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La French Tech Rennes St Malo S’Impose

La FrenchTech Rennes-StMalo s'impose dans le paysage / Getty ImagesUrban landscape in the city denter of Rennes. Timbered house and building. Ille et Vilaine, France.

Rennes la terrienne, s’est associée à St Malo la côtière pour composer la French Tech Rennes St Malo, un ensemble dynamique en terres bretonnes. Douée pour les sciences, les télécom et la cybersécurité, Rennes St Malo compte bien marquer sa différence. Territoire de laboratoires et d’universités, Rennes accueille plus de 70 000 étudiants et 10 000 professeurs et doctorants. Leur expertise est à l’origine ou accompagne les projets les plus innovants imaginés par les start-up créées localement, ou qui viennent s’installer à propos.

Il n’y a pas que Paris dans la vie d’un entrepreneur, comme nous le rappelions dans notre top des villes où lancer sa start-up en France. Si elle n’apparaissait pas encore dans ce classement, la French Tech Rennes St Malo grimpe à grande vitesse.

Début juillet était organisée la deuxième édition de « start-up on the beach », un événement « à l’ADN superbe », selon Stanislas Hintzy, le directeur général de la French Tech Rennes St Malo. 230 participants, deux fois plus que l’an passé, ont troqué chemises et chaussures vernies contre des tongs et des chapeaux de paille. L’événement est gratuit, sur invitation et sponsorisé par les accélérateurs, et permet aux investisseurs de rencontrer près de cinquante pépites de l’écosystème Rennes St Malo. Le succès de cet événement les pieds dans l’eau s’explique par trois ingrédients. Selon Stanislas Hintzy, premièrement, « la reprise du concept du demoday, inspiré du modèle développé par Y Combinator ». Ensuite, « Start-up on the beach, ce n’est pas un concours de start-up », insiste le directeur général. « Les quatorze accélérateurs du territoire sélectionnent en amont les entreprises les plus intéressantes à présenter aux investisseurs. » Et troisièmement, cerise sur le gâteau, « l’ambiance décontractée, avec une soirée sur la plage, début juillet. » La sauce semble prendre, puisque une quarantaine de venture capitalists ont fait le déplacement, dont Partech Venture, 50 partners, Iris Capital, Generis Capital…

Technicolor, Dassault Systèmes, Orange Lab

Il faut dire que Rennes accueille quelques beaux centres de recherche et développement : depuis 2012, Technicolor y possède son plus grand bureau de R&D, Dassault Systèmes y conçoit Rennes Metropolis, la reproduction de la ville en 3D pour imaginer la ville de demain, OVH y possède des bureaux depuis 2014, Canon y travaille sur le numérique, Orange y a installé son cabinet de cyberdéfense…

La cybersécurité est une des expertises de la French Tech Rennes St Malo. Le Pôle d’Excellence Cyber a été créé en 2014 par le Ministère de la Défense et la Région Bretagne. Il a pour objectif de stimuler la recherche et l’innovation dans le secteur de la cybersécurité. Basé à Rennes, ce pôle s’est entouré des équipes du ministère de la Défense, des écoles à la pointe sur le secteur (Insa, Rennes, 1, Inria et IMT Atlantique), mais aussi des groupes industriels (Airbus, Atos, Cap Gemini, Thalès…).

« Les start-up du territoire sont nourries de ces grands de la tech », souligne Stanislas Hintzy, « ou parfois même sont directement issues de ces grands groupes, elles émergent en partie de ce milieu-là. » Et c’est ainsi qu’à Rennes St Malo, très peu de start-up B2C ou de e-commerce se développent. Le terreau est plus favorable aux brevets et aux chercheurs.

« Avant de choisir la Bretagne, j’ai comparé plusieurs régions »

200 pépites, « avec une définition restrictive » sont installées dans la région. Parmi elles, quelques championnes comme CAILabs qui a récemment levé 5 millions d’euros et donne forme à la lumière grâce à la fibre optique, s’enthousiasme Stanislas Hintzy. Ou encore avec RégionJob, le deuxième site d’emploi de France, ou Digitaleo qui permet de lancer des opérations commerciales rapidement.

L’attraction de la French Tech locale est telle que des entreprises font le choix de s’installer à Rennes. C’est le cas de Energiency, lancée il y a quatre ans par Arnaud Legrand. « Avant de choisir la Bretagne, j’ai comparé plusieurs régions », indique le fondateur de cette start-up qui propose un logiciel pour améliorer les performances énergétiques des industries. Issu d’un parcours d’ingénieur, Arnaud Legrand a passé quatorze ans à Paris, avant de se décider pour Rennes. Le jeune entrepreneur met en avant plusieurs critères qui l’ont convaincu : « la boîte à outils proposée par la French Tech ici est particulièrement intéressante avec un financement, de bonnes écoles à proximité permettant un recrutement de qualité, et un accompagnement pas à pas. » De plus, l’importance des industries agro-alimentaire offrait des possibilités commerciales à son entreprise. Enfin, autre élément, et non des moindres, la qualité de vie tant sur le plan personnel que professionnel. Arnaud Legrand insiste en effet sur un esprit moins compétitif qu’à Paris, sur l’entraide et la bienveillance qu’il a trouvé à Rennes.    

The place to be ?

La French Tech, c’est une initiative d’Etat lancée en 2013. L’idée est de mettre en avant les écosystèmes locaux et les appuyer dans leur croissance. Au total, treize métropoles ont été labellisées French Tech. L’équipe de Rennes St Malo est l’une des plus étoffée avec 8,5 personnes et un budget de 1,4 million d’euros en 2016.

L’an prochain, le rendez-vous annuel Start-up on the beach devrait s’organiser autour du 6 juillet, « à un moment où les VC sont plus décontractés car les AG des sociétés dans lesquelles ils ont investis sont passées », assure Stanislas Hintzy. Et il se pourrait bien que Rennes St Malo devienne « the place to be » tant l’accélération de l’écosystème est impressionnante : en 2016, 40 millions d’euros ont été levés, trois fois plus qu’en 2015, et il se murmure que ce chiffre serait déjà dépassé en 2017.  

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