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Blockchain Et Bitcoin : Les Banques S’En Mêlent

Alors que le Bitcoin, monnaie virtuelle, suscite bien des interrogations – y compris sur des utilisations possibles de blanchiment d’argent, la technologie de chaîne de blocs – blockchain – intéresse de plus en plus les banques et les tiers de confiance.

Le concept de ‘chaîne de blocs’ ou blockchain est la pierre d’angle de la monnaie virtuelle ‘Bitcoin’. Mais depuis quelques mois, cette monnaie idéale,  sans banque centrale ni guichets, suscite quelques suspicions sinon sérieuses interrogations. Les premiers indices qui ont inquiété la communauté touchent au cœur même de son architecture. Par principe, il n’était pas possible de changer le « noyau » de chaque bloc validant une transaction. Les dissensions internes sur ce point ont fait reculer plus d’un partenaire.

En parallèle, les développeurs informatiques et les banques, comprenant que le concept de « chaîne de blocs » était technologiquement prometteur, ont commencé à s’en emparer. Des consortiums bancaires ont pris le relais. Finie la rigolade ? Certains évoquent déjà le flop de Bitcoin, en faisant, un peu vite, le parallèle avec celui de Second Life et de sa monnaie Linden Dollar.

Pour l’heure, le bitcoin semble perdurer: le réseau des taxis Uber dans certaines capitales en fait l’expérimentation, suivant ainsi l’option prises par plusieurs places de marché telles Expedia, NewEgg, Overstock, TigerDirect… et même Microsoft pour un temps.

Qui pilote Bitcoin?

Bitcoin peut se décrire comme un véhicule parfait de désintermédiation. Son concept a été initié en 1998 par un certain Wei Dai. Mais c’est seulement en 2009 qu’il est décrit et mis en œuvre par un mystérieux Satoshi Nakamoto, qui serait un nom d’emprunt derrière lequel se cacheraient deux développeurs de la communauté Open source (un américain et un australien). Aujourd’hui encore, il est quasi impossible de savoir qui pilote et contrôle ce réseau de monnaie virtuelle, car, communautaire par nature, il se déclare sans autorité de régulation, sans réelle instance dirigeante.

Des transactions authentifiées

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il est censé fonctionner comme un réseau de confiance mutuelle, s’appuyant sur des transactions authentifiées par des connexions ‘peer-to-peer‘ au sein d’un vaste réseau d’ordinateurs. Les calculateurs, qui sont « prêtés » dans le dispositif, ont pour mission de valider les transactions par des « crypto-calculs » ou algorithmes très élaborés, reposant sur des logiciels fournis exclusivement par la communauté (il s’agit notamment de vérifier et rapprocher les clés d’authentification chiffrées qui sont, par sécurité, en deux parties). Car chaque transaction fait l’objet d’un « bloc de données » (jusqu’à 1 Mo). Tout y est répertorié et horodaté de façon transparente: montant, adresse d’expédition, adresse de destination, etc.

Ces ordinateurs sont mis à disposition par des « mineurs » (par allusion aux travailleurs d’une mine d’or, dite non sans humour Gold 2.0… A noter que le site officiel français bitcoin.org traduit ‘mining’ par… minage avec cette connotation malheureuse de pose de mines explosives !).

Ces « mineurs », généralement des ‘geeks’ (organisés en sociétés ou non) deviennent spécialistes en production / validation de blocs dans des chaînes de blocs réputées inviolables, et enregistrés et insérés de façon irréversible. Les « mineurs » sont rémunérés par la communauté pour chaque bitcoin produit. Cette procédure de calcul/validation explique qu’il faut attendre une dizaine de minutes pour qu’une transaction soit validée. Et la bonne pratique veut qu’au bout de 6 validations dans la chaîne, un bloc -c’est à dire une transaction – soit considérée comme irréfutable et valide. Mais certains commerçants constatent que la validation, suite à des congestions du réseau, peut prendre 60 minutes voire une journée… S’il s’agit de micro-paiements, rien de grave, direzvous.

Certaines limites atteintes

Sur le papier, le concept semble réunir les conditions d’un bon fonctionnement interdisant toutes falsifications ou détournement frauduleux. Pourtant, depuis quelques mois, le système affiche ses limites – que ses fondateurs avaient mentionnées ! Le nombre de bitcoins « émissibles » est fermé. Mais plus perturbant encore, la taille des blocs reste limitée. Or, un groupe de développeurs co-fondateurs, derrière un développeur Open source convaincu – Mike Hearn – s’est vu refuser catégoriquement une proposition d’amendement (passer la taille des blocs à 8 Mo). Motif : la communauté n’a pas voté oui à 75%. Un animateur du forum officiel de Bitcoin.org, est allé jusqu’à écrire: « La grande chose avec Bitcoin, c’est que n’est pas un système démocratique ». Ce qui ne manque pas d’ambiguïté…

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