Moins De Milliardaires Sur Le Continent Africain En 2019

Secoué par le plongeon du cours des actions et des monnaies plus faibles, le nombre de milliardaires africains a chuté à seulement 20, contre 23 l’an dernier. Quatre ont disparu de la liste annuelle de Forbes des plus riches du continent depuis l’an dernier, tandis qu’un a fait son retour dans le classement après une absence de quatre ans. À l’exception de quatre d’entre eux, tous les classés possèdent des fortunes moins élevées que l’an dernier.

Pour la huitième année consécutive, le Nigérian Aliko Dangote est l’homme le plus riche d’Afrique. Sa fortune, estimée à 10,3 milliards de dollars, a tout de même chuté de 2 milliards par rapport à l’an passé. Cela est essentiellement dû à une chute de 20% du cours des actions de Dangote Cement, son actif le plus précieux.

Avec une valeur estimée à 9,2 milliards de dollars, Mike Adenuga, également du Nigéria, est la deuxième fortune d’Afrique. Il possède Globacom, le troisième réseau de téléphonie mobile nigérian, en plus de l’entreprise d’exploration pétrolière Conoil Producing, ainsi que de vastes participations immobilières et un réseau de 12 000 tours de téléphonie mobile. Sa valeur nette a décollé de façon spectaculaire, à 5,3 milliards en janvier 2018, à la suite de renseignements plus détaillés qu’il a fournis au sujet de ses actifs.

Le troisième milliardaire du continent est Sud-Africain et héritier du diamant. Nicky Oppenheimer, dont le grand-père avait fondé l’exploitation de diamant DeBeers, l’a dirigée puis vendue au géant minier Anglo American pour 5,1 milliards de dollars en 2012. Sa fortune est aujourd’hui estimée à 7,3 milliards, contre 7,7 milliards l’an dernier.

Parmi les rares qui ont vu leur fortune augmenter se trouve le Zimbabwéen Strive Masiyiwa, dont la fortune vaut 2,3 milliards, contre 1,6 milliards l’an dernier. Il est plus riche grâce à une hausse du cours des actions d’Econet Wireless Zimbabwe et grâce à un nouvel investissement qui a fait grimper la valeur de sa participation dans la société de fibre optique et de services par satellites Liquid Telecom.

Dans un classement par pays, l’Égypte et l’Afrique du Sud sont ex aequo avec cinq milliardaires chacun, suivis par le Nigéria avec quatre, puis le Maroc avec deux. Forbes a répertorié un milliardaire respectivement en Algérie, en Angola, en Tanzanie, et au Zimbabwe.

Trois Sud-Africains ont disparu du classement cette année : Stephen Saad, fondateur de l’entreprise pharmaceutique Aspen Pharmacare, Desmond Sacco, président de l’exploitation de fer Assore Group, et Christoffel Wiese, fondateur du détaillant Pepkor et ancien président du magasin d’ameublement Steinhoff International, qui a racheté Pepkor en 2015. Steinhoff est toujours aux prises avec un scandale financier divulgué en décembre 2018, et Christoffel Wiese a démissionné de son poste de président peu après l’esclandre. La quatrième reddition est celle de l’Egyptien Onsi Sawiris, qui détient une participation dans OCI N.V. Les quatre hommes ont vu leur valeur chûter en raison d’une baisse du cours des actions de leur actif principal.

Le magnat nigérian du ciment, Abdulsamad Rabiu, qui dirige le groupe BUA, revient dans le classement pour la première fois depuis 2015. Il a fusionné sa société Kalambaina Cement en une société cotée en bourse, Cement Company of Northern Nigeria, fin 2018. Le milliardaire possède à présent 97% de cette entité. Kalambaina, qui exploite une nouvelle installation de production de ciment, a commencé à vendre son produit mi-2018. De son côté, une autre société de Rabiu, OBU Cement, a récemment étendu ses opérations, ajoutant une nouvelle ligne de production.

Deux des 20 milliardaires sont des femmes. Isabel dos Santos, fille de l’ancien président angolais Jose Eduardo dos Santos, et la Nigériane Folorunsho Alakija. La fortune de l’Angolaise a diminué, passant de 2,7 milliards de dollars il y a un an à environ 2,3 milliards. Cette chute est due principalement à une baisse de la valeur de ses actions dans l’entreprise pétrolière Galp et la compagnie de communication Nos, les deux basées au Portugal, ainsi qu’une baisse de la valeur de l’opérateur télécom angolais Unitel dont elle possède 25% des actions. Unitel est en conciliation avec l’un de ses actionnaires, la compagnie de télécommunication Oi, qui affirme qu’il lui doit 608 millions de dollars en dividendes impayés. Folorunsho Alakija possède une participation dans l’une des exploitations de pétrole les plus productives du Nigéria. Sa fortune a chuté en raison d’une baisse de la valeur du gisement de pétrole, en partie parce que la production s’est stabilisée.

Au total, les 20 magnats africains valent 68,7 milliards de dollars, contre 75,4 milliards l’an dernier. Néanmoins, la fortune moyenne de chaque membre du classement est passée de 3,3 milliards de dollars en début 2018 à 3,4 milliards.

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Méthodologie

Notre classement retrace la richesse des milliardaires africains qui résident en Afrique ou y ont leurs principales entreprises, excluant Mo Ibrahim, citoyen britannique, ainsi que l’égyptien Mohamed Al-Fayed, qui réside également à Londres. Strive Masiyima, citoyen du Zimbabwe et résident londonien, figure dans le classement en raison de ses vastes avoirs en télécommunications en Afrique. Nous avons calculé les valeurs nettes en utilisant les cours des actions et les taux de change à partir de la clôture des activités le 4 janvier 2019. Pour évaluer les entreprises privées, nous assemblons les estimations de revenus ou profits avec les ratios prix-ventes ou prix-bénéfice dominants pour des sociétés publiques similaires. Certains membres de la liste s’enrichissent ou s’appauvrissent dans les semaines, ou même jours suivant la date de mesure.