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Prévisions d’inflation, sommes-nous face à ce fameux paradoxe du consensus plus souvent faux que vrai ?

Ou, qu’attendre de cette inflation, 6,8% en rythme annuel aux États unis le plus haut niveau atteint depuis 40 ans et 4,9 % au sein de la zone euro, le plus haut niveau jamais enregistré au sein de cette nouvelle union monétaire.


 

Et, alors que depuis mai 2021, l’inflation américaine dépasse les 5 %. Joe Biden et le président de la Réserve fédérale américaine Jérôme Powell, ne cessent de nous annoncer que cette hausse est transitoire. Un président Biden qui fit adopter en mars et à contretemps un énorme plan de relance, alors que l’économie avait déjà rebondi et un Powell qui continue d’affirmer que la hausse des prix est « transitoire »

En fait les deux continuent à pousser une Formule Un qui était déjà à pleine vitesse.

 

Ou faut-il se méfier du Paradoxe du Consensus ou d’Abilene plus souvent faux que vrai

Aujourd’hui comme hier, nous, particuliers investisseurs, créateurs de sociétés de ce monde globalisé suiveur des analyses des experts, devons-nous continuer à être grégaires et à suivre absolument le consensus écrit souvent par des matheux quelques fois victimes des biais de l’intelligence artificielle, et, qui voient assez rarement arriver le « Black Swan ».

Des experts futuristes qui avaient prévu neuf des cinq dernières crises financières.

 

Tout d’abord, savoir que le conformisme prévalant dans les prévisions produit rarement des résultats intéressants.

Car, le consensus est formulé autour des attentes des investisseurs qui n’en sont à leurs dépens, que plus réceptifs. Attentes qui se résument pour eux, à la meilleure rentabilité possible, et attente qui pour l’industrie financière se résument à un maximum de commissions.

Oublié aussi que depuis cette pandémie, nous nous retrouvons face à des événements, ruptures, que nous n’avions pas rencontré depuis les chocs pétroliers. Alors, comment faire des prévisions relativement fiables alors que les prévisions depuis plus de quarante ans, se sont révélées asses souvent étonnantes.

Alors que, si avoir la mémoire courte est plutôt bon pour votre santé morale, pour votre santé financière il est préférable d’avoir la mémoire longue.

 

Quelques rappels sur des événements très critiques pas anticipés par les experts

 

A- Économie

*19/10/1987 Black Monday écroulement des bourses mondiales

*1999 Entrée de la Chine dans l’OMC.

Il est bon de rappeler les paroles en 1999 de Bill Clinton un fervent défenseur de l’adhésion de la Chine à l’OMC Il avait alors déclaré « nous avons obtenu de nouvelles garanties, très contraignantes, contre un brusque afflux d’importations chinoises- l’Entrée de la Chine à l’OMC encouragera le pays à jouer selon les règles internationales. 

*15/09/2008 Faillite de Lehman Brothers entraînant une crise mondiale

*12/03/2015 Euros Vs Dollar : Un économiste nous annonçait : La parité eurodollar peut être atteinte d’ici à l’été, il disait. On est arrivé dans une zone où les anticipations réalisatrices des marchés financiers influents sur le taux de change eurodollar. On entre dans une sorte de bulle, où tout le monde vend des euros et achète des dollars, pour se conformer à la tendance des marchés financiers. Je crois donc qu’on va bientôt atteindre la parité. Si les données macroéconomiques restent les mêmes, il est possible d’atteindre ce niveau d’ici à l’été 2015, cela ne s’est jamais produit.

08/07/2015 (Brésil, Russie, Inde, Chine, South Africa)  :On nous annonçait : Les pays du BRICS vont continuer à mener la croissance économique mondiale « Aujourd’hui encore, le BRICS est un important moteur de la croissance économique mondiale, en particulier du fait de l’accent mis par la Chine sur le renforcement de la mise en œuvre de réforme et de son rôle en tant que force motrice de développement ; on peut être optimiste sur l’avenir des pays du BRICS » déclarait aux journalistes Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut allemand Schiller.

On a vu depuis ce qui s’est passé avec certains Brics, Brésil, South Africa. Seule la Russie semble tirer son épingle du jeu, lire. 

*2015-2022 ne souhaitant pas prendre part à des polémiques sur cette période récente, je n’émettrais pas de commentaires sur les mauvaises prévisions

 

B-Pétrole :

Il y a plus de 15 ans on nous annonçait : Pétrole, la fête est finie ! Richard Heinberg, un journaliste conférencier et membre du New College of California, nous annonçait, il y a une douzaine d’années, que le monde voyait ses réserves en pétrole bon marché s’épuiser, avec les changements dramatiques que cela impliquait. Le Consensus d’alors incluant la plupart des observateurs, y compris ceux issus des milieux de la finance pourtant qualifiés jusqu’à présent d’« optimistes », convenait  que nous avions atteint le pic de production globale. Il concluait que, même si les pays industrialisés entamaient une conversion à des sources d’énergie alternatives, ils auraient chaque année à leur disposition moins d’énergie nette pour effectuer le travail essentiel au maintien de sociétés humaines complexes. Bien sûr ils prévoyaient un pétrole à 300/400 $ le baril, aujourd’hui il à 70-80 $ et au début de la pandémie on a même vu le pétrole à un prix négatif.

 

C- Changement climatique

Réchauffement : Le Time & Le New York Time, titraient en 1975, après 35 ans de refroidissement (1940/1975) « Des scientifiques s’interrogent sur les raisons du changement climatique : « un refroidissement majeur pourrait être en vue ». Analyse du dernier refroidissement années 1945 à 1975 

Nucléaire : Après des années de volonté de démantèlement, on vient de basculer vers la construction de nouvelles centrales EPR.

 

Les erreurs dans les prévisions du passé faisant l’objet d’un consensus sont-elles la faute de l’absence d’outils informatiques sophistiqués

En résumé, en prévisions économiques ou autres, l’arrogance pousse chaque génération à croire que les erreurs du passé sont la faute de l’absence d’outils informatiques sophistiqués et d’ancêtres moins éduqués, et qu’elle a donc un niveau de compréhension supérieur. Bien sûr cela n’est ni totalement juste, ni totalement faux.

Car, depuis le scandale du « South Sea bubble » en 1720, en passant par le scandale de la banque « Barings » en 1995 ou de celui d’« Enron » en 2001 jusqu’a Lehman Brothers et AIG en 2008,  plus nous évoluons et plus nous nous fourvoyons dans des certitudes, pour satisfaire notre éternel attrait ou euphorie du gain à court terme. Et, aujourd’hui encore le consensus semble vouloir continuer à faire surchauffer la planche à billets et à se surendetter

 

À quoi s’attendre pour demain ?

Alors que depuis plusieurs décennies on assistait à une baisse des inégalités entre pays, et à une hausse des inégalités à l’intérieur des pays, après cette pandémie, on risque de faire face à un grand écart entre les pays producteurs de biens, Occident Chine et Japon, et les pays en développement seulement consommateurs.

Quant à la Chine, elle va elle bénéficier de notre croissance artificielle basée sur la consommation des produits qu’elle fabrique, cela devrait accélérer notre vassalisation économique, vis-à-vis de ce pays. Lire sur le rapport de force Chine Occident. 

Il semble aussi évident que la croissance ralentira très fortement pour les pays en développement en raison de l’inflation des produits transformés qu’ils importent et en raison de leurs dettes devenues plus coûteuses à cause de la hausse des taux d’intérêt. Certains pourraient faire défaut sur le remboursement de leurs dettes.  Pour ceux producteurs de matières premières tout dépendra de l’inflation des dites matières premières.

Enfin, les Occidentaux dont particulièrement la France qui a une balance commerciale déficitaire, nous allons faire face à une inflation importée comme nous l’avions connu après les chocs pétroliers dans les années 70 ‘. Celle-ci pourrait rendre les anticipations encore plus erratiques, et dégrader fortement nos économies. Quant aux salaires réels, ils vont certainement baisser, leur hausse nominale en rythme annuel pouvant être inférieure à la hausse des prix. Les salariés vont-ils tolérer cela ? 

En résume, ce n’est pas le consensus qui nous le dira, mais un atterrissage catastrophe pour de nombreux pays pauvres n’est pas à éliminer. Et comme d’habitude, avoir raison trop tôt équivaut aussi à avoir tort. Car cela revient à lutter contre le consensus de l’industrie financière, une industrie financière qui si on se fie aux indices boursiers est toujours très optimiste, et, bien sûr, jusqu’au prochain crash non anticipé. Mais on appellera cela une correction.

 

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