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Comment Club Med Réduit Le Coût de Sa Dette En Protégeant L’Environnement

Club MedSHANGHAI, CHINA – March 27: Wang Hanxiang (left) and Li Xiangyu (right) are middle-class Chinese and clients of Club Med travel agency. They pose in the brand’s store at Biyun road on March 27, 2010 in Shanghai, China. (Photo by Lucas Schifres/Getty Images)

Pour réduire le coût de sa dette, le Club Med a choisi une solution innovante : être performant en matière environnementale. Une bonne façon de rendre concrets les efforts de l’entreprise dans ce domaine.

Le Club Med a mis en place de nouvelles lignes de financement dont le coût s’ajuste selon quatre indicateurs de la performance du Club Med en matière de développement durable : la certification de l’écoconstruction des nouveaux resorts, la certification de tourisme durable Green Globe pour l’opération des resorts, la suppression progressive du plastique jetable à usage unique et le soutien à l’agroécologie locale.
« Une amélioration conforme ou supérieure aux ambitions du groupe dans l’un ou l’autre de ces domaines se traduira par une baisse du coût du crédit, alors qu’une dégradation ou une amélioration insuffisante conduira à une hausse de ce dernier », se réjouit Michel Wolfovski, Directeur Général du Club Med.
Et de citer en exemple les engagements pris par l’entreprise en matière de suppression progressive du plastique jetable à usage unique. « D’ici fin 2019, les pailles, gobelets, tasses, ainsi qu’assiettes, couverts et barquettes en plastique à usage unique devront être supprimés des resorts. Gels douche, shampoings et crèmes pour le corps mis à disposition dans les salles de bains seront proposés dans de grands contenants réutilisables. Puis l’objectif est de progressivement supprimer ou remplacer l’ensemble des articles en plastique à usage unique par des produits provenant d’autres matières ou de plastique recyclé. »

Concrètement, l’entreprise, qui s’est endettée pour financer son rachat par le groupe Fosun en 2015, a renégocié de nouvelles lignes de financement à cinq ans pour un montant total de 300 millions d’euros, dont une tranche amortissable de 80 M€, une tranche in fine de 140 M€ et un crédit renouvelable de 80 M€.
Cette opération renforce la liquidité et la flexibilité financière du groupe tout en améliorant significativement les conditions de financement et en allongeant la durée moyenne de la dette.

Mesurables et concrets, ces quatre critères permettent de couvrir des enjeux importants de l’activité du Club Med en matière de développement durable, de la construction à la gestion quotidienne des Resorts au sein des communautés qui nous accueillent, partout dans le monde.
« La réussite de ce refinancement démontre l’amélioration de la performance opérationnelle et financière de Club Med : nous avons pu refinancer notre dette à des conditions de marché très favorables et assouplir les contraintes liées à notre précédent financement. Depuis son origine, Club Med s’appuie sur des valeurs et des pratiques profondément respectueuses de l’environnement et des populations qui nous accueillent. C’est pourquoi il nous est apparu important de choisir et d’intégrer, dans notre stratégie de refinancement, des critères symbolisant ces valeurs et pratiques, pour les cinq prochaines années. Nous sommes fiers de la position prise par le Club Med et de ce refinancement qui nous donne l’occasion d’encourager et de valoriser nos efforts et ceux de nos partenaires vers un tourisme plus durable. » complète Michel Wolfovski.

Pourquoi les critères ESG s’invitent-ils dans la dette privée ? La gestion des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) permet de réduire naturellement les risques d’un portefeuille et d’augmenter ses performances en quantifiant des risques que les indicateurs financiers traditionnels ne peuvent pas mesurer. Il s’agit notamment du risque que la réglementation d’un gouvernement contraigne une entreprise à corriger ses mauvaises pratiques environnementales (quand bien même celles-ci seraient rentables), du risque de controverses telles que des poursuites juridiques ou des pénalités financières, ou encore du risque que des salariés évoluent dans des conditions de travail non sécurisées (ce qui constitue réciproquement un risque pour l’entreprise). « La majorité des investisseurs reconnaît aujourd’hui que la gestion des risques ESG contribue fortement à protéger le portefeuille contre le risque de pertes et à préserver le capital », indique Frédéric Nadal, directeur général de MV Credit, un affilié de Natixis Investment Managers.

 

 

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