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Gucci Hisse Kering Au Sommet

© Getty Images

Toujours en forme, à l’instar de l’ensemble du secteur, Kering a publié des résultats semestriels résolument solides, dépassant les attentes, notamment grâce aux performances de haute voltige de sa marque phare Gucci.

Après la « marche triomphale » de LVMH qui a dévoilé mercredi soir une publication d’excellente facture, tous les yeux des observateurs et autres analystes étaient rivés sur le numéro 2 mondial du luxe et grand rival du groupe de Bernard Arnault, Kering, dont les résultats devaient être dévoilés ce jeudi soir. Et c’est peu dire que l’ex-PPR a tenu la dragée haute à son meilleur ennemi comme en attestent ses résultats et sa première moitié d’année sur le front boursier. En effet, depuis le 1er janvier, le titre Kering a progressé de près de 40%, s’installant, de facto, sur le trône du CAC 40 quand la seconde plus importante progression de l’indice, à mettre à l’actif d’Atos, n’est « que » de 26%. Même si l’action marque le pas ce vendredi, en raison de perspectives prudentes pour le second semestre (et de bases de comparaisons difficiles), une donnée également prise en considération par ses principaux concurrents. Autre élément consécutif à cette baisse, les « fameuses » prises de bénéfices. Toujours est-il que Kering demeure le maillon fort du secteur à l’échelle européenne et surperforme allègrement celui-ci de 20% environ. Mieux encore, en matière de croissance organique, Kering surclasse tous ces concurrents avec une progression de l’ordre de 28,3%, soit plus de deux fois celle de LVMH (+12%) et près de trois fois celle du sellier Hermès (+9,7%).

Pour le reste, l’ex-PPR a vu son résultat opérationnel bondir de 57% à 1,27 milliards d’euros, soit une progression record pour un montant qui dépasse également les attentes du consensus Inquiry Financial pour Reuters qui s’élevaient à 1,23 milliards. De son côté, la marge a atteint 17,5% contre 14,2% l’an passé à la même époque. Le groupe propriétaire des marques Balenciaga, Puma et Gucci a a enregistré un bénéfice net à 825,8 millions d’euros tandis que ses ventes ont progressé de 28% à 7,3 milliards d’euros sur la période. Des résultats justement imputables, en grande partie, à Gucci, la griffe florentine – représentant, à elle seule, plus de la moitié de l’activité luxe du groupe – continuant sur sa lancée du premier trimestre. Après une croissance déjà exceptionnelle de 48% sur les trois premiers mois de l’année, Gucci s’offre une progression de 39% sur les trois mois suivants, dépassant encore un consensus qui tablait sur une croissance de l’ordre de 32%.

Gucci au pinacle

En outre, le résultat opérationnel de la marque a bondi de 60% pour une marge record de 32% et qui pourrait rester à ce niveau au second semestre. Une performance à laquelle il convient de rendre sa pleine mesure puisqu’il est à noter que Gucci a cessé toutes soldes et promotions depuis la fin 2016. Invité à répondre aux analystes s’interrogeant, à juste titre, sur la pérennité de cette croissance, le directeur financier de Kering, Jean-Marc Duplaix, a dit s’attendre à une normalisation prochaine… tout en faisant état de sa confiance à voir la marque faire, sur le moyen terme, deux fois mieux que le marché. « Gucci dispose encore d’un énorme potentiel », a-t-il souligné, en égrenant les nouvelles catégories de produits en cours de lancement comme les lunettes, l’horlogerie, les toutes nouvelles lignes de décoration, ou le nouveau parfum prévu au deuxième semestre.

La marque s’est, par ailleurs, offert une « cure de jouvence ». Les « Millennials », cible particulièrement prisée des groupes de luxe ces derniers mois, comptent désormais pour plus de la moitié de sa clientèle. Comme Louis Vuitton, « bras armé » de LVMH, Gucci qui peut se targuer d’occuper désormais la même position au sein de la galaxie Kering, a également ouvert son site de e-commerce en Chine. Concernant maintenant les autres marques emblématiques du groupe, tous les voyants sont au vert. Saint-Laurent devient le second « fer de lance du groupe » en voyant ses ventes progresser de 23,7%, grâce à la maroquinerie. La marque espère doubler ses ventes à moyen terme. Même Bottega, en « phase de convalescence », a tout de même renoué avec la croissance (+2%) mais devrait pleinement repartir de l’avant à partir du premier trimestre 2018, selon les dires du directeur financier de Kering.

Pas d’acquisition à court terme

Au regard de cette brillante publication, les analystes ont unanimement salué les performances de l’ex-PPR, qui, comme évoqué en préambule, malgré le coup d’arrêt du jour, continue de se distinguer en Bourse. « A ses niveaux actuels, le titre reflète déjà une croissance agressive dans les trois ans qui viennent, tout comme la cession de Puma et une stricte discipline en matière d’acquisition », abonde Luca Solca, analyste d’Exane BNP Paribas, cité par Reuters. Concernant justement ce « volet acquisition », le directeur général délégué de Kering, Jean-François Palus, en marge de la présentation des résultats, a confirmé que le groupe n’envisageait pas d’acquisition à court terme et que la priorité pour Puma restait l’amélioration de la rentabilité et du cash-flow. Mettant (provisoirement) sous le tapis les rumeurs de cession.

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