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Golden Visa : Londres S’Enrichit Sur Le Dos Des Zones Défavorisées

Golden VisaGolden Visa : Des investissements qui ne profitent qu’à Londres. Getty Images

Le nombre de personnes qui ont reçu l’exclusif « golden visa » au Royaume-Uni cette année a plus que doublé, par rapport à 2018, créant presque 1 milliard de dollars d’investissements directs à l’étranger. Cependant, beaucoup d’acteurs de l’industrie pensent que cet argent n’est pas assez bien distribué.

Au total, 360 personnes ont payé une somme totale s’élevant à 2 millions de livres sterling (soit 2,3 millions d’euros) en 2019, afin d’obtenir le niveau 1 de visa d’investisseur au RU, soit plus du double par rapport au nombre de demandes en 2018. Une augmentation du nombre de candidats ainsi qu’un doublement des prix ont entraîné un record d’investissement pour la visa, atteignant les 720 millions de livres sterling (soit 837 millions d’euros).

Cependant, la plupart des candidats demandant le visa ont placé leurs 2 millions de livres sterling dans des zones sûres de l’économie du RU. Étant donné que les fonds doivent être investis pour prétendre au visa, la plupart optent pour des obligations d’entreprise ou d’investissement.

L’année dernière, le Bureau de l’intérieur britannique a exclu les obligations d’État du programme, dans l’espoir d’envoyer de l’argent dans les secteurs de l’économie qui en avaient le plus besoin.

Mais cela n’a pas fonctionné comme prévu, explique Farzin Yazdi, à la tête d’Investor Visa à Shard Capital. « Il n’y a pas eu de transition vers des investissement à hauts risques, petits risques ou illiquides. Cela est principalement dû au fait que la plupart des candidats ne répondent pas aux critères d’admissibilité, et l’objectif principal est leur visa. »

C’est du « gaspillage », estime Chris Kaelin, président de Henley & Partners, l’une des plus grandes sociétés de conseil, en matière de citoyenneté, au monde. « Le niveau 1 du programme n’a pas vraiment de sens en réalité. Il manque de pertinence pour le pays. »

Investir dans des obligations d’entreprise ou d’investissement, ou bien dans des blue chips (actions de sociétés cotées que l’on pense être fiables), ne contribue guère à soutenir les zones défavorisées de l’économie britannique. Mais que se passerait-il si l’attention et le financement de ces investisseurs se tournaient vers les zones les plus pauvres du RU ?

« Il serait facile de concevoir un programme et dire « D’accord, M. Russe, M. Sud-Africain, M. Américain et M. Asiatique, vous êtes les bienvenus. Vous mettez 2 millions de livres à Cornwall, dans le nord et partout où nous avons besoin d’investissements », suggère Chris Kaelin.

Le RU devrait prendre exemple sur les Etats-Unis, selon Chris Kaelin. Pour être admissible à un visa EB-5, les candidats devraient créer au moins 10 nouveaux emplois aux Etats-Unis. Si chaque demandeur de visa de niveau 1 faisait cela, 3600 nouveaux emplois auraient été créés au RU l’année dernière.

Investir en dehors de Londres

Actuellement, Londres abrite la plupart des richesses étrangères au RU. Non seulement une grande partie du financement de niveau 1 est acheminée vers des sociétés basées à Londres, via des gestionnaires de patrimoine également basés à Londres, mais les candidats achètent également souvent des propriétés de luxe dans la capitale.

Cela nuit aux secteurs de l’économie du RU, dont le besoin de financement est urgent. La mobilité sociale s’est élargie entre la capitale est les régions, selon un rapport de Sutton Trust. Celui-ci a nommé Londres, « l’épicentre des élites ».

Un autre rapport, publié le 25 février, a montré comment l’écart d’espérance de vie s’est agrandi entre Londres et le nord de l’Angleterre. Le financement des soins de santé est absolument nécessaire dans certaines régions de l’Angleterre, selon la Health Foundation.

« Tout le monde vient à Londres. C’est stupide », explique Chris Kaelin. Il serait préférable de dire aux étrangers d’investir dans le nord de l’Angleterre. Ils pourraient toujours avoir leur maison à Londres s’ils le souhaitent, mais au moins l’investissement n’exacerberait pas les prix déjà élevés.

« Grâce au Brexit, il y a maintenant une opportunité à saisir au RU. »

 

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