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Emmanuel Macron « Validé » Par La Bourse De Paris Mais…

© Getty Images

Les marchés actions européens et le CAC 40 ont ouvert en hausse (très) modérée ce matin, dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron à la tête de notre pays. Avant de rapidement basculer dans le rouge, l’esprit déjà tourné vers d’autres objectifs

Sans tambours ni trompettes, le nouveau président élu a reçu une « petite » onction de la Bourse de Paris avant que celle-ci ne se retourne rapidement à la baisse. En effet, si depuis hier soir l’arrivée d’Emmanuel Macron sous les ors de l’Elysée est « officielle », ce scénario avait déjà été largement entérinée dans l’esprit des marchés depuis quinze jours, soit dès le lundi 24 avril ayant suivi le premier tour. Ainsi, sur la seule séance de lundi 24 avril, la première suivant ce « premier » verdict des urnes, le CAC 40 a décollé de 4,14% (+4,11% sur l’ensemble de la semaine « post-premier tour » à 5 267,33 points), ce qui a permis de dégager l’horizon obstrué des analystes et permis au CAC 40 de signer sa meilleure semaine depuis le début de l’année 2017. En d’autres termes et comme évoqué en préambule, cette victoire était tellement anticipée que les marchés n’y ont pas réagi de manière excessive. Preuve en est, le CAC 40 s’est rapidement retourné à la baisse, les yeux rivés vers « l’étape d’après ».

« Le bruit de la victoire résonne dans les rues de Paris et, pourtant, rien n’est encore gagné pour le nouvel hôte de l’Elysée. L’agenda européen va rapidement se rappeler au bon souvenir du nouveau président avec la publication le 11 mai des prévisions économiques de printemps de la Commission Européenne et, le 17 mai, l’évaluation du déficit français qui est, toujours, un exercice difficile », abonde Christopher Dembik, responsable groupe de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank. Car, rien n’est acquis pour le nouveau président élu qui aura fort à faire pour remettre la France en marche selon un slogan (presque) déjà éculé. Et de rappeler également que l’échéance présidentielle ne bouleversait quasiment jamais les fondations de la Bourse de Paris.

« Rien n’est encore gagné »

« Historiquement, le CAC 40 évolue peu en fonction de l’élection présidentielle. La seule exception fut en 1981 lorsque l’indice parisien avait chuté de près de 20% entre le premier tour et trente jours suivant le scrutin car les investisseurs craignaient que « les chars soviétiques ne paradent sur les Champs Elysées ». Etant donné la faible probabilité d’une victoire de Marine Le Pen, on pouvait largement anticiper qu’une telle chute n’allait pas se reproduire cette année », souligne Christopher Dembik. Pour d’autres analystes, les marchés sont d’ores et déjà focalisés sur l’étape d’après : les élections législatives qui doivent offrir à Emmanuel Macron les coudées franches pour gouverner, ce qui pourrait expliquer la baisse du jour.

« Toute l’attention va maintenant se focaliser sur les élections législatives en juin. La question sera de savoir comment le mouvement politique de Macron et son nouveau parti « En Marche ! » réussiront à s’imposer dans les sondages d’ici les législatives, mais aussi sur quelles forces de coalition et quel soutien Macron pourra compter pour prendre la direction de ce qui sera probablement un parti minoritaire », développe Timothy Graf, directeur de la stratégie Macro de State Street Global Markets EMEA. Autre préoccupation des marchés, la manière avec laquelle Emmanuel Macron compte relancer la « machine économique française ».

Relancer une machine économique en panne

« Le vrai problème pour le nouveau président va consister à relancer une machine économique qui est poussive, comme l’a encore souligné la croissance timide du T1. Celle-ci a progressé de seulement 0,3%, soit deux fois moins qu’au T1 2016, pénalisée en particulier par un commerce extérieur catastrophique et une consommation des ménages en petite forme. Avec un acquis de croissance qui atteint 0,7%, la prévision officielle du gouvernement sortant de 1,5% pour 2017 semble compromise », détaille Christopher Dembik.

En d’autres termes, les marchés attendent de voir comment Emmanuel Macron va mettre à profit les premiers jours de son mandant et quelles seront les grandes décisions et autres grands axes de sa politique économique. Particulièrement volatiles par essence, les marchés attendent un signal fort de la part du nouveau chef de l’Etat, sous peine de le vouer aux gémonies aussi rapidement et sans doute aussi excessivement qu’ils l’ont porté aux nues. Et que l’envoutement ne se transforme en désenchantement.

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