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Entrepreneuriat, à quoi s’attendre en 2024 ?

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Non sans lien avec une conjoncture (inter)nationale ô combien dégradée, l’écosystème startup et entrepreneurial français continue sa transition. La crise des financements a d’abord enjoint les néo-dirigeants et les financeurs à faire preuve de prudence. Puis la crise économique les a finalement poussés à questionner leur business model ainsi que leur manière de concevoir « l’entreprise ». Des contraintes naissent parfois des opportunités et c’est ainsi qu’un idéal entrepreneurial monte en puissance, basé sur la responsabilité (tant économique que sociale) et bien sûr la quête d’utilité ! Exit la seule quête de croissance et place à des modèles où les seuls objectifs financiers ne suffisent plus… Des signaux faibles, aux grandes tendances, en 2024 l’entrepreneuriat ne finira pas de nous étonner !

Par Sophie Vannier, présidente de La Ruche, contributrice

 

 1 : L’entrepreneuriat, à plusieurs, c’est mieux !

 La mutualisation des compétences et la complémentarité des talents apparaissent de plus en plus comme les clés de voûte d’une activité pérenne. D’une part, pour répondre au marathon difficile que représente l’entrepreneuriat en solitaire. Et elles permettent également de relever le défi du financement ! 2024 favorisera donc les aventures collectives ! Une bonne nouvelle face au contexte économique incertain ou à la gestion parfois incertaine du Cash Burn, les investisseurs se voient au contraire rassurés à l’idée d’une coopération… et sont donc plus enclins à apporter leur soutien aux néo-entrepreneurs. Misons sur la force du collectif et parions qu’elle sera la nouvelle règle en 2024 en tant que source et condition de l’aventure entrepreneuriale ! Une raison de plus de chercher des associé.es !

 

2 : Des profils d’entrepreneurs de plus en plus variés

 Évidemment, certains stéréotypes ont la peau dure mais force est de constater que l’imaginaire du jeune startuper en chemise blanche prodige de la Tech, est de moins en moins le modèle dominant. Pour ne citer que ces deux exemples, les femmes sont de mieux en mieux représentées dans des secteurs traditionnellement masculins, à l’instar du numérique[1], et les personnes faisant de l’entrepreneuriat un passage obligé de la reconversion professionnelle sont en nette augmentation, comptant pour 35,8% des actifs Français en 2023[2]. Les profils sous-représentés, éloignés, et considérés « atypiques » se font ainsi de plus en plus nombreux au sein de l’écosystème entrepreneurial ! Et il s’agit, de surcroît, d’un sujet qui tient à cœur aux opérateurs de l’accompagnement qui s’attachent à accompagner des entrepreneurs aux parcours et profils plus variés. Ainsi, même si le chemin est encore long pour tendre vers plus de représentativité au sein de l’entrepreneuriat, reconnaissons que les nombreuses et récentes créations d’entreprises témoignent d’une démocratisation de l’entrepreneuriat. Nous le savons, la diversité et la mixité sont porteuses de richesse.

 

3 : Au-delà de l’équilibre vie pro et vie perso, l’épanouissement en tête des priorités de l’entrepreneur

 À rebours de l’acception traditionnelle de la création d’entreprise glorieuse et hautement innovante, une nouvelle image de l’entrepreneuriat s’impose peu à peu. Certes, si l’une des priorités est bien que l’entreprise connaisse une activité économique stable et dynamique, la seule recherche de profits n’est plus en tête des motivations de l’entrepreneur. Indéniablement, l’entrepreneuriat s’attache à la quête de sens et d’utilité. Répondant désormais à un besoin d’épanouissement tant professionnel que personnel, « entreprendre » est davantage (et surtout) saisi en tant que moyen au service d’une plus large fin : répondre à un enjeu environnemental et/ou social. En attestent l’essor de nouvelles formes innovantes d’organisation du travail : télétravail, semaine de 4 jours, mobilité professionnelle, etc. Le curseur semble donc bel et bien remis sur l’utilité même des projets de création, une dynamique hautement porteuse d’espoir !

 

4 : Le Slow Entrepreneuriat en lieu et place du culte de la performance

Certes, entreprendre est rarement un long fleuve tranquille et le dirigeant peut même éprouver un certain plaisir à l’adrénaline inhérente à toute création d’entreprise. Néanmoins, en parallèle de la plus grande place accordée au développement de soi et au bien-être psychique au travail, se développe une vision de l’entrepreneuriat non plus basée sur le culte et la recherche incessante de la performance mais sur la rationalisation des efforts. Car, à force de répétition et d’un besoin grandissant de ralentir la cadence, les entrepreneurs ont fini par réaliser que seule la qualité plutôt que la quantité était garante de leurs performances, et de la survie de leur activité ! Encore avant-gardiste mais de moins en moins marginale, cette recherche du « slow » dans l’entrepreneuriat n’est-elle pas caractéristique d’une appétence de plus en plus profonde pour des modes de vie plus simples ?

 

5 : Une proposition de valeur, bien sûr, mais une raison d’être avant tout !

Le nombre d’entreprises issues de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) ne cesse de croître. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : elles étaient plus de 200 000 en 2022[3]. Preuve qu’il est tout à fait possible de concilier business et impact social dans son projet entrepreneurial. Participant à créer une économie plus responsable et inclusive, opposée à une logique d’hyperconsommation et de production, un nouveau paradigme entrepreneurial responsable et engagé – au service de la société – gagne enfin en puissance. En 2024, les entrepreneurs travaillent sur leur raison d’être ! Soutenu par les récentes initiatives lancées par le Gouvernement en faveur du passage à l’échelle de l’ESS, en incitant encore davantage à la création d’entreprise dans le secteur, il est fort à parier  (du moins à espérer !) que le « Social Business » devienne progressivement la norme. Nous ne pouvons que nous en réjouir.

 

À lire également : Indice entrepreneurial français : l’entrepreneuriat continue de fleurir en France en 2023 !

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