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Pourquoi le jeûne thérapeutique fait courir les entrepreneurs de tous pays ?

© Buchinger Wilhelmi

Ce sont des convertis de la première heure. Les entrepreneurs ont toujours eu conscience que leur capital le plus précieux était leur santé physique et mentale. Aujourd’hui, la nouvelle génération les rejoint d’un pas décidé. Les nombreux bénéfices résultant du jeûne thérapeutique – appuyés par un siècle de données issues de la méthode de référence Buchinger Wilhelmi – intéressent particulièrement l’homme moderne post-Covid. Forbes vous propose une incursion dans la tête et le corps des jeûneurs, le temps d’une interview croisée avec le Dr Françoise Wilhelmi de Toledo et Leonard Wilhelmi, de la célèbre clinique.

Pourquoi le jeûne médicalement encadré n’a plus rien d’une niche aujourd’hui ?

Leonard Wilhelmi : Il y a tellement de littérature compilée sur le sujet ! On le constate chez les personnes qui viennent la première fois essayer notre méthode centenaire. Elles ont souvent pris le temps de parcourir nos études, de consulter des articles de presse ou de suivre des personnes sur les réseaux sociaux en train de partager leur expérience. En outre, on ne peut nier l’impact de la pandémie sur cette prise de conscience, maintenant les gens veulent prendre soin d’eux à tout âge. Ils trouvent dans la pause alimentaire beaucoup de bénéfices.

Dr Françoise Wilhelmi de Toledo : Les jeûneurs qui nous découvrent sont souvent interloqués par la réaction de leur organisme car ils réalisent pour la première fois qu’ils sont en capacité de ne rien manger pendant plusieurs jours. Et que tout va bien ! Un nouveau programme va s’enclencher dans leur organisme : ce n’est plus le glucose qui est métabolisé, mais les graisses. Les mitochondries qui sont les petites usines d’énergie dans les cellules s’activant à partir de l’oxygène, du sucre, des graisses, vont se régénérer. Les vieilles sont éliminées pour laisser place à des nouvelles cellules (processus de juventologie). Cet état s’accompagne par un vrai boost sur le mental, c’est formidable de se dire qu’on a les ressources en nous !

Leonard Wilhelmi : Souvent, les primo-jeûneurs vont se faire pleins de promesses, ils nous disent qu’ils ne boiront plus d’alcool, arrêterons de manger de la viande rouge, feront tous les jours du sport…(rires). Nous leur recommandons de procéder par étape, de considérer comme un véritable succès le fait de se délester d’une mauvaise habitude à la fois. J’aime leur donner l’image d’un escalier à monter pour avoir une meilleure santé.

On peut parler d’euphorie alors, que se passe-t-il dans le cerveau ?

Dr Françoise Wilhelmi de Toledo : Complétement ! Les habitués connaissent très bien ce lift / remontée de l’humeur qui s’explique, en partie, par la régénération neuronale. Il y a une substance produite dans le cerveau qu’on appelle le « Brain-Derived Neurotrophic Factor » avec un effet de stimulation via les neurotransmetteurs. Le « BDNF » – facteur neurotrophique dérivé du cerveau – joue un rôle important dans la survie et la croissance neuronale, il sert de modulateur et participe à la plasticité neuronale, essentielle à l’apprentissage et à la mémoire. On est davantage alerte quand on pratique le jeûne intermittent.

Ajoutez à cela le phénomène de « shrink » / rétrécissement des organes. Avec l’élimination de la graisse, des vieilles cellules, il y a une réexpansion de tous les tissus à partir de cellules neuves. Seul le cerveau n’est pas touché par ce rétrécissement.  

© Buchinger Wilhelmi

 

Quelle fréquence pour prolonger les bénéfices de son jeûne thérapeutique ? 

Dr Françoise Wilhelmi de Toledo : Une fois par an, éventuellement deux fois si l’on rencontre certaines problématiques (métier soumis à un grand stress, maladies cardiovasculaires, inflammatoires, surpoids, grosse fatigue…). Je préconise sinon de pratiquer le jeûne intermittent à domicile pour maintenir les bienfaits. Cela consiste à observer une pause alimentaire de 12 heures à 14 heures entre son dîner et son premier repas du lendemain. C’est l’idéal pour garder son poids de forme, rester alerte, garder un terrain médical sain.

Dans quelle forme reviennent-t-ils ?

Pour le groupe de clients atteints de pathologies cardiovasculaires, on observe une baisse significative de la prise de médicaments. S’agissant des personnes en prise avec des problèmes de poids, elles sont dans de meilleures dispositions médicales et ont évité de basculer dans l’obésité. Chez les plus de cinquante ans, une population qui voit apparaître des soucis de pression artérielle, qui ressent une plus grande fatigue au quotidien, ils ont compris l’enjeu d’investir sur leur santé pour un mieux-vieillir. J’ai l’exemple récent d’une grande sportive victime du Covid qui a vu sa santé drastiquement décliner, grâce au jeûne thérapeutique, elle a repris du poil de la bête. Son cas n’est pas isolé.

Leonard Wilhelmi : Il est particulièrement intéressant d’interroger les hommes entrepreneurs qui nous visitent. Dans leurs réponses, la plupart vous diront être là pour perdre quelques kilos…mais en entretien plus privé, ils expliquent avoir besoin de ralentir, de se ressourcer. Ils disent avoir ressenti de grands bienfaits après leur jeûne.

Dr Françoise Wilhelmi de Toledo : Nous sommes certes une clinique, mais aussi un lieu de vie, de communauté. On peut tous les jours s’adonner à une multitude d’activités : Yoga, pilates, randonnées, méditation, ateliers de cuisine, conférences thématiques…Cela n’arrive presque plus, mais il y avait parfois des personnes qui débarquaient chez nous avec exclusivement des chemises de nuit dans leurs valises…elles pensaient qu’on allait les mettre dans un lit et qu’elles n’auraient plus une once d’énergie en jeûnant (rires) ! C’est la révélation quand elles découvrent à quel point elles sont débordantes d’énergie, qu’il leur est possible de se reposer comme d’enchaîner les activités. Quant à leur cerveau, il est stimulé comme jamais !

Chez tout le monde, il y a cette prise de conscience que la nourriture, c’est le prochain médicament.

De gauche à droite : Raimund Wilhelmi, Katharina Rohrer-Zaiser, Victor Wilhelmi, Leonard Wilhelmi et Dr Françoise Wilhelmi de Toledo © Buchinger Wilhelmi

 

Certains jeûneurs sont aussi en recherche de rééquilibrage de leur sommeil. Qu’observez-vous dans vos cliniques du Lac de Constance et de Marbella ?

C’est clairement une problématique de l’homme moderne. Depuis que les écrans se sont imposés dans nos vies, le sommeil s’en est trouvé affecté. La lumière bleue des écrans est un excitant au même titre que la prise de caféine avant d’aller dormir. Notre programmation circadienne est calquée sur l’alternance du jour et de l’obscurité, or la lumière bleue en soirée donne le signal de nous maintenir dans un état d’éveil, comme si nous étions en pleine journée. Le sommeil, nous le savons, a un gros impact sur les maladies chroniques, sur la santé mentale.

Le repos nocturne joue aussi le rôle essentiel de nous soulager de traumatismes subis (perte d’un proche, accident, chocs…) à travers la mécanique du R.E.M (Rapid Eye Mouvement) qui va trier les émotions. Le jeûne aide à réguler le sommeil, à retrouver un rythme circadien normal. On observe donc une demande grandissante dans nos cliniques pour reprendre de bonnes habitudes.

 

 

Pour aller plus loin :

www.buchinger-wilhelmi.com
Wilhelm-Beck-Str. 27

88662 Überlingen, Allemagne

Tél : +49 7551 807-0

[email protected]

 

 

 

<<< À lire également : « Jeûne à tout prix ! » >>>

 

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