La Banque D’Angleterre Dépense Des Milliards Pour Renflouer Les Familles Les Plus Riches

Une aide financière d’urgence du gouvernement britannique totalisant plus de 16 milliards de livres sterling (20,6 milliards de dollars) a été réclamée par des sociétés contrôlées par des milliardaires britanniques et européens.

Le CCFF (Covid Corporate Financing Facility) de la Banque d’Angleterre a été lancé en mars afin de fournir des prêts d’un an aux sociétés non financières qui apportent « une contribution matérielle à l’économie britannique ». 
Cependant, les noms des sociétés bénéficiaires, que la Banque d’Angleterre a publiés jeudi 4 juin, incluent certaines appartenant aux familles les plus riches d’Europe.

JCB, le fabricant de pelleteuses, est l’une des plus grandes sociétés privées du Royaume-Uni, contrôlée par la famille milliardaire Bamford. CNH Industrial CNHI est une multinationale diversifiée italo-américano-néerlandaise qui est finalement contrôlée par la famille Agnelli (par le biais d’Exor), l’une des plus riches d’Italie. Ils ont réclamé 600 millions de livres sterling (770 millions de dollars) chacun.
Westfield, la société de centres commerciaux contrôlée par la famille australienne Lowy, a également reçu 600 millions de livres (770 millions de dollars).
Joe Lewis, le milliardaire de Tottenham Hotspur, la société qui possède le siège de la célèbre équipe de football, a réclamé 175 millions de livres (224 millions de dollars).

« Je suis consternée par le fait qu’autant d’entreprises appartenant à des milliardaires soient financées par le contribuable », a déclaré Margaret Hodge, membre du parti travailliste d’opposition, à propos de la liste, qui compte 60 sociétés au total. Elle a également demandé à Rishi Sunak, le chancelier britannique, d’empêcher l’octroi d’aides d’État à des entreprises qui pourraient esquiver les impôts.

Ce n’est cependant pas la première fois que des entreprises appartenant à des milliardaires ou contrôlées par eux demandent une aide de l’État. Selon le Sunday Times, le système de congé britannique, qui coûte au gouvernement environ 14 milliards de livres (18 milliards de dollars) par mois, a été utilisé par des entreprises liées à au moins 20 milliardaires. Parmi elles, on trouve le groupe Virgin de Sir Richard Branson et Optare des frères Hinduja.

En outre, des recherches récentes montrent que de nombreux particuliers fortunés se sont enrichis au cours des deux derniers mois en réduisant leurs dépenses et en investissant prudemment.

Les marques de luxe souffrent d’un manque de dépenses importantes

Par un heureux hasard, la réticence des riches à dépenser a frappé les entreprises qui répondent à leurs goûts : les marques de luxe. Deux grandes entreprises de luxe, Chanel et Burberry, ont fait appel au CCFF, tout comme des hôtels haut de gamme (Intercontinental) et d’autres détaillants typiquement britanniques (M&S et John Lewis).

Peut-être que les choses vont vraiment mal chez les riches s’ils ne dépensent pas à leur volume habituel. Selon le cabinet de conseil Bain, les marques de luxe s’attendent à ce qu’environ un tiers de leurs revenus soient anéantis pour l’année.

Pour JCB, le prêt est une « police d’assurance », a déclaré son PDG, Graeme MacDonald, au Telegraph. CNH Industrial a déclaré qu’elle avait demandé ce prêt pour « préserver un niveau de liquidité solide pendant cette période d’incertitude ».

Tottenham Hotspur a cependant été plus franc, affirmant que ses pertes pourraient dépasser 200 millions de livres (256 millions de dollars) pour la période allant jusqu’à juin 2021. « Au cours de mes 20 années de travail au Club, j’ai rencontré de nombreux obstacles, mais aucun de cette ampleur », a déclaré son président, Daniel Levy, qui était le dirigeant le mieux payé de la Premier League l’année dernière.

Comme les entreprises bénéficiant des prêts de la Banque d’Angleterre ne sont pas autorisées à émettre des primes, la prime de 3 millions de livres sterling (3,9 millions de dollars) de Daniel Levy sera moins importante cette année.

Article traduit de Forbes US – Auteur : Ollie Williams

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