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Invictae, naissance du premier club d’impact féminin des championnes d’industrie africaines

© Nathan Simonneau

C’est un rassemblement qui fera date. Le 2 juin dernier, la femme d’affaires camerounaise Valérie Neim et le fondateur du magazine Le Monde Economique, Thierry Dime, ont réuni à Genève des personnalités de premier rang dans le continent africain afin d’officialiser le lancement du réseau féminin Invictae, un club d’impact inédit par sa vocation. Pour la première fois, les championnes d’industrie – souvent self-made women – à la tête d’empires et de fortune chiffrées à des centaines de millions de dollars, certaines dépassant le milliard, disposeront d’un cercle d’influence dédié au service de leurs ambitions entrepreneuriales et sociétales. Rencontres.

Ce sont des femmes à la stature continentale qui – à ce jour – n’ont toujours pas d’espace privilégié d’écoute, d’accompagnement et de soutien, mis au service d’ambitions plus grandes. Avec en ligne de mire, un rayonnement international. « Invictae », qui veut dire invaincue a pour vocation de libérer le plein potentiel de ces capitaines d’industrie made in Africa grâce à l’intelligence collective. Dans son discours d’introduction, l’instigatrice, Valérie Niem, a tenu à balayer les idées préconçues quant à l’Afrique, ce territoire trop souvent appréhendé sous l’angle immuable des problématiques. Face à une prestigieuse assistance composée de banquiers d’affaires suisses, de chefs d’entreprise venus de toute l’Europe et d’institutionnels, la présidente fondatrice de Brazza Transactions, première firme au Cameroun spécialisée dans la gestion de patrimoine des HNWI (High Net Worth Individuals), a entériné l’acte de naissance de ce réseau féminin au côté de Thierry Dime, co-fondateur et influent patron de presse helvétique.

« Il est temps de sortir de cette vision étriquée d’un continent ‘malade’ en nous cantonnant aux épidémies, aux violences, aux désastres climatiques… De partout dans le monde, les pays sont confrontés aux mêmes difficultés et font face aux mêmes enjeux. Aujourd’hui, je suis là pour vous parler d’une Afrique des rois et des reines, d’une Afrique enregistrant le pourcentage le plus élevé de femmes créatrices de micro-entreprises de la planète, avec comme locomotive la région subsaharienne. », a rétabli la maîtresse de cérémonie.

Chiffres à l’appui, l’ancienne financière de la City à Londres a rappelé que dans ce territoire, une femme sur quatre crée ou gère une entreprise, que ces actives réinvestissent jusqu’à 90% de leurs revenus dans l’éducation, la santé et dans la prise en charge alimentaire familiale. Le soutien altruiste de ces femmes profitent largement à la communauté. Quant aux hommes, ils œuvrent à cette redistribution qu’à hauteur de 40 % selon les dernières estimations de l’indice de référence mondial, le Global Entrepreneurship Monitor (GEM).

Accroître la sphère d’influence de ces championnes d’industrie à l’échelon planétaire

Par cette entrée en matière, Valérie Neim a souhaité interpeller ces figures proéminentes de l’écosystème business helvétique – soit autant de potentiels investisseurs. Apolitique, Invictae ambitionne de fédérer ces capitaines d’industries africaines du Nigéria au Gabon en passant par la Zambie, le Sénégal ou l’Algérie, afin de porter à un plus haut niveau l’empreinte de ses membres. « Quand il faudra discuter ‘Oil & Gas’, nous irons à la rencontre des parties prenantes au Nigéria ; quand il s’agira de ‘Mines’, nous nous rendrons à la source en Afrique du Sud, etc…», détaille l’ancienne cadre financière de la banque Santander UK, ex-ABSA. L’objectif étant d’être dans le concret, de faire avancer les projets, de confronter ces spécialistes avec les interlocuteurs clefs de leur secteur. Mais aussi de replacer l’Afrique au centre du jeu international grâce à ces fers de lance.

A un moment où le Forum Economique de Davos venait de se clôturer, la Camerounaise s’étonnait de voir encore une fois ces femmes d’affaires africaines briller par leur absence. « Nous parlons d’entrepreneures à la tête d’entreprises pesant des centaines de millions de dollars et dépassant pour certaines le milliard ! Ces présidentes-fondatrices jouent un rôle fondamental dans l’économie continentale et exportent à l’international avec succès. Les décisions et actions de ces leaders façonnent l’avenir de l’Afrique. ». Visibiliser, décomplexer, valoriser ces profils au-delà des mers en pointant ce manque criant de reconnaissance et ce déséquilibre Nord / Sud, telle est l’un des chevaux de bataille de cette personnalité charismatique et de son acolyte Thierry Dime.

© SK

 

Pas question pour autant d’être dans le plaidoyer. Invictae poursuit l’objectif de faire fructifier les affaires et le pouvoir d’influence de ces rôles modèles en créant une véritable coalition d’action continentale capable de peser sur la marche du monde. L’enjeu étant d’articuler des stratégies d’envergure pour attirer à grande échelle les investissements du secteur privé, de soutenir la croissance et, in fine, de laisser un héritage aux générations futures. L’esprit visionnaire et l’engagement professionnel sans limite de ces entrepreneures africaines vont de pair avec leur sens de la responsabilité sociétale, écologique et culturelle. Valérie Neim a identifié au maximum une centaine de profils en mesure de rejoindre son Club d’impact.

Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin. Proverbe africain.

Pour aller plus loin : 

Club d’impact Invictae

 

<<< À lire également : « Les Combats D’Ellen Johnson Sirleaf, La Première Femme Africaine Présidente« 

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