour au Festival de Cannes, James Grey (The Immigrant, Little Odessa, two Lovers… ) nous plonge dans l’Amérique des années 80 à New York. Baignés par une superbe lumière automnale, le film retrace l’histoire d’une famille juive qui coule une vie paisible dans le Queens. Pourtant il se passe un événement qui va changer le cours des choses : Paul Graff (Michael Banks Repeta) – pour augmenter ses chances de réussite scolaire -passe de l’école publique à l’école privée sous l’impulsion des parents.

Un passage qui est également celui de l’âge adulte d’un enfant plutôt rêveur, dont l’élitisme et le racisme décomplexé du nouvel établissement (le père de Donald Trump siège au conseil d’administration) bouleverse sa vision du monde et engendre un cas de conscience. Heureusement le grand-père Aaron merveilleusement campé par Anthony Hopkins, incarne cette figure paternelle porteuse de mémoire et de bienveillance qui va l’aider à grandir.

A travers le cas de conscience de ce jeune garçon, on imagine que c’est celui d’une Amérique tiraillée que raconte James Grey. Il signe ici des portraits sensibles portés par une image magnifique et des dialogues ciselés. Puis l’automne touche à sa fin, comme celui du grand-père immigré dont la mort emporte avec lui tout une époque que l’Amérique commence déjà à oublier. Un film autobiographique et dont certaines scènes vous marquent durablement par leur justesse.

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