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Ursula von der Leyen, la femme la plus puissante du monde

classementFemmes les plus puisantes du Monde : Ursula von der Leyen, le 9 janvier 2023 à Rome pour la présentation du livre « Wisdom and Audacity », recueil de 56 discours de Davide Sassoli, l’ancien président du Parlement européen décédé le 11 janvier 2022. | Source : Getty Images

Voilà quatre ans qu’elle est devenue le visage de l’Europe. Pour la deuxième année consécutive, Ursula von der Leyen est en tête du classement Forbes des 100 femmes les plus puissantes du monde. Portrait de la grande patronne de la Commission européenne.

La femme la plus puissante du monde est allemande. Ursula von der Leyen, à 65 ans, est encore en tête de la liste annuelle des 100 femmes les plus influentes du monde publiée par Forbes. La politicienne, qui occupe depuis 2019 le poste de présidente de la Commission européenne, est classée devant Christine Lagarde, présidente du Fonds monétaire international, suivie de la vice-présidente américaine Kamala Harris. Sous son mandat, les crises se sont multipliées et elle a incarné l’unité de l’Europe comme face au Covid ou face à l’invasion russe de l’Ukraine. Ursula von der Leyen s’est imposée comme le visage de l’Union Européenne, en même temps que la figure d’autorité au sein de ses institutions. Si elle essuie des critiques sur son mode de gestion ou ses arbitrages, elle est aussi encensée comme une relève à la figure emblématique de Jacques Delors.

 

Une femme pionnière

Fille d’un des premiers hauts fonctionnaires de la Commission, Ernst Albercht, Ursula von der Leyen naît en 1958 à Ixelles, en Belgique. C’est à l’école européenne d’Uccle qu’elle apprend le français. Elle fait ses premières armes à l’université de Göttingen, puis à la London School of Economics, et enfin Hanovre, où elle étudie la médecine. Mère de sept enfants, elle embrassera sa carrière politique sur le tard, et montera au parlement régional de la Basse-Saxe en 2003. C’est à cette époque qu’elle rencontre ses deux collaborateurs les plus proches : son chef de cabinet Björn Seibert et son conseiller stratégique Jens Folsdorff. Avec Angela Merkel comme chancelière, Ursula von der Leyen montera à Berlin comme ministre de la Famille en 2003. Là, elle mènera une politique familiale jugée aux antipodes des positions de son parti (le CDU, l’Union-chrétienne démocrate) en favorisant notamment le développement de crèches et en instituant un salaire parental. Reconduite en 2009, Ursula von der Leyen est nommée ministre fédérale du Travail un mois plus tard après la démission de Franz Josef Jung. En décembre 2013, elle devient ministre fédérale de la Défense, étant alors la première femme à occuper ce poste. Elle est reconduite en mars 2018 et en juillet 2019, elle est élue présidente de la Commission européenne par le Parlement européen avec une majorité réduite de neuf voix. Elle démissionne alors du gouvernement allemand et prend ses fonctions le 1er décembre suivant, devenant la première femme à exercer cette fonction.

 

Une ambition à l’épreuve des balles

Sa première grande intervention comme présidente, en décembre 2019, Ursula von der Leyen l’a utilisée pour annoncer l’ambition d’une Europe sans carbone, d’une économie réconciliée avec la nature. Et elle annexait à la déclaration d’intention un programme herculéen. Son discours devant le Parlement européen était marqué par sa promesse d’un « green deal » (plan d’investissement durable de 1 000 milliards d’euros) visant à faire de l’Europe « le premier continent neutre » en carbone en 2050. Elle s’engageait également pour une commission paritaire, un droit d’asile européen, la reconnaissance intégrale du droit d’initiative du Parlement européen, une nouvelle convention sur l’avenir de l’Europe, un système de réassurance chômage européen pour aider les pays en crise, l’instauration d’un salaire minimum, la taxation des multinationales présentes dans l’Union, la création d’un budget de la zone euro, ou encore la fin de l’unanimité des États sur les dossiers fiscaux.

Après trois ans de mandat et en dépit des critiques, force est de constater qu’Ursula von der Leyen a fait ses preuves. Les Européens la connaissent, et la presse internationale lui réserve des unes, à l’image du Time Magazine ou de Forbes, qui en a fait la femme de l’année en 2022 et 2023. Elle enfile une succession de succès collectifs avec comme seule ombre au portrait l’affaire des SMS effacés, ses échanges en direct avec des patrons de l’industrie pharmaceutique lors de la négociation des contrats d’achat groupés de vaccins au nom de l’Union européenne. L’affaire lui a valu les remontrances de la médiatrice européenne et une convocation par une commission parlementaire. Mais pas de quoi, jusqu’à présent, entacher son image, ou hypothéquer ses chances de candidater à nouveau pour la présidence de la Commission européenne. Ursula von der Leyen sera-t-elle réélue en 2024 ? L’histoire nous le dira.

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